Playlist « Une soirée avec Robert »

Quelques moments passés en compagnie de quelques oeuvres pour piano de Robert Schumann, dans des interprétations variées, voilà de quoi égayer cette très pluvieuse soirée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Plauylis03022016

Les « Etudes symphoniques » par Kempff sont un peu décevantes, je crois que le pianiste était un peu atteint par la limité d’âge lorsqu’il enregistra cette oeuvre qui n’est pas des plus facile. Tout de la manque un peu de mobilité et d’engagement rythmique, même si la poésie reste présente. Beaucoup plus virtuose, Horowitz s’appropria joliment les « Scènes d’enfants » –extrait en écoute à la fin de cette brève notule-, qui furent longtemps à son répertoire et dont Martha Argerich offre une vision très complémentaire et non moins belle –c’est un de mes disques préférés de la dame, et, pour la petite histoire, l’un d mes premiers CD-. Le dernier disque beaucoup plus récent, et Pletnev, à son habitude, s’y montre très virtuose –et un peu froid, mais c’est du fort beau piano-. Le contraste avec Kempff dans l’étude n°III est saisissant, et cruel pour le pianiste allemand, à la main gauche si lourde… La vieillesse est un naufrage…

Autre playlist brève d’avant le dodo !

BachGoldbergtrioCe soir encore, une plylist très modeste en quantité, mais d’une très belle qualité. Les Variations Goldberg, dont je vous avais déjà parlé ici, qui furent rendues célèbres par Glenn Gould et Hannibal Lecter, sont généralement interprétées au clavecin, voire au piano pour les réfractaires / allergiques au clavecin, comme le chef anglais Thomas Beecham, qui comparait les sonorités de cet instrument à des « squelettes copulant sur un toit en tôle ondulée » (« skeletons copulating on a corrugated iron roof ») ou encore à celui d’une « cage à oiseaux jouée à l’aide de fourchettes à rôtir » (« a birdcage played with toasting forks ») !

Mais, outre ces deux instruments, il existe aussi des transcriptions pour des instrumentariums très variés, dont celui écouté ce soir – : violon, alto et violocelle-. L’oeuvre, très contrapuntique, le supporte aisément, et cela apporte des couleurs différentes, à défaut de changements plus fondamentaux. Un Cd très agréable pour entamer la soirée ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Dans un élan magnanime, je vous invite à écouter la reprise de l’aria à la fin de cette oeuvre, dans cette version.

Playlist brève et élégante

satie_portraitAujourd’hui, peu de temps à consacrer à l’entretien de mes oreilles… Je me suis donc résolu à me tourner vers ce coffret qui attendait sagement son tour sur sa pile, sachant que je ne serai confronté qu’à des piècettes d’une durée généralement très brève et d’une belle élégance. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En matière d’interprétation, ce n’est pas tout-à-fait mon idéal, mais c’est très bien tout de même et ça a le mérite d’être très complet !

Satie_PeintureErik Satie fut un compositeur entré dans la postérité essentiellement pour ses trois «Gymnopédies», ses six  «Gnossiennes», mais également pour les titres tous plus bizarres les uns que les autres qu’il employait pour nommer ses compositions : on citera notamment, parmi d’autres les «Vieux sequins et vieilles cuirasses», les «Préludes flaques pour un chien» ou la «Sonatine bureaucratique». Ces compositions, par ailleurs, ne comportent pas toujours de barre de mesure et les indications qu’il porta pour guider les interprètes constituent autant d’aimables clins d’oeil : très bien; en blanc et immobile; dans la tête…

Fumiste génial ou escroc talentueux, volontiers dandy mais pauvre comme Job à la fin de sa vie, la postérité n’a jamais vraiment réussi à trancher le cas de ce curieux bonhomme, qui aimait les enfants et les bons mots. On lui doit notamment quelques merveilles d’une loufoquerie de bon aloi : • « Les pianos, c’est comme les chèques : ça ne fait plaisir qu’à ceux qui les touchent”; • “J’ai connu autrefois un pauvre homme qui, par scrupule, n’a jamais voulu coucher chez lui, disant que son nom était un nom à coucher dehors”; • “Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux”;  • “Quiconque habite une tour est un touriste”…

Un petit extrait fort connu de cette musique tendre et pudique vous est proposé ci-après.