Playlist pour temps de disette

Mes oreilles ont été remarquablement peu nourries ces derniers jours, où aucune note de musique n’est venue s’y glisser : c’était à peu près prévu –fastidieux déplacements et journées à rallonge et très chargées-, mais pas forcément à ce point-là !
Du coup, je profite du week-end pour écluser un peu la pile des CD restés en attente : parmi cette pile, un beau coffret anthologie consacré à des interprétations «légendaires» de diverses oeuvres de Jean Sibelius, dont je commence à peine l’écoute –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le coffret, assez joliment présenté, compte 11 CD, disposant chacun d’une pochette cartonnée proposant un identique visuel et non pas, malheureusement, les antiques pochettes d’origine, ainsi qu’un livret –en Anglais– de très bon niveau informatif. Les prises de son, pour ce que j’en ai entendu, semblent avoir été revivifiées par un travail de production et de remastérisation très soigné.
• Le quatuor « Voces Intimae » est le deuxième enregistrement –en 1950– de cette merveilleuse oeuvre, c’est une belle version, mais le niveau d’ensemble des formations de musique de chambre s’est considérablement élevé depuis cette date et on trouve désormais des versions d’un bien meilleur fini d’ensemble.
• La cinquième symphonie est sans doute celle qui compte la discographie la plus riche parmi les sept du compositeur et reste d’un accès assez facile, même pour un mélomane néophyte. La version écoutée aujourd’hui –le coffret en propose deux autres– est l’une des toute premières enregistrée –juin 1952– à une époque où le compositeur, très en vogue et jouissant d’une considération formidable Outre-Rhin, Outre-Manche et outre-Atlantique, était encore très peu connu en France, voire particulièrement honni puisque considéré par le chef d’orchestre René Leibowitz, dans un pamphlet publié en 1955 et resté célèbre, comme « le plus mauvais compositeur du monde ». Je ne résiste pas à vous en livrer ces extraits !

« Le mélomane ou musicien éduqué en France ne sait pas grand-chose de Sibelius. Il se peut que l’on connaisse son nom, que l’on sache qu’il est Finlandais en même temps que l’auteur de la ‘Valse triste’ et il se peut même que l’on ait entendu cet inoffensif échantillon de la musique de salon. Mais si l’on suit l’activité musicale anglaise ou américaine, l’on s’aperçoit que le nom de Sibelius, à peine prononcé chez nous, se présente à peu près aussi souvent que les marques célèbres d’automobiles, de cigarettes ou de pâte dentifrice. Les critiques se surpassent en dithyrambes. Toscanini affirme qu’il s’agit du ’plus grand symphoniste depuis Beethoven’ et il existe même une ’Société Sibelius’ qui s’est imposé le but d’enregistrer et de propager ses oeuvres. La stupéfaction et la curiosité s’emparent de vous …
On consulte une partition, choisie parmi les oeuvres les plus importantes (par exemple la Cinquième Symphonie). La stupéfaction croît, la curiosité diminue: la partition offre un image où s’étalent une pauvreté et une misère à peine concevables. Mais les admirateurs de Sibelius de vous rassurer : ’Attendez l’audition, vous verrez…’ Hélas, l’ouïe ne dément pas ce que la vue avait perçu.
Cela se présente à peu près comme suit : quelques vague figures sonores sans consistance, banales et vulgaires assument le rôle des ‘thèmes’. Leur allure est maladroite, leur harmonie incorrecte, pauvre et schématique. Soudain leur cours se trouve interrompu, sans que l’auteur ait songé à en tirer les quelques conséquences dont – malgré tout – ils étaient capables. Puis voici que ces thèmes réapparaissent, sans rime ni raison, sans liens avec ce qui précède et ce qui suit ; triturés, tordus, plus maladroits et plus pénibles encore que lors de leur première apparition.
– L’indigence rhythmique et mélodique : mais ce sont des qualités de symphoniste de Sibelius, qui, tel Beethoven, réussit à tirer le maximum des éléments les plus ’simples’, etc… C’est alors que l’angoisse vous saisit et l’on fait part de ses doutes aux ’admirateurs’. Comme de juste, c’est vous qui n’avez pas compris.
– L’harmonie qui vous paraît fausse : mais c’est cela précisément qui constitue l’originalité de Sibelius.
– Le manque de développements : mais c’est justement sa force, c’est ce qui le situe ’au-dessus des écoles’. On a du mal à croire aux vertus du travail symphonique de celui qui ne paraît pas capable de construire une période; on n’est pas très convaincu par ce ’vol plané’, au-dessus des écoles, de quelqu’un qui à l’école a dû être un cancre… ».

Je raffole de cette mauvaise musique : Sibelius est le troisième musicien le mieux représenté dans ma discothèque, après Beethoven et Wagner !

Playlist proto-punk

C’est dimanche, la météo reste maussade et nous allons bientôt sortir du département pour rejoindre les « grandes oreilles » en Moselle –je vous ai sans doute déjà expliqué pourquoi ils avaient de grandes oreilles de l’autre côté des Vosges du nord…-. En attendant, je me suis concocté une petite playlist « proto-punk » qui doit me donner suffisamment d’énergie pour affronter les journées bien remplies à venir ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cette playlist, constituée de trois albums mythiques, bruts et sonores –tant pis pour les voisins...-, confirme par ailleurs que les musiciens de ces formations, qui possédaient déjà un certain nombre des codes de leurs successeurs, étaient nettement meilleurs dans la maitrise technique de leurs instruments !

 

En prime, vous pourrez écouter dans l’extrait ce qui constitue sans doute –et à ma connaissance– la toute première chanson traitée dans ce style, aussi tôt qu’en 1965, par un groupe de mauvais garçons que l’on considérait alors comme peu fréquentables !

Un jour, pour vous, j’ai -malheureusement- testé…

Internet Explorer 5 pour MacOS X !

Il fut un temps, relativement bref, où le seul navigateur développé pour MacOS X était celui de Microsoft : Internet Explorer ! C’était au tout début du millénaire et le tout nouveau système d’exploitation de la marque à la pomme disposait encore d’une assez maigre logithèque !

A l’heure où Internet Explorer va être supprimé, les plus jeunes auront du mal à imaginer qu’il régna en maître quasi-absolu durant quelques années, à la toute fin des années 90 et au début des années 2000. La seule réelle alternative était constituée, alors, par Netscape, le navigateur historique de la fondation Mosaic, que j’utilisais sur les systèmes d’exploitation antérieurs à MacOS X, mis qui ne fut jamais développé pour ce système. Donc : j’ai dû me résoudre à utiliser Internet Explorer, pendant environ deux ans, de 10.0.6 à 10.1.x !

Interface assez lourdingue, interprétation du code –relativement moins touffu qu’aujourd’hui– « à ma manière », lenteur assez prononcée du chargement des pages -alors que j’avais une connexion ADSL performante eu égard aux standards de l’époque…-: si je n’y avais pas été obligé, je me serais bien passé d’utiliser ce navigateur !
Très heureusement, Apple sortir assez rapidement son propre navigateur, Safari, à l’interface très allégée et d’une rapidité alors remarquable, à partir de sa version 10.2 –Jaguar, que j’ai adoré– de son système d’exploitation.

Playlist « Power Pop énergisante »

Pour affronter les rigueurs à venir de mon agenda et celles non moindres de la météo actuelle –Que d’eau !  comme disait l’autre…– et dans l’attente de ma Visio-conférence quotidienne, j’ai entamé une playlist revivifiante consacrée à un combo un peu oublié désormais, mais extrêmement efficace, venu de Boston et qui connut son heure de gloire, en France, au début des années 80 : The Real Kids, dont je thésaurise chaque album –sept d’entre eux sont présents dans ma discothèque, et ils sont actuellement presque tous très difficiles à trouver à prix raisonnables…– et qui reste l’un de mes plus exceptionnels souvenir de concert en 1983 ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Au début des années 80, le groupe signa avec le label français New Rose –un excellent label de Rock alternatif– et les deux premiers albums affichés datent de cette période bénie : le premier est composé de leur premier album studio « Outta Place » et de leur brillantissime album live « All Kindsa Jerks Live » –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-, enregistré, devant un public déchaîné, au Bataclan de Paris en février 1983, souvenir personnel mémorable. « Hit You Hard » et sa pochette LP faite de lettres découpées, est tout aussi excellent, même si l’énergie du groupe est moins apparente, malgré l’efficacité des compositions, du fait d’une production presque trop léchée !

Enfin, j’ai trouvé il ya quelques années, presque par hasard, le très « roots » « Shake Outta Control », paru aussi tardivement qu’en 2014 avec une formation renouvelée, alors que je pensais le groupe dissous depuis longtemps suite au décès de l’excellent bassiste initial, Allen « Alpo » Paulino.

The Real Kids, c’est d’abord John Felice, ex Ramones-roadie, âme du groupe, compositeur, chanteur passable mais expressif et bon guitariste; c’est un batteur qui speede l’ensemble par des relances incessantes, un excellent bassiste et un second guitariste qui n’est pas en bois lui non plus. Une pop fraîche et virile, très entraînante, mâtinée d’un rock très énergiquement joué : l’ensemble est remarquablement vivifiant, mais du fait de ses excès, le groupe n’atteignit jamais totalement la notoriété qu’il aurait pu connaître. 


Playlist sombre et torturée

En ce sombre dimanche de mai où on se croirait presqu’en novembre, c’est une playlist sombre et torturée à laquelle je m’adonne, pour coller à l’humeur d’une météo vraiment maussade ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• La cinquième symphonie de Chostakovich, composée en guise d’acte de contrition juste après les « grandes purges » staliniennes de 1936, est spécialement écrite pour des « auditeurs soviétiques » –ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui…– et cette version d’un chef plutôt fantasque mais jamais ennuyeux et qui a toujours aimé exacerber les contrastes et les passions m’apparaît tout-à-fait excellente même si très personnelle. On peut retrouver cette interprétation dans ce coffretdont le prix a beaucoup augmenté depuis sa parution et la crise sanitaire, qui a provoqué une certaine inflation…

• L’intégrale des symphonies de Brahms par Kurt Sanderling –dont j’ai écouté ce jour les première et quatrième uniquement– est magnifique, même si je ne goûte que modérément ces oeuvres, qui ne font pas exactement partie de mes préférées. Une interprétation très sombre et burinée, qui sied à mon avis merveilleusement à ces oeuvres qui ne sont pas spécialement lumineuses ! Kurt Sanderling –très grand chef que j’apprécie énormément : si vous trouvez son intégrale des symphonies de Beethoven à petit prix, faites-moi signe ! – est l’un des rares artistes qui préféra, après la seconde guerre mondiale, un exil vers l’Est, d’abord en URSS puis en RDA.

Enfin, Godowskypianiste virtuose et compositeur dont les productions datent essentiellement du premier tiers du XXème siècle— triture dans tous les sens, dans ses transcriptions et et autres évocations, les valses de Johann Strauss II : des compositions « de salon » très contrapuntiques qui viennent régulièrement briser le fil mélodique de ces oeuvres charmantes, tout en y perdant leurs couleurs chatoyantes. C’est très étonnant, sans être exceptionnel !

Arme de destruction massive !

Avant, nous luttions avec les moyens du bord, et même si j’ai échappé au fléau, ça ne marchait pas, de l’avis de la communauté scientifique quasi unanime –sauf un ravi, dont on n’entend plus guère parler, qui prétendait le contraire-… Désormais, nous disposons d’une arme de destruction massive…

Première dose reçue ce jour, dans le bras droit puisque je suis gaucher, et très bien piqué de surcroît, au sein d’un vaccinodrome dont il convient de saluer l’impeccable organisation. La suite dans six semaines exactement ! Quant à TheCookingCat, du fait de son activité professionnelle, c’est déjà fait depuis fort longtemps ! A nous les pass’sanitaires 😉 !

Oh P… ! 30 ans déjà !

Cette notule retrace une page d’histoire que les moins de 40 ans n’ont pas pu connaître –les pauvres ! -. Une histoire où l’informatique était encore un monde de Ko ou de Mo plutôt que de Go ou de To, où Internet tel que nous le connaissons n’était pas encore né et où les écrans cathodiques encore étaient de règle.

En mai 1991, Apple sortait son tout nouveau système d’exploitation, livré dans une volumineuse boîte -cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– de près de deux kilos contenant 12 disquettes numérotées et un manuel d’utilisation de 600 pages : Système7.
L’avancée était alors majeure : gestion des couleurs, support du 32 bits et du multitâches, indispensable –pour la PAO– lissage des polices vectorielles, traitement des vidéos via QuickTime, ineffable procédure de reconstruction du bureau lorsque le système devenait instable…
Tout, donc, aurait dû aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais, dans les faits, ce système d’exploitation, tout au long de sa longue existence –de 1991 à 1997-, accompagna le lent déclin de la marque à la pomme avant sa renaissance –aujourd’hui première capitalisation boursière du monde, mais au bord de la faillite au milieu des années 90...-, liée au retour aux manettes de la marque à la pomme de Steve Jobs et à la sortie de l’iMac Bondi Blue en 1998.

Les premières déclinaisons de Système7 –de 7.0 à 7.1.2– s’inscrivaient encore dans la lignée de la version précédente, mais, à partir de Système 7.5indispensable aux nouveaux processeurs Power PC, beaucoup plus puissants que les anciens Motorola des gammes 680XX-, de nombreuses instabilités sont apparues, liées notamment à des conflits d’extensions, et je fais partie des utilisateurs qui ont largement pesté face à ces bombes inopinées qui apparaissaient assez régulièrement du fait d’un gestionnaire d’extensions trop chargé ! Lesquelles extensions s’affichaient progressivement, façon pièces de puzzle, au bas de l’écran à chaque démarrage de l’ordinateur, ce qui était assez joli !

La plus inénarrable de ces versions reste sans doute la maudite 7.5.3, remarquablement capricieuse mais avec des icônes en relief… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Il fallut attendre l’apparition éphémère de la version 7.6 pour retrouver un vrai confort d’utilisation.

Pourtant, Système 7 fut très largement en avance sur son temps, et même l’apparition de MS Windows 95 –et sa funeste base de registre…-, malgré le large succès de ce dernier, ne combla pas totalement le retard en matière d’élégance et de souplesse d’utilisation. Et, surtout, Système 7 était un peu personnalisable et l’on pouvait le débugger soi-même sans trop de difficulté.

Playlist « Noctambule »

Les nuits sans trop de sommeil –assez fréquentes en ce moment…-, j’ai une liste d’oeuvres favorites sensées favoriser mon endormissement : ça ne marche pas toujours, et je suis parfois obligé d’en écouter deux, voire trois, à la suite. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ces oeuvres, que je connais évidemment sur le bout des doigts de ce fait, je les écoute dans n’importe quelle version qui me tombe sous la main, les albums proposés ici sont les dernières versions que j’en ai écoutées ces derniers jours dernières nuits… Il s’agit :
des « Variations Enigma », d’Edward Elgar;
des « Variations Goldberg », de Johann-Sebastian Bach –qui ont été écrites spécifiquement dans ce but, d’ailleurs, et dont l’extrait proposé ci-dessous est assez dépaysant-;
de la troisième symphonie de Felix Mendelssohn;
de la quatrième symphonie de Robert Schumann.

Ecouter de la musique la nuit, même à faible volume, quand règne un silence profond, est en fait extrêmement enrichissant et permet de se consacrer attentivement à des détails –ne suivre que la main gauche d’un pianiste ou d’un claveciniste, se concentrer sur un instrument ou un groupe d’instruments en particulier…– auxquels je ne prête pas forcément attention lorsque j’écoute une oeuvre plus globalement.

Devinette : encore une solution !

Je vous demandais, précédemment, le pourquoi de cet abondant « affichage commémoratif » de pochettes d’albums. Malgré quelques tentatives, la bonne réponse n’a pas été trouvée !

Il s’agissait de commémorer le 20ème anniversaire de la présentation du tout premier iPod. A cette occasion, feu Steve Jobs –qui n’avait pas que bon gout en matière de choix musicaux…– avait créé sa playlist, composée des albums dont les pochettes sont affichées et qu’il avait rippés et intégrés à l’iPod via iTunes. De plus, pour illustrer le slogan « Don’t steal music », il offrit à chacun des journalistes présents à la conférence de presse un pack composé de chacun de ces albums, pour qu’ils puissent les ripper eux aussi !

C’était difficile, malgré les indices proposés…