Playlist « Magnifique duo d’exilés »

A la fin des années 1950 et au tout début des années 60, un formidable duos d’exilés enregistra une formidable série des plus célèbres concertos pour violon, qui demeure encore parmi les versions les plus recommandables plusieurs décennies plus tard. –Cliquer sur l’image pour la vrai en plus grand : vous noterez que dans le lot, le concerto pour violon de Brahms est manquant. Les deux artistes l’ont également enregistré, mais je n’aime pas cette oeuvre.-.

Nathan Milstein, le violoniste, quitta la Russie rapidement après la révolution d’octobre 1917 : désigné comme « ambassadeur culturel de l’Union soviétique », il profita d’une tournée à l’étranger pour fuir son pays natal et n’y retourna jamais, obtenant sa naturalisation américaine pendant le seconde guerre mondiale.
Quant à William Steinberg, je vous en ai déjà parlé assez longuement ici ou , et je vous avais également présenté sa remarquable intégrale des symphonies de Beethoven, et sa singulière histoire, ici. Inutile donc d’y revenir plus amplement ! Il s’exila d’Allemagne dès 1936 pour fuir le régime nazi et arriva finalement aux Etats-Unis, pour devenir l’assistant de Toscanini avant de prendre la direction de l’orchestre de Pittsburgh.

Les enregistrements de cette playsist ont été réalisés comme suit : Beethoven – 1955 ; Bruch – 1954 ; Glazounov – 1956 ; Mendelssohn – 1954 ; Tchaikovsky – 1960. Milstein réengistra, parfois plusieurs fois, la majorité de ces concertos, avec des chefs plus ou moins prestigieux, mais jamais avec la même réussite, au moins à mes oreilles.

Playlist « Troisièmes en série »

Profitant d’une matinée de télétravail, j’ai opté pour l’écoute, dans l’ordre de leur composition, d’une série de troisièmes symphonies, ce qui n’a pas été si aisé que cela, sachant que je n’aime pas beaucoup la troisième symphonie de Brahms, ni, curieusement, celle de Sibelius –qui est celle du compositeur finlandais qui me résiste le plus avec la 1ère– ni celle de Tchaïkovsky et que je ne connais pas assez bien celles de S(c)hostakovich et de Prokofiev pour ne pas être perturbé dans mon travail –je serais obligé de lever l’oreille trop souvent…– !

Restaient, donc –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– celles de Beethoven (1803-1804), Mendelssohn (1829/1842), Bruckner (1873/1876-1877/1888-1889) et Mahler (1895-1896), cette dernière en Blu-Ray Audio de très belle qualité sonore. Pour ne pas gâcher le plaisir, chaque symphonie bénéficie d’une excellente version dans cette playlist.

Playlist « Cette année-là – 1998 »

The Specials – BBC Sessions
Fanny Mendelssohn ; Clara Schumann – Trio avec piano – The Dartington piano Trio
Flamin’Groovies – Yesterday Numbers
Mendelssohn – Symphonies n° 4&5 – OP Vienne, John Eliot «*** Bourre-Pif » Gardiner –*** Pour comprendre le surnom occasionnel de ce chef, vous pouvez lire le pourquoi du comment ici…
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand

Playlist en forme de songe shakespearien…

Lorsque Shakespeare écrivit « Le songe d’une nuit d’été », il ne se doutait sans doute pas qu’il susciterait l’intérêt de tant de musiciens, qui, à des époques diverse, de Purcell à Britten, ont souhaité mettre de la musique sur ces mots. Au demeurant, la pièce est si complexe que l’exercice d’en réaliser des opéras ou de musiques de scène reste excessivement difficile… –Cliquer ici pour télécharger une version de la pièce en Anglais et ici pour une traduction française de la pièce-.
Les trois transpositions musicales du jour sont donc diversement réussies –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

A mes oreilles, la plus géniale proposition est celle d’un gamin de 17 ans, qui a su merveilleusement rendre l’esprit facétieux et léger de ce monde féérique : Felix Mendelssohn, dans son « Ouverture pour le Songe d’une nuit d’été » -1826- démontre une virtuosité d’écriture à la fois précoce et témoigne d’une profonde compréhension de la pièce : fées, elfes et farfadets, braiement de l’âne : tout un monde féérique est présent –cf. extrait ci-dessous– !
La suite, composée bien plus tard, en 1842, est très belle aussi –et très célèbre puisque la marche nuptiale notamment, résonne encore fréquemment, aujourd’hui, lors des mariages– , mais d’une moindre inspiration que l’ouverture. La version de ce jour fait partie des très bonnes versions de cette oeuvre.

Avec « Oberon », de Carl Maria von Webercompositeur cousin par alliance de Mozart, qui trouvait Beethoven trop hardi dans ses compositions, inscrit dans courant du premier romantisme allemand et que je connais assez mal-, écrit quasiment au même moment que l’ouverture de Mendelssohn, on se situe dans un monde moins féérique, et l’opéra, dont j’ai écouté une version allemande longtemps regardée comme une référence –alors qu’en fait, c’est assez loin d’être le cas– par un chef amoureux du compositeur, qui enregistra une version, « de référence » pour le coup, du Freischütz, propose une adaptation de la pièce de Shakespeare assez éloignée de l’originale : seuls restent certains personnages, mais l’argument est différent et situé beaucoup plus tard dans le temps, à l’époque de Charlemagne. L’opéra connut un très grand succès lors de sa création, à Londres, mais le compositeur n’en était pas satisfait et souhaitait le remanier, mais il mourut de tuberculose avant.

Enfin, l’opéra de Benjamin Britten est fidèle à la pièce de Shakespeare dans son déroulement, malgré des coupures, qui ne nuisent pas à la compréhension de l’action –la pièce de Shakespeare est en 5 actes, l’opéra n’en compte que 3 et certaines scènes ont été fusionnées-. Curieusement, Puck est un rôle confié à un récitant, qui ne chante pas une seule note ! La version de ce jour jouit d’une très bonne réputation. Je n’en connais pas d’autre –en fait, je ne connais pas grand-chose non plus de Benjamin Britten, qui n’est pas toujours le compositeur le plus facile d’accès-, et elle me satisfait amplement.

Playlist « Remontée dans le temps »

Profitant d’une journée de télétravail, je redécouvre quelques-uns des tout premiers CD que j’avais achetés, en 1984-1985, quand l’objet était encore cher et commençait tout juste à abonder les rayons des disquaires… Evidemment, à cette époque, le nombre de versions d’une oeuvre était encore relativement restreint, et le choix n’était donc guère pléthorique –et, de toute manière, l’objet était si cher en ces temps que je ne pouvais pas en acheter plus d’un ou deux par mois-. -Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Depuis, de l’eau a coulé sous quelques ponts, et, par exemple, si je suis revenu avec plaisir vers le coffret Bach, dont le livret est par ailleurs exemplaire, ou les concertos pour violon, la sonate de Liszt dans cette version est très loin de constituer ma version préférée ! Mais cette remontée dans le temps est tout-à-fait plaisante !

Playlist « Mendelssohn a de la chance » !

Parmi mes compositeurs fétiches, il me semble que c’est Felix Mendelssohn-Bartholdy qui est le mieux servi par les disques récemment parus ; en particulier, les approches « historiquement informées » ont beaucoup apporté à sa cause, en proposant des lectures le plus souvent claires, transparentes et relativement vives, ce qui n’exclut pas totalement une vision parfois romantique.
Il se trouve justement que, selon les avis de ses contemporains, Mendelssohn, qui fut un remarquable chef d’orchestre, fondait lui aussi ses lectures sur l’acuité rythmique, la lisibilité et la vivacité. Ces dernières années, j’ai notamment pu découvrir les très belles versions de Fey / Heidelberg –mon chouchou-, de Heras-Casado / Fribourg ou encore de Manze / Orchestre de la NDR, toutes versions fondées sur ces mêmes préceptes.

Aujourd’hui, donc, à l’écoute, une nouvelle et excellente intégrale des symphonies par un ensemble de l’ex-Allemagne de l’Est, tout-à-fait remarquable –quelle ville française de moins de 200 000 habitants pourrait proposer un orchestre de cette tenue ?-.
Les tempos sont un peu moins vifs que chez Fey ou Heras-Casado, le chef laisse un peu plus respirer les phrases –les mouvements lents sont magnifiques, cf. extrait-, mais les textures sont tout aussi transparentes. C’est, une fois encore, très beau, et il est difficile de ne pas aimer cette musique si bien écrite, si élégante et qui, contrairement à une légende longtemps entretenue, ne manque assurément pas de profondeur !

Oui, Mendelssohn a de la chance !

Playlist vieux crins-crins !

Après une assez longue période de disette, pour cause de « pas le temps », je révise aujourd’hui quelques grands concertos pour violon du répertoire, dont certains sont immensément populaires –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– dans des versions un peu anciennes –globalement : fin des années 50 – début des années 60-, mais dans d’excellentes conditions techniques : les prises de son d’origine sont soignées, le remastering est excellent –et le prix de l’objet tout petit lorsque je l’avais acheté il y a plusieurs années…-.

Jasha Heifetz, surnommé l’empereur des violonistes, ou le pape des violonistes selon le cas, fut incontestablement le plus exceptionnel maître de son instrument au vingtième siècle.
Enfant prodige de l’instrument –cliquer sur l’image de droite pour la voir en plus grand-, très tôt « starifié » en Europe puis, surtout, aux États-Unis où il émigra, doté d’une technique fabuleuse et d’une sonorité immédiatement identifiable, il livre dans ces concertos des versions invariablement virtuoses –ce qui n’est pas un contre-sens si l’on y réfléchit : les concertos sont généralement écrits pour faire briller un soliste…-, rapides, profondément asentimentales –l’homme était réputé ne jamais sourire…- et pourtant totalement incarnées, assez loin de la guimauve que peuvent y mettre certains.

Tous ces enregistrements le placent très près du micro, les accompagnements orchestraux, de qualité variables –la star, ici,, malgré le renom de certains chefs qui l’accompagnent, c’est le violoniste, qui impose sa vision des oeuvres ! -, étant le plus souvent placés au second plan.

Une fort belle anthologie, très variée et très bien rééditée !

Playlist « Ex-jeune loup prometteur »

La playlist de ce jour est consacrée à quelques-uns des excellents albums que le jeune chef américain Lorin Maazel réalisa pour la firme allemande Deutsche Grammophon avec l’orchestre philharmonique de Berlin à l’aube de sa carrière, à la fin des années 50 et au début des années 60. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Lorin Maazel a connu un destin assez singulier : début à la tête d’un orchestre à 8 ans pour diriger rien moins que la « Symphonie Inachevée » de Schubert, star de la baguette particulièrement appréciée du « grand public », il a suscité un quasi-rejet presque viscéral -et assez difficilement compréhensible pour moi- de la part du cercle bien plus étroit des mélomanes –au moins en France– mais une vraie admiration, voire parfois de l’adoration de la part des musiciens d’orchestre, qui lui ont toujours reconnu une maîtrise technique exceptionnelle et une mémoire fabuleuse.

Quoi qu’il en soit, ses premiers albums sont tous de très belle tenue : c’est vif –au risque d’une certaine brutalité parfois, comme dans la célèbre 5ème symphonie de Beethoven-, c’est très clair et lisible –l’appui sur les cordes est bien moindre que chez Karajan avec le même orchestre à la même époque-, et d’un engagement que le chef ne trouvera plus toujours plus tard.

Les quatre disques du jour sont issus d’un très intéressant coffret thématique contenant 8 CD –cliquer sur l’imagette de droite pour voir en plus grand de quoi il s’agit-, paru en série économique il y a une quinzaine d’année –à titre anecdotique, bénéficiant d’une erreur d’étiquetage, je ai eu, neuf, pour 9,90€, en compagnie d’autres excellents coffrets de cette très belle collection, tous affichés au même prix de manière erronée…-, lequel coffret, assez copieusement garni,  contient d’autres pépites aussi éclatantes –plusieurs symphonies de Schubert rarement enregistrées à l’époque, d’excellentes symphonies de Mendelssohn, une quatrième symphonie de Tchaikovsky sonore et totalement dépoussiérée de tout pathos, trois visions de Rome et Juliette selon Berlioz, Tchaikovsky et Prokofiev…– qui s’inscrivent assez bien dans la « ligne objective » alors en vigueur chez de nombreux chefs d’Outre-Atlantique.

Playlist « Noctambule »

Les nuits sans trop de sommeil –assez fréquentes en ce moment…-, j’ai une liste d’oeuvres favorites sensées favoriser mon endormissement : ça ne marche pas toujours, et je suis parfois obligé d’en écouter deux, voire trois, à la suite. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ces oeuvres, que je connais évidemment sur le bout des doigts de ce fait, je les écoute dans n’importe quelle version qui me tombe sous la main, les albums proposés ici sont les dernières versions que j’en ai écoutées ces derniers jours dernières nuits… Il s’agit :
des « Variations Enigma », d’Edward Elgar;
des « Variations Goldberg », de Johann-Sebastian Bach –qui ont été écrites spécifiquement dans ce but, d’ailleurs, et dont l’extrait proposé ci-dessous est assez dépaysant-;
de la troisième symphonie de Felix Mendelssohn;
de la quatrième symphonie de Robert Schumann.

Ecouter de la musique la nuit, même à faible volume, quand règne un silence profond, est en fait extrêmement enrichissant et permet de se consacrer attentivement à des détails –ne suivre que la main gauche d’un pianiste ou d’un claveciniste, se concentrer sur un instrument ou un groupe d’instruments en particulier…– auxquels je ne prête pas forcément attention lorsque j’écoute une oeuvre plus globalement.

Playlist « London Proms »

Etonnant coffret que celui que j’écoute depuis hier et ce matin ! L’objet est assez copieux, renfermant 18 petites galettes argentées ainsi qu’un petit livret très informatif et bien écrit, et propose une très large palette d’oeuvres, dont beaucoup de nouveautés pour moi, sous la baguette du chef anglais Malcolm Sargent (Sir), réputé en son temps pour être le meilleur chef d’oeuvres chorales, de l’aveu même de ses plus illustres collègues.

Les œuvres chorales, justement, c’est ce qu’il y a peut-être de moins passionnant ici –et le son, assez ancien, n’aide pas forcément…– : un Messie de Handel si lent au début que j’ai failli abandonner après quelques minutes –ça s’arrange par la suite, mais c’est très daté– et un Elijah de Mendelssohn à peine mieux –même si certains passages choraux sont en effet très beaux-. « Dream Of Gerontius » d’Elgar est nettement meilleur, et j’ai découvert plein d’oeuvres chorales ou symphoniques de musiciens anglais que je ne connaissais pas du tout et qui sont très agréables aux oreilles : Walton, Delius, Warlock, Parry, Coleridge-Taylor, German…

Curieusement, c’est là où je ne l’attendais pas que je l’ai le plus apprécié : de fort belles « Enigma » d’Elgar –very British indeed, et peut-être même le plus beau final de cette oeuvre-, de non moins belles « Planètes » de Holst et du très bon Sibelius, dont il fut l’un des premiers défenseurs à une époque où le musicien était encore assez peu joué.

Malcolm Sargent, chef paraît-il assez antipathique et qui se brouillait régulièrement avec les musiciens d’orchestre alors que les choristes l’adoraient, disposait, si l’on en croit les témoignages de l’époque, d’une remarquable technique de direction. Il fut également un accompagnateur très apprécié des plus grands solistes et certains enregistrements de ses concertos restent de nos jours d’une remarquable tenue. Sargent et ne signa jamais de contrat d’exclusivité avec aucune firme de disques, ce qui rend sa discographie assez complexe. 

Malcolm Sargent fut, surtout, à partir de 1947, chef titulaire des « Proms » londoniennes durant toute la fin de sa carrière, les dirigeant pas moins de 514 fois –vous avez bien lu ! -, même très affaibli et malade : la légende raconte qu’il se releva même quasiment de son lit de mort pour les diriger une dernière fois…. Les Prommers le vénéraient.

Inégal, donc, mais riche en découvertes et parfois agréablement surprenant !