Playlist légendaire

La playlist de ce jour est légendaire, rien que ça ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je l’ai entamée par le « Teenage head » des Flamin’Groovies, ce très bon disque d’un très bon groupe qui ne perça jamais tout-à-fait, et que l’on surnomma alternativement les Beatles américains ou les Rolling Stones américains, selon l’humeur du jour… Sauf qu’ils ne connurent jamais le succès des Anglais ! «Teenage Head» –1971– est leur album le plus abouti, certains vous diront «leur meilleur», ce qui reste sujet à appréciation personnelle. Roy Loney, chanteur-guitariste du groupe, prétend que Mick Jagger lui aurait affirmé, à sa sortie, qu’il était encore meilleur que le « Sticky Fingers » de ses propres Rolling Stones. Affirmation jamais confirmée par son auteur supposé –qui a toujours été avare de commentaires publics et ne parle quasiment jamais des autres dans ses très rares interviews-, et démentie par Ciryl Jordan, guitariste des Flamin’Groovies, qui prétend, quant à lui, qu’il a entendu cette phrase dans la bouche de Keith Richards !
Quoi qu’il en soit, il s’agit effectivement d’un album de très belle tenue, où toutes les compositions sont vraiment très bonnes sans que n’en émerge cependant une excellente –c’est ce qui a toujours manqué au groupe américain : un «hit» majeur– ! L’album se vendit plutôt mal, malgré son statut de disque-culte bien plus tardif et occasionna le lâchage du groupe par sa maison de disques et le départ de certains membres, dont Roy Loney.

Suivent deux albums live de blues absolument formidables permettant de retrouver l’immense guitariste Mike Bloomfield : le premier –1968-, avec Al Kooper –orgue et claviers-, est consécutif au brillantissime « Super Session » enregistré en studio par les deux compères et constitue l’un des tout meilleurs live dont on garde le témoignage dans les années 60, à l’occasion de trois soirées. Il permet également d’entendre un juvénile et encore quasi-inconnu Carlos Santana sur un titre, où il remplaça Mike Bloomfield –régulièrement hospitalisé pour ses très importants troubles du sommeil-. Les titres sont essentiellement des reprises du répertoire blues sous forme de jam-sessions jamais ostentatoires, même si chaque musicien à l’occasion de briller.
Le second, à peine moins brillant mais plus inégal, est enregistré une année plus tard avec son compère Nick Gravenites, avec lequel le guitariste avait fondé l’éphémère groupe The Electric Flag. Mike Bloomfield s’y montre, là encore, inspiré et brillant, comme dans le long « Blues On Te Westside », si intense –le solo médian, bourré de feeling, est dantesque– qu’il éclipse un peu les autres titre de ce très bon live –cf. video ci-dessous-.

Temps de disette !

En cette nouvelle semaine de disette pour mes oreilles, je n’ai écouté qu’un seul album, mais quel album ! Un magnifique disque de blues-rock, enregistré au mythique Fillmore West, lieu de tant de concerts de légende dont deux essentiels documents live de Cream et de l’Allman Brothers Band ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il faut dire qu’entre crise sanitaire et météo étirant à l’extrême les durées de déplacement, mes temps de loisirs ont été des plus restreints cette semaine… Ainsi, mercredi, journée de neige et de verglas intense, des rendez-vous enchaînés prévus pour débuter à 09:00 et s’achever à 18:00 ont commencé à 10:15, décalant d’autant tout le reste de la journée.

Nonobstant, l’écoute de cet excellent double CD live –au son très convenable eu égard aux conditions d’enregistrements de concerts de l’époque– m’a procuré une satisfaction intense, et l’occasion de retrouver l’excellent Mike Bloomfield pour un festival de très bonne guitare –son compère Elvin Bishop n’est pas manchot non plus, même si sans doute moins créatif et moins brillant : on le retrouve d’ailleurs tout seul dans la seconde partie de l’album, un peu moins excellente que le reste-. L’harmonica, par ailleurs, n’est pas en reste, Paul Butterfield ayant une très belle pratique de cet instrument fort bien adapté au répertoire blues !
En 1966, la chanson « East-West », notamment, pouvait être étirée sur plus de 20 minutes et donnait lieu à de superbes envolées de guitares, et Mike Bloomfield –que je vous ai déjà présenté ici– se montrait particulièrement inspiré et d’une virtuosité et d’une beauté de sonorité inouïes. Il est regrettable que les drogues et une santé fragile aient pu amoindrir son immense talent par la suite…

Pour les amateurs du genre, et à prix très doux, ce petit coffret très bien documenté pourra s’avérer un très bon choix : on y entend de l’excellent Chicago Blues et l’ensemble se révèle très complémentaire des albums des Bluesbreakers de John Mayall de la même époque, dont on découvre, en quelque sorte, le pendant américain. La comparaison est très instructive –et on entend toujours de l’excellente musique– ! Petit extrait ci-dessous en prime !