Petit, j’ai appris à jouer aux échecs très tôt, et j’ai eu la chance de bénéficier des « leçons » d’un oncle lui-même très bon joueur, qui avait joué fréquemment et régulièrement avec le champion de Hongrie pendant ses années d’études. A l’école, j’avais peu d’adversaires, et ce n’est qu’au collège que j’ai rencontré d’autres personnes de mon âge intéressées par le noble art. Nous avions d’ailleurs constitué une très forte équipe en championnat scolaire.
Plus tard, j’ai eu la chance de jouer assez longtemps en France et en Allemagne pour avoir un très bon niveau, que j’ai entretenu comme un forçat jusque vers mes 20 ans : le défaut de ce milieu , c’est que ça manquait cruellement de présence féminine 🙂 Il faut envisager qu’avant la révolution du net, le seul moyen de jouer et d’entretenir son jeu, c’était les cercles d’échecs, quelques bars où l’on pouvait jouer et les livres de pédagogie et de théorie. Le sommet de cet « avant-internet », ce fut une facture astronomique de Minitel pour suivre en direct le championnat du monde Karpov-Kasaprov -Moscou, 1985- 🙂 ! Je me souviens également que lors de l’un de mes derniers matches, à une époque où je vivais essentiellement sur mes acquis, j’avais rencontré un jeune adolescent qui avait au moins dix ans de moins que moi : peu attentif et sans doute trop confiant en mes vieux « beaux restes », il m’avait laminé lors de la première partie, avec un jeu ultra-agressif; lors de la seconde partie, lui réservant un chien de ma chienne, et sachant qu’il allait être bien en confiance, j’avais joué une ouverture scandinave : elle n’était plus jouée depuis des dizaines d’années, réputée peu solide et fantasque. J’avais gagné sans problème, de même que la troisième partie, sur une variante de Caro-Kann -une ouverture si complexe qu’un jeune de cet âge ne devrait pas jouer, à mon avis…-.
Aujourd’hui, les jeunes ont bien de la chance, avec le développement d’internet et les jeux en ligne : on peut jouer aux échecs avec des joueurs de tout niveau sans aucune difficulté, les ordinateurs sont de bons et patients professeurs -sauf pour prendre en compte le facteur humain, si important…- et l’accès au jeu, en définitive, n’aura jamais été si facile ! Le niveau a par ailleurs prodigieusement augmenté et les approches tactiques sont beaucoup plus agressives, mais du fait de la multiplication des parties en blitz, la patience semble être émoussée chez de nombreux joueurs.
Mais en réalité, à part les échecs, je n’aime pas beaucoup les autres jeux, ni jouer d’ailleurs…
Je ne suis pas du tout une bonne joueuse d’échecs, je me fais même systématiquement laminer par ma nièce de 10 ans qui se frotte à certains champions régionaux. Elle s’entraîne, entre autre, en ligne…
Ah la défense scandinave chère à feu Bent Larsen… Aujourd’hui le Mozart des échecs, Magnus Carlsen, est au sommet de son art 🙂
Je joue très peu, aux échecs comme à d’autres jeux « d’intérieur », j’ai la chance de vivre dans une région où le climat me permet de pratiquer toute l’année de nombreuses activités extérieures et ça, c’est mon dada ! 😉
Bent Larsen s’est effectivement illustré, à une époque où l’ouverture scandinave n’était plus jouée et considérée comme « fautive » en gagnant notamment contre Karpov à ce petit jeu 🙂 !