Petit, tu n’as pas trop mal travaillé !

Michel Rocard est mort hier après-midi, et c’est ce souvenir en forme d’épitaphe qu’il souhaitait qu’on garde de lui : « Petit, tu n’as pas trop mal travaillé ».

Il a incarné, mieux que quiconque, la guerre des deux roses au sein du parti socialiste français, et au moment où sa vision semble enfin s’imposer –lui-même, à l’époque, fut vaincu par Machiavel-Mitterrand, mais ses idées l’ont désormais emporté et  les derniers soubresauts des frondeurs sont l’illustration de l’agonie de cette vieille gauche qui ne veut pas mourir-, il nous quitte.

Pour les plus jeunes, il ne représentait sans doute, déjà, plus grand-chose, la mémoire politique étant assez volatile si on ne porte pas d’intérêt à la chose.

Pour quelques-uns de ma génération, il représentait beaucoup : avec Edmond Maire, Michel Rocard fut le vrai héros de mon adolescence : anti-jacobin, auto-gestionnaire et décentralisateur, profondément européen : tout cela me parlait et me parle encore –dans cette région où une vision sociale-démocrate est la seule forme de gauche envisageable-… Ces deux-là respiraient l’intelligence dans leurs discours remarquablement architecturés et refusaient les solutions de facilité ou les simplifications dogmatiques. Des visionnaires réalistes !

3 réflexions sur “Petit, tu n’as pas trop mal travaillé !”

  1. ouep, un grand bonhomme pour ma génération… Des fois je me dis qu’il est dommage que la simplicité de langage n’est pas été son fort ! c’est aussi une des choses qui l’a perdu, cette impossibilité d’expliquer des idée parfois simple sans utiliser un langage incompréhensible par le citoyen lambda…

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