Je continue à prolonger Noël en me consacrant largement à la découverte de mes jolis cadeaux, et plus particulièrement à une écoute détaillée du coffret consacré à William Steinberg « The Disciplined Master Conductor » –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. J’avais déjà eu l’occasion de vous dire tout le bien que je pensais des premiers disques écoutés –Mahler, Bruckner, Elgar…– : je vais d’enchantement en enchantement au fil des écoutes !
Voilà en effet un chef d’orchestre qui propose des lectures directes, fraîches et spontanées, généralement remarquablement narratives. Steinberg s’inscrit dans la lignée des chefs européens ayant conquis les Etats-Unis à la suite de Toscanini, à l’instar de Fritz Reiner ou George Szell, mais aussi Charles Munch ou Paul Paray. Il s’inscrit donc dans une ligne « objective », mais il y met du coeur et un goût assuré.
Comme il dispose d’un orchestre « seulement » très bon, ses musiciens, qui l’adoraient, visent à l’excellence et donnent le meilleur d’eux-mêmes, ce qui s’entend. Par ailleurs, l’excellent livret nous apprend que Steinberg fut un bâtisseur d’orchestre remarquable et un technicien exceptionnel : généralement, les solistes l’appréciaient également pour ses talents d’accompagnateur –ce qui nous vaut quelques très beaux concertos au sein de ce coffret-.
Les enregistrements sont de bonne qualité sans être exceptionnels –typiques du EMI des années 50 : plus larges que profonds, assez bien timbrés et toujours un peu pincés dans le haut médium, ce qui donne une couleur particulière aux violons, mais reste assez agréable dans le cadre d’une écoute domestique à volume raisonnable– et tirent sans doute le meilleur parti d’une salle problématique en termes d’acoustiques : grosse capacité d’accueil –près de 4 000 places, ce qui est beaucoup : pourtant, lors de la mandature de Steinberg, l’orchestre symphonique de Pittsburgh était celui qui avait le meilleur taux de fréquentation aux USA-, scène très large et peu profonde, ce qui, paraît-il, empêchait parfois les musiciens de s’entendre. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand–
A titre d’exemple, j’ai, hier soir, dressé soudainement les oreilles en écoutant cet extrait : je connais cette oeuvre sur le bout des doigts, tant elle est populaire, mais je ne l’avais jamais entendue ainsi : c’est Buffalo Bill –surnom que le chef s’octroya après avoir été titulaire de l’orchestre de Buffalo– qui va à Vienne !
A l’heure actuelle, ce coffret n’est malheureusement plus disponible à la vente en Europe –ou alors en occasion, à des prix prohibitifs, alors qu’il fut longtemps accessible pour une bouchée de pain-. Sinon, je vous aurais inviter à vous jeter dessus comme des morts de faim ! L’une des plus belle surprises de 2016, assurément, qui ne déparerait pas de ma liste des coups de coeur de l’an dernier !