De temps à autre, il m’arrive de devoir faire des « conférences » sur les mathématiques, et je commence invariablement par cette belle considération de Joseph Fourier : « Les mathématiques sont une faculté de la raison destinée à suppléer à la brièveté de la vie et à l’imperfection des sens ». Je suggère également une réflexion plus philosophique sur les mathématiques et la modélisation du monde qu’elles proposent, selon le point de vue auquel on se place :
• un premier point de vue privilégie la naissance des mathématiques dans l’esprit humain : les mathématiciens ont inventé les mathématiques pour expliquer certains phénomènes;
• un second de point de vue privilégie la place des mathématiques à l’extérieur de l’esprit humain : les mathématique seraient partout et existeraient même sans les mathématiciens, qui ne font que les découvrir au fur et à mesure.
C’est la seule façon de faire aimer un peu cette discipline à un public qui n’a pas d’appétence particulière pour la chose, au départ…
Nous pouvons ensuite aborder quelques découvertes mathématiques selon une perspective historique et ludique, à travers les travaux d’Euclide, de Fibonacci ou de Pacioli . C’est également le propos de cet excellent article paru dans le numéro 11 111 du quotidien Libération, que je vous invite à lire : c’est à la fois intéressant et un peu complexe, mais d’une très belle tenue scientifique !
J’ai bien aimé dans l’article de Libération : « Les Inuits, les peuples autochtones de l’Amérique du Nord, avaient un système de numération rudimentaire qui démarre évidemment par le 1, mais s’arrête assez vite puisqu’il se fonde sur le corps : un, deux, trois, quatre, cinq, dix, vingt, beaucoup »
Mon prof de math, en seconde, nous disait la même chose : « Il est facile de compter jusqu’à l’infini : 1, 2, 3, beaucoup, beaucoup, beaucoup… » !