Album que l’on adore détester ou que l’on n’ose pas avouer apprécier, « Their Satanic Majesties Request » -cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est, en effet, un drôle d’objet dans la discographie des Rolling Stones, enregistré durant leur « annus horribilis », à savoir 1967.
Il s’inscrit entre l’injustement sous-estimé « Between The Buttons » paru en janvier 1967 et qui vient clore leur « première période » tout en amorçant déjà un premier virage, et le merveilleux « Beggars Banquet » –décembre 1968-, l’album du renouveau en forme de retour aux sources vers les musiques populaires d’Outre-Atlantique.
• Le déclin physique précoce de Brian Jones, • les essais de substances chimiques au sein du groupe et, en corollaire, l’émergence du genre « psychédélique », • les séjours en prison de trois de leurs membres –Mick Jagger, Keith Richards, et, pour une durée plus longue, Brian Jones-, • le licenciement de leur manager/producteur historique, Andrew Logo Oldham, • la varicelle contractée à la fin de l’été par Keith Richards –maladie qui est tout sauf anodine à l’âge adulte-, • le retrait provisoire du groupe de la scène –tournées et concerts– • et les nouvelles possibilités offertes par les instruments électroniques et le travail en studio : autant d’éléments qui conduiront le groupe vers l’enregistrement de cet album curieux, mais très attachant en définitive et doté d’une pochette absolument superbe, avec effets 3D et faux labyrinthe dont on ne sort jamais !
Premier album –et seul album produit par le groupe– à comporter la même playlist dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, il est composé de quelques perles éparses –« She’s A Rainbow« , qui fit rapidement le tour du monde et reste l’une des grandes chansons du groupe dans sa veine mélodique; « 2000 Light Years From Home » et son utilisation très intelligente du mellotron, ancêtre du synthétiseur; « Citadel » et son énorme -pour l’époque- riff de guitare-…au milieu de titres plus anecdotiques, mais jamais inintéressants pour peu que l’on se plie au jeu des rythmes africains accommodés à la sauce anglaise –Sing This All Together (See What Happens)-.
Enregistré entre février et octobre 1967, paru officiellement en décembre 1967, l’album connut une fortune critique très diverse, mais un vrai succès public, contrairement à une légende solidement établie : n°3 en Angleterre durant 13 semaines et n°2 aux USA pendant 13 semaines, n°1 en France 4 semaines entre décembre 1967 et janvier 1968 : pas mal pour un album mal-aimé !
Bref : à réhabiliter ! Vous pouvez l’écouter ici dans d’excellentes conditions soniques. Les meilleures rééditions sont celles de 2002 –remastérisée pour le SACD– et de 2018, cette dernière permettant de découvrir les versions stéréo et mono de l’album –cf. ci-dessous-.
Un des albums qui m’échappe ! je sais qu’il a été réédité mais je rêve de tomber dessus en broc ou vide-greniers ! Ne rêvons pas, avec la pochette 3D, c’est un rêve inaccessible ! Mais j’ai de bons souvenirs de cet albums, par parfait, c’est sur, mais quand même un bon album globalement.
Au passage, tu n’aurais pas fait une petite coquille ? Je te cite « au milieu de titres plus anecdotiques, mais jamais intéressants pour peu que l’on se plie au jeu des rythmes africains accommodés à la sauce anglaise » ! Ce n’est pas plutôt « … mais jamais inintéressants pour peu… » ?
Ah oui, en effet, je modifie ça ! Merci !
J’ai bien aimé cet album sauf à ma dernière écoute, je n’accrochais pas mais je me suis dit sans chercher d’explication profonde que je n’étais pas dans une humeur adéquate. Je le réécouterai.
Je me souviens que lorsque je l’ai découvert, en 1980, je n’avais pas vraiment accroché non plus, sauf pour certains titres que j’ai tout de suite beaucoup aimés… Maintenant, je peux l’écouter dans son intégralité avec beaucoup de plaisir, malgré ses petits défauts.