Le mensuel anglais « Gramophone » fait sa couverture, ce mois-ci, avec une jolie photo d’un album 33T –LP pour long player, en anglais-, annonçant fièrement le « retour du LP : ce qui se cache derrière l’attrait renouvelé du vinyle ?».
Je m’attendais donc à l’annonce fracassante de chiffres de vente explosifs et éloquents signifiant ce retour. Ah ben oui, mais en fait non, ou pas vraiment…
Si l’on considère le marché du classique, les ventes de 33T ont atteint la mirobolante part de 1,5% des ventes totale de disques en 2014, retrouvant ainsi la part qu’elles atteignaient à leur plus haut en pleine période de déclin, il y a une petite vingtaine d’années -1,6%-. L’article précise qu’une réédition prestigieuse, en 2013, a cependant permis d’écouler, à l’échelle de la planète et en deux ans, les 2 000 albums pressés –le coffret de 6 LP est en vente au prix de 110€ quand même…-, et qu’une autre encore, plus attendue, pourrait permettre d’atteindre 3 000 ventes !
Il s’agit-là de produits luxueux, et d’autres rééditions ont atteint des chiffres nettement moins élevés ! Le plaisir d’avoir de jolies pochettes n’a pas de prix, visiblement ! Pour ce qui est de la qualité sonore, et malgré les 180g du vinyle, je ne demande qu’à écouter et comparer… Mais pour avoir fait un essai assez récemment, et dans d’excellentes conditions, je ne suis pas sûr d’être pleinement convaincu.
Parallèlement, la firme écossaise Linn, qui fabrique des « turntables » hors de prix –entre 3500€ et 19 000€, excusez du peu– et, de surcroît, excessivement difficiles à mettre en oeuvre pour en tirer la quintessence, a vu ses ventes bondir de 70% entre 2012 et 2015 : chiffre a priori impressionnant, mais encore faut-il savoir combien ils en vendaient en 2012 : mon petit doigt me dit : « Très peu » ! –Cliquer sur l’imagette de droite pour voir la platine, très jolie, en plus grand-.
Au demeurant, l’article reste intéressant à lire. Mais passé l’effet de mode, qu’en restera-t-il dans quelques années ?
Bon, j’avais commencé à te répondre ici, mais trop long : alors, ça se passe ici :
http://joseph-isola.info/Sardequin/le-revolution-vinyle-une-mode-couteuse-droit-de-reponse/
😀
Mais tu devais t’y attendre non ? 😉
Si je m’y attendais : évidemment 😉 !
Cela étant, je t’ai fait une réponse très consensuelle 😀
A titre d’exemple comparatif, j’ai acheté sur la boutique en ligne italienne un coffret prestigieux et neuf d’un éditeur prestigieux : 38 très bien remplis CD pour 32 euros, à comparer avec les 6 LP pour 110 euros… Il y a même un tout petit livret pas très intéressant, mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse !
Merci pour la réponse 😀
C’est évident, entre 38 CD à 32 euros et les 6 LP à 110 euros, il y a comme un abus manifeste ! C’est tout à fait le fond de ton article, et de ta réponse, une mode pour les bobos en fait !
Une mode ? Laissons passer… Mon disquaire-voisin-copain ne l’a pas attendu, peut-être qu’il profite en ce moment d’un petit effet de mode, si c’est le cas tant mieux pour lui, et ça ne m’empêche pas de fouiller dans ses bacs, d’y dénicher des vinyles sans subir un « tarif mode ». Laissons passer…
Correction :
Mon disquaire-voisin-copain ne l’a pas attendue