Le jazz n’est pas ma tasse de thé, les lecteurs réguliers de ce blog le savent bien : je n’y comprends souvent pas grand-chose et n’y trouve guère de repères, mais, dans cette playlist, j’ai pris pas mal de plaisir quand même –les puristes vous diront que ce n’est pas du jazz, ça doit être la bonne raison…-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
L’album le plus déconcertant est sans conteste le premier, projet initié par Charlie Watts –ex-Blues Incorporated, toujours Rolling Stones et leader de diverses formations de jazz selon différentes configurations-, avec Jim Keltner : un album quasi exclusivement composé de pièces de batteries et percussions, par un artiste qui a toujours refusé, au sein de son groupe, d’effectuer le moindre solo de batterie, c’est assez rare et souvent intéressant, de nombreuses influences étant assimilées, sur lesquelles chaque morceau est fondé. A consommer avec modération toutefois, au risque d’une certaine monotonie –vous pouvez tenter la chose à travers l’extrait ci-dessous-. On retrouve le même Charlie Watts es leader d’un quintet vocal, en 1996. Le batteur explique lui-même la genèse de ce projet dans une de ses seules interviewes. Du jazz d’accès facile, où il se contente d’accompagner, très bien, à la batterie, des musiciens de grand talent.
Les deux autres albums sont d’idéaux compléments à cette playlist gentiment jazzie. Juste ce qu’il faut pour terminer mars en beauté !
Je ne suis pas un puriste, mais en effet, ce n’est pas vraiment du jazz pur ! Mais comme de toute manière, même dans le jazz, il y a des chapelles, chacune à sa propre définition du jazz et de ce qui n’en n’est pas ! 😉
Oui, tout cela est très confus et difficile à appréhender. j’ai, par exemple, dans ma bibliothèque, un « Dictionnaire du jazz », qui fait commencer l’émergence de ce courant musical vers 1910 et l’arrête à la fin des années 40… Pour l’auteur, après cette date, ce n’est plus, ou très rarement, du jazz à proprement parler.
On y lit, par exemple, que Miles Davis, fortement influencé par la musique blanche -études musicales, jeu sans vibrato…-, ce n’est déjà plus du jazz 😉 ! Idem pour Charlie Parker…
Les arguments avancés, en termes d’historiographie et d’analyse musicale poussée semblent très pertinents et convaincants, mais cela ne facilite pas du tout une approche raisonnée de ce style, lequel est divisé en multiples branches et sous-courants !
J’ai eu un livre de ce genre, style Dictionnaire Diapason du jazz (même si je ne crois pas que ça soit tout à fait ça) ! Et pour l’auteur, en effet le Jazz après les années 40 n’était plus du Jazz !
Mais on a le même phénomène avec le Blues. je viens (enfin) de terminer un énorme pavé de Alan Lomax « Le pays ou naquit le Blues » ! Érudit, passionnant, très fouillé sur le blues, ses origines et les musiciens (avec des noms à sans doute découvrir pour peu qu’on arrive à trouver les enregistrements, CD ou vinyles). Et pour Alan Lomax, le Blues des groupes Anglais, les « bluesman » blancs (anglais ou américains) ont dénaturé le vrai blues ! Pour lui, ce n’est plus du blues.
Bref, le même discours plutôt réducteur, même si pour lui aussi il a des arguments analytiques et historiques très pertinents (pour te paraphraser).
Donc, oui les bluesman Anglais font bien du Blues et oui Miles Davis, Parker, Monk, Coltrane et d’autres sont bien des musiciens de Jazz et leurs musiques également !