In Memoriam – Leif Segerstam

Ce compositeur finlandais prolifique, qui composa pas moins de 371 symphonies –dont plus d’une centaine ont été effectivement jouées à ce jour-, une trentaine de quatuors à cordes, une douzaine de concertos pour violon, mais également quelques concertos pour alto ou pour piano, est décédé il y a quelques jours.
Selon le grand chanteur basse finlandais Marti Talvela, ses symphonies, au moins pour les premières d’entre elles, s’inscrivent dans dans le droit fil de la septième symphonie de Sibelius. Elles sont généralement composées d’un unique mouvement et n’excèdent pas une vingtaine de minutes.

Leif Segerstam fut aussi un grand pédagogue et un excellent chef d’orchestre, notamment à la tête de l’orchestre philharmonique d’Helsinki, avec lequel il enregistra l’une des toute meilleure intégrale des symphonies de Sibelius pour le label Ondine, et, à mes oreilles, la mieux enregistrée : les timbres sont somptueusement captés notamment ceux des bois –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand-.

Il se dévoua notamment pour faire connaître la musique de son pays : son anthologie Uuno Klami pour le label Finlandia, ou encore son intégrale des symphonies du compositeur finlandais Einojuhani Rautavaara, édité par le label Ondine, méritent également un large coup d’oreille.

Playlist « du blues anglais au rock FM américain »

La playlist de ce jour est entièrement consacrée aà une période charnière du groupe Fleetwood Mac –1970-1973-, période qui signe l’évolution de ce groupe, à grands coups de changements de personnel, du « British Blues » vers une forme de Rock FM américain, qui atteindra son sommet avec le très fameux « Rumours » en 1977. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Rappelons pour commencer que Fleetwood Mac était initialement composé en 1967, de Mick Fleetwood à la batterie, John Mac Vie à la basse et Peter Green à la guitare, tous trois issus des Bluesbreakers de John Mayall et renforcés par un second guitariste Jeremy spencer. Le groupe est alors l’un des meilleurs combos anglais de British blues, parfois mâtiné d’une touche de psychédélisme.
En 1969, un troisième guitariste, Danny Kirwan, les rejoint, peu avant le départ de Peter Green en 1970, atteint de dépression -il sera un temps interné en hôpital psychiatrique- et de crise mystique,  et le groupe recrute en outre une claviériste, Christine Perfect –future Christine McVie (✝︎2022)-.

C’est ici que commence la playlist de ce jour.
• Kiln House – 1970. *** Formation : Fleetwood / McVie / Spencer / Kirwan / Perfect.
• Future Games – 1971. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie. Cet album est marqué par le départ de Jeremy Spencer et l’arrivée de Bob Welch, premier membre américain du groupe.
• Bare Trees – 1972. **** Formation : Fleetwood / McVie / Welch / Kirwan / C. McVie.
• Mystery To Me – 1973. *** Fleetwood / McVie / Welch / Weston / C. McVie. Danny Kirwan a quitté le groupe fin 1972, après avoir sombré dans une quasi-démence. Il finira tristement sa vie clochard et alcoolique (✝︎2008), il est remplacé par Bob Weston.

Les deux années suivantes seront encore marquées par des changements de personnel, avec notamment l’arrivée de Stevie Nicks et de Lindsey Buckingham, qui orienteront définitivement le groupe vers d’autres horizons musicaux et le succès commercial-.

Playlist « Musique dégénérée »

La playlist du jour, dans droit fil de l’opéra écouté dimanche, est consacrée à des compositeurs considérés par le régime national socialiste allemand comme « dégénérés » et, en conséquence, interdits par le régime.
Certains de ces compositeurs ont été redécouverts grâce à la remarquable collection « Entartete Musik » éditée par Decca durant les années 90 : le troisième album présenté ce jour est en quelque sorte un disque-catalogue proposant des extraits de cette collection, avec des compositeurs aussi variés que Franz Schreker, Walter Braunfels, Berthold Goldschmidt  ou Enst Krenek. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour avoir une vision succincte de ce qu’est la « musique dégénérée », la notice de l’encyclopédie en ligne est à lire ici. Pour en savoir plus sur les fondements idéologiques et moraux qui ont abouti à la mise au ban de ces musiciens considérés comme dégénérés, deux articles, ici et , s’avèrent très instructifs.

Playlist « grands classiques – Seconde chance »

J’ai pioché au hasard dans ma discothèque trois disques consacrés à de « grands classique » dont j’avais gardé un souvenir pour le moins mitigé –en matière d’interprétation– afin de confirmer ou d’infirmer les impressions plutôt défavorables qu’ils avaient laissées dans ma mémoire. Les étoiles attribuées correspondent mon appréciation après réécoute.-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Beethoven – Symphonie n°5 – Bernstein/New York. Après réécoute, je reste sur une impression mitigée. Certes, le « jeune » Bernstein de New York n’est pas encore le Bernstein plus âgé plein de maniérismes qui enregistra tardivement en Europe, mais cette cinquième symphonie est bizarre, avec son premier mouvement pris plutôt lentement et ses déséquilibres orchestraux ponctuels. La transition entre les troisième et quatrième mouvement est cependant très bien gérée et le deuxième mouvement s’avère plutôt chantant. ***
• Bach – Variations Goldberg – Keith Jarrett (clavecin). Voilà une oeuvre que j’apprécie particulièrement, que j’écoute souvent et dont ma discothèque regorge de versions. Celle de Keith Jarrett n’est pas mal jouée, mais, sur des tempi plutôt lents, se présente comme une succession de petits moments –parfois agréables-sans garantir une cohérence d’ensemble et, au final, aboutit à un résultat plutôt soporifique –ce qui peut s’avérer pratique l’oeuvre étant écrite à destination d’un insomniaque ! -. **
• Tchaikovsky – Symphonie n°4 – Celibidache/Munich. C’est lent, pachydermique et pauvre en couleurs. Personnellement, je trouve cela d’un mauvais goût remarquable, mais d’autres mélomanes en raffolent et ne jurent que par ce chef, qui savait mieux que les compositeurs ce que contenait leur musique –cf. ses théories sur la phénoménologie de la musique– et, vers la fin de sa vie, dirigeait tout de manière uniformément lentissime… Je crois que c’est un des pires disques de ma discothèque ! *

Playlist pour fainéant « 80’s Anthology »

En attendant de faire mon marché, c’’est une playlist pour fainéant que j’ai concoctée tôt ce matin –accessoirement, j’écoute un peu fort, ça permettra de réveiller les voisins qui ont fait la java toute la nuit, non mais ho !– : quatre « Best Of… » de quatre groupes qui connurent leur heure de gloire essentiellement durant les années 80, et dont je ne possède par ailleurs aucun album original hors ces compilations, achetées il y a si longtemps que je ne sais plus quand, et qui généralement suffisent à satisfaire ma curiosité –les étoiles qui suivent le titre de chaque album témoignant de mon appréciation de chaque album-..

New Order : The Best Of ***
Depeche Mode : Greatest Hits ***
The Lords Of The New Church : Anthology **
The Stranglers : The Very Best Of *****
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Playlist « Beethoven 4^4 »

Comme son nom l’indique, la playlist de ce jour est composée de quatre « quatrième oeuvre » de Beethoven, chacune d’un genre différent. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On y trouve donc, dans l’ordre :
la quatrième sonate pour piano1796-, intitulée par son auteur « Grand sonate pour piano » et publiée isolée -elle ne fait pas partie d’une série comme toutes ses sonates de jeunesse-, qui est également l’une de ses plus longues sonates –elle dure environ une demi-heure– et son mouvement lent est d’une ampleur et d’une profondeur inaccoutumées pour l’époque.

la quatrième symphonie1806– dans une version aussi rare qu’excellente enregistrée en 1977 durant la tournée japonaise de l’orchestre philharmonique de Berlin avec son chef, Herbert Von Karajan, peu de temps après la publication de sa troisième intégrale des symphonies de Beethoven. Par rapport aux disques parus à cette époque, l’orchestre est aussi beau, virtuose et puissant mais la prédominance des cordes est moins marquée ;

la quatrième sonate pour violon et piano1801-, dans une version qui fut largement saluée par la critique au moment de sa parution, mais qui semble avoir vu sa réputation décliner depuis : la faute peut-être à une prise de son loin d’être idéale dans ses équilibres ? Pour ce qui me concerne, et du fait d’une fréquentation assez lointaine de cette sonate, cette version me convient tout-à-fait ;

enfin, le quatrième concerto pour piano1806– : il s’agit là de la plus belle version du plus beau de tous les concertos pour piano –à mes oreilles bien sûr…– dans un disque de rêve !

Playlist « Baroque à l’ancienne »

La playlist de ce jour est consacrée à des oeuvres du répertoire baroque interprétées « à l’ancienne », dans une perspective non HIP –historical informed performance-, et comprend :

Scarlatti – Sonates pour piano – Ivo Pogorelich. 1992
Bach – Sonates et partitas pour violon – Johanna Martzy. 1955
Handel – Concertos op. 6 N°5, 10 et 12 – OP Berlin, Herbert Von Karajan. 1966.
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les sonates de Scarlatti sont ici interprétées au piano et non au clavecin, et s’inscrivent délibérément dans une perspective de « grand piano », virtuose et intense, malgré la forme aphoristique de ces oeuvres. Evidemment, on est très loin ici des versions enregistrées au clavecin, mais les sonates retenues dans ce disque se prêtent très bien à une interprétation au piano –c’est d’ailleurs pour cet instrument que je préfère ces sonates-. Mêmes si ces enregistrements ne sont pas très anciens, Ivo Pogorelich ne se préoccupe guère des apports de la musicologie dans son interprétation.
Beaucoup plus anciens, les disques [Bach – Martzy] –qui reste cependant ma versions préférée de ces oeuvres difficiles et arides : à titre anecdotique, Johanna Martzy fut la première femme à enregistrer ce corpus intégral– et [Handel – Karajan] datent d’avant la révolution « baroqueuse » apparue au tournant des années 70 avant de d’imposer au début des années 80. On ne joue plus ces oeuvres ainsi désormais, mais ils restent intéressants comme témoignages de l’évolution des traditions interprétatives.

Playlist « Fouilles archéologiques »

En attendant la nomination d’un nouveau gouvernement –comme je suis devenu un presqu’oisif 😈 , cette nomination prend beaucoup moins d’importance désormais…-, j’explore, ce matin, tel un archéologue, les tréfonds de ma discothèque, avec quelques-uns de mes plus vieux CD : de véritables 40 ans d’âge, encore en très bon état de marche, et du tout-venant basique pour un mélomane presque naissant. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Il va de soi que ces albums ne déparent absolument pas ma discothèque, même si je n’écoute plus guère la symphonie inachevée de Schubert que j’adorais en ce temps-là et encore moins le disque d’extraits orchestraux consacré à Wagner –la prise de son reste superlative-, mais, à l’époque, j’étais bien trop désargenté pour m’offrir une version complète du Ring en CD, beaucoup trop coûteuse : en parité de pouvoir d’achat, un unique CD de 1984 représentait 44,21€ de 2023, alors un coffret de 13 ou 14 CD…

Playlist « Défi des 10 ans » – 9

On avance, on avance, pour arriver au terme de ce défi avant la fin de l’année ! Je vous rappelle le principe de ce défi ici, pour mémoire. Ce neuvième épisode n’est pas le meilleur et, pour partie, se trouve constitué de bric et de broc. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est le cas, notamment, de Tattoo You, paru en 1981, mais compilant essentiellement des « chutes de studio » remontant jusqu’à 1973, avec Mick Taylor, quelque peu retravaillées, comme le tube Start Me Up, initialement envisagé comme un reggae bancal, et qui devient un titre rock efficace. L’album propose une face rapide et une face lente, curiosité supplémentaire dans la discographie des Rolling Stones.
La tournée des stades qui suivit, triomphale et sportive, aux États-Unis puis en Europe, donna lieu à de nombreux albums, dont un officiel paru en 1982 puis deux autres, bien meilleurs et proposant des shows complets, publiés par le groupe dans le cadre de l’ouverture de leurs archives.

Le dernier disque de cette playlist, Undercover Of The Night, est très inégal, un peu fourre-tout et sans aucune unité de style, et commence à marquer le début des querelles entre les Glimmer Twins –Mick Jagger et Keith Richards-.