Profitant d’une matinée de télétravail, j’ai opté pour l’écoute, dans l’ordre de leur composition, d’une série de troisièmes symphonies, ce qui n’a pas été si aisé que cela, sachant que je n’aime pas beaucoup la troisième symphonie de Brahms, ni, curieusement, celle de Sibelius –qui est celle du compositeur finlandais qui me résiste le plus avec la 1ère– ni celle de Tchaïkovsky et que je ne connais pas assez bien celles de S(c)hostakovich et de Prokofiev pour ne pas être perturbé dans mon travail –je serais obligé de lever l’oreille trop souvent…– !
Restaient, donc –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– celles de Beethoven (1803-1804), Mendelssohn (1829/1842), Bruckner (1873/1876-1877/1888-1889) et Mahler (1895-1896), cette dernière en Blu-Ray Audio de très belle qualité sonore. Pour ne pas gâcher le plaisir, chaque symphonie bénéficie d’une excellente version dans cette playlist.
• Bartok – Le château de Barbe-Bleue – Von Otter, Tomlinson ; OP Berlin, Haitink • The Cure – Wild Mood Swing • Neil Young – Broken Arrow • Bruckner – Symphonie n°8 – Staatskapelle Dresde, Sinopoli
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La playlist du jour est consacrée à un artiste très controversé de son vivant, qui enregistra pour les plus grands labels classiques, avec quelques-uns des meilleurs orchestres mondiaux –il fut notamment titulaire du podium au Philharmonia de Londres et à la prestigieuse Staatskapelle de Dresde-, les oeuvres les plus célèbres du répertoire, durant une quinzaine d’années, avant de s’éteindre aussi subitement qu’il avait accédé à la gloire soudainement.
Au Philharmonia de Londres, il ne resta en poste, une décennie durant, que grâce au succès des disques enregistrés pour Deutsche Grammophon qui le soutenait à bout de bras : l’immense majorité des musiciens de l’orchestre le considérait comme un charlatan, voire un imposteur, mauvais musicien ne connaissant rien à l’art de diriger. Leonard Bernstein, chef concurrent pour Deutsche Grammophon, et qui enregistrait à la même époque à peu près le même répertoire, en pensait pis que pendre… De fait, s’il avait déjà entamé depuis quelques années une carrière de compositeur et qu’il disposait en la matière d’une solide expérience, Sinopoli, de formation, était médecin, et spécialisé en psychiatrie et dans l’anthropologie criminelle… Aussi l’approche qu’il avait des oeuvres lors des répétitions était-elle parfois très singulière et originale.
Quasiment toutes ses interprétations sont profondément originales et personnelles -d’aucuns disent « excentriques », les plus charitables les qualifient d’ « intellectuelles »-, c’est ce qui fait d’ailleurs leur intérêt. Parmi les disques de la playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, le premier, consacré à Schubert, me semble particulièrement raté –le chef avait signé une remarquable « Inachevée » en 1984, celle-ci, plus tardive, est beaucoup plus anecdotique-. Les trois autres sont très réussis, en particulier les « Tableaux d’une exposition ».
Au sein de ma discothèque figurent également, entre autres, ses intégrales des symphonies de Mahler –très intellectuelles, pour le coup– et Schumann –très excentriques, mais j’aime beaucoup à vrai dire-, son premier enregistrement pour Deutsche Grammophon –Schubert, Inachevée + Mendelssohn, Italienne : de vraies réussites-, ses poèmes symphoniques de Richard Strauss, son anthologie Elgar et une formidable intégrale des oeuvres pour orchestre de la Seconde École de Vienne.
Cerise sur le gâteau, Sinopoli fut toujours choyé par les ingénieurs du son de la firme jaune, et tous les enregistrements de ce jour sont excellents.
La playlist de ce matin est consacrée à des enregistrements d’oeuvres « romantiques » effectués entre la fin des années 50 et le début des années 60. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Une époque marquée par le triomphe encore récent du LP face au 78 tours –on ne le sait plus de nos jours, mais jusqu’au milieu des années 50, un même enregistrement était encore publié dans les deux formats-, puis par l’apparition de la stéréophonie –on ne le sait plus de nos jours, mais jusqu’à la fin des années 50, un même enregistrement était publié en LP en mono et en stéréo, l’acheteur choisissant l’un de ces deux formats en fonction de son matériel d’écoute-. Les catalogues des éditeurs commençaient à s’étoffer très rapidement, les techniques de prise de son évoluaient rapidement, les premières installations « haute-fidélité », dispendieuses et volumineuses –aujourd’hui, on dirait : moches ! – investissaient les domiciles des particuliers.
A cette époque, les orchestres étaient moins bons que de nos jours –et en voie de fort renouvellement, la génération des musiciens ayant vécu la guerre se retirant peu à peu-, et, très schématiquement, les traditions d’interprétation étaient encore issues principalement du 19ème siècle, selon deux courants : un courant « objectif » issu de Felix Mendelssohn, généralement incisif rythmiquement et clarifiant les textures orchestrales –popularisé par la grande star des chefs de la première moitié » du 20ème siècle, Arturo Toscanini, puis par la majorité les chefs d’Europe centrale ayant migré vers les USA durant la guerre– et une école austro-allemande issue principalement de Richard Wagner, qualifiée de « subjective » et cherchant à exprimer ce qui se cachait derrière les notes d’une partition –dont le représentant le plus connu est Wilhelm Furtwängler-.
Dans la playlist du jour, Eugen Jochum (né en 1902) serait représentant de la seconde école et William Steinberg (né en 1899) de la première. Quant à Ferenc Fricsay (né en 1914), on pourrait le ranger, selon les époques de sa courte vie, dans l’un ou l’autre, ou parfois même aucun, de ces deux courants !
Evidemment, après avoir dernièrement intitulé une playlist 32 x 32, la présente playlist fera « petit joueur » ! Elle est consacrée à trois « deuxièmes symphonies », dont deux que je n’écoute quasiment jamais. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Pour commencer, j’ai presque redécouvert le deuxième symphonie de Beethoven, sans doute la plus généralement mal-aimée de son corpus, et qui fut tout aussi mal accueilli lors de sa création, tant à Leipzig –« […] un monstre mal dégrossi, un dragon transpercé et qui se débat indomptable et ne veut pas mourir, et même perdant son sang dans le finale, rageant, frappe en vain autour de soi de sa queue agitée ». – qu’en France –« […] après avoir pénétré l’âme d’une douce mélancolie, il la déchire aussitôt par un amas d’accords barbares. Il me semble voir renfermer ensemble des colombes et des crocodiles ». – ; la légende affirme que Berlioz s’enfuit, épouvanté, à l’audition de certains fragments de la symphonie !
Evidemment, à nos oreilles habituées à bien plus de dissonances, cette symphonie ne produit plus le même effet, mais cette écoute nocturne et attentive m’a permis de l’apprécier –et d’en apprécier cette version– bien plus que d’habitude !
La deuxième symphonie de Bruckner jouissait à peu près d’un même délaissement de ma part, et je la connais nettement moins bien que les 4, 5, 7, 8 et 9. Ici, dans sa version originale de 1872, avec ses pauses et ses ruptures, un chef de second rang, Georg Tintner, quasi-inconnu en Europe au moment de la parution de de disque –et qui bénéficie désormais d’une aura quasi-mythique dans les pays anglo-saxons-, à la tête d’un orchestre de troisième zone –et cependant excellent– en donne une interprétation de premier ordre, dans une prise de son très convenable. L’intégrale très complète des symphonies est disponible à prix raisonnable et s’avère d’un très bon niveau d’ensemble.
Enfin, j’écoute désormais moins souvent la deuxième symphonie de Sibelius, qui fut la toute première oeuvre que je découvris du compositeur finlandais, à la fin des années 80. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts… Mais son finale hymnique est toujours aussi emballant, et c’est une très grande versions que j’ai mis entre mes oreilles dans cette playlist !
Lou Reed – Berlin
Bruckner – Symphonie n°4 « Romantique » – Böhm
Orff – De Temporum Fine Comoedia – Karajan
John Cale – Paris 1919
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Le principe est connu : donner une seconde chance à des enregistrements qui ne m’ont pas trop convaincu lorsque je les ai écoutés antérieurement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les deux albums Beethoven sont issus d’intégrales des symphonies que j’apprécie le moins, ainsi que je le présentais ici. Ces intégrales ont rapidement fait les beaux jours des bacs à soldes et restent encore disponibles à tout petit prix. La deuxième symphonie par André Cluytens est, en fait, beaucoup mieux que dans ma mémoire, et il serait sans doute nécessaire de réécouter ses huit soeurs : peut-être réviserai-je mon jugement à propos de cette intégrale ? En revanche, la neuvième symphonie par Carl Schuricht, qui prend appui sur une tradition française bien ancrée de l’interprétation des symphonies de Beethoven, me laisse toujours dubitatif, et la prise de son, typique de EMI France, est assez peu engageante –stéréo schématique sans grande profondeur, timbres assez délavés…-.
Quant à la monumentale huitième symphonie de Bruckner par Celibidache, je reconnais ne pas comprendre l’engouement assez général –mais, semble-t-il, de plus en plus interrogé– suscité par ce chef dans l’interprétation des oeuvres du compositeur : le superbe mouvement lent s’enlise dans des tempos lentissimes –«Ne pas traîner», indique la partition…-, et c’est vrai également pour le finale, qui y perd paradoxalement une partie de sa force et de sa grandeur. Un précis de décomposition manquant de plus cruellement de couleurs –l’orchestre est gris et terne– malgré une prise de son de très bonne qualité : il faut donc en rendre responsable ce chef très singulier !
Au final, un disque réhabilité : ce n’est pas si mal !
J’ai écouté sur plusieurs jours, parce que j’ai peu de temps à consacrer à mes oreilles en cette période riche en incertitudes, cette playlist composée de versions « alternatives » , entamée et débutée par des oeuvres de Richard Strauss et interprétée par le « controversé-en-son-temps-et-reconnu-depuis-sa-mort » chef italien Giuseppe Sinopoli, qui fut titulaire de quelques-uns des orchestres les plus prestigieux, dont la Staatskapelle de Dresde, avec lequel l’ensemble de ces albums furent enregistrés. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
En France –c’est beaucoup moins le cas à l’étranger-, Sinopoli, qui connut une carrière assez fulgurante grâce à sa barbe très photogénique, fut assez régulièrement vilipendé pour des interprétations jugées bizarres, intellectualisantes et idiosyncratiques. Ce fut le cas, notamment, pour son intégrale des symphonies de Mahler, alors qu’elle s’inscrit vers les sommets de la discographie à mon avis : on ne s’y ennuie jamais !
Personnellement, j’aime en général beaucoup les interprétations qu’il propose, et je trouve régulièrement un éclairage complémentaire à d’autres versions des oeuvres du grand répertoire qu’il a interprétées. A part l’album consacré ici à Schubert –il avait fait bien mieux dans la symphonie « Inachevée » au début de sa carrière-, les autres disques sont vraiment tout-à-fait à mon goût !
Depuis son décès en 2001, sa côte a énormément remonté et ses disques restent assez régulièrement disponibles, à des tarifs assez accessibles qui plus est ! Ainsi, ils sont assez abondants dans ma discothèque, le chef ayant beaucoup enregistré durant une quinzaine d’années, et pour les plus grands labels.
Après une semaine harassante où mes oreilles ont été quasi-totalement sacrifiées –sauf la radio en voiture, pour suivre des fils d’actualité peu engageants puisque la « crise sanitaire » semble vouloir perdurer…-, Voici, enfin, un peu de répit musical avec cette playlist, constituée, comme son nom l’indique, d’enregistrements un peu anciens de classiques du répertoire. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• La quatrième symphonie de Beethoven par le chef belge André Cluytens fait partie de l’intégrale qu’il réalisa avec le Philharmonique de Berlin –la toute première de cet orchestre, avant même celle de Karajan quelques années plus tard-. C’est joli et élégant, ça manque un peu de tension –l’intégrale vaut surtout pour les symphonies paires, et la « Pastorale » est une grande réussite– et l’orchestre était alors en pleine reconstruction, entre fin du mandat de Furtwângler et prise de poste de Karajan.
• La quatrième symphonie dite « Romantique » d’Anton Bruckner est enregistrée lors d’un concert du chef à Stuttgart avec l’orchestre philharmonique de Vienne, en 1951. Le deuxième mouvement lent est très beau, les trois autres souffrent, à mon avis, d’une gestion des tempos totalement erratique, surtout le premier : le chef accélère sur chaque fortissimo, puis ralentit, puis accélère à nouveau… Très bizarre et un peu anachronique, à mon avis du moins. Eugen Jochum, dans sa première intégrale, considérée par beaucoup comme une référence, faisait la même chose : ça doit donc être moi qui ne dois pas être sensible à tant de beautés !!!
• J’ai gardé pour la fin un très chouette album de Kurt Weill consacré à une réduction pour petit orchestre de son « Opéra de Quat’Sous ». C’est joué avec ampleur et presque trop de sérieux –de nos jours, c’est essentiellement le côté gouailleur de la partition qui est mis en valeur-, mais j’aime beaucoup ! Otto Klemperer créa d’ailleurs cette pièce en 1928, qui recueillit beaucoup de succès en Allemagne avant d’être interdite par le pouvoir national-socialiste…
Cette semaine s’est avérée très laborieuse, avec séismes matinaux, flocons de neige, routes gelées et, en corollaire, circulation quelque peu ralentie, et très pauvre pour mes oreilles également, puisque je n’ai écouté aucun album avant ce matin ! Il était donc temps de m’y remettre, et dès l’aube, j’ai entamé cette playlist, composée, comme son nom l’indique, d’un quarté de « deuxième symphonie ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Hormis la 2ème symphonie de Sibelius, oeuvre qui m’a fait découvrir ce compositeur il y a bien longtemps –et me laissa confondu devant tant de beautés à l’époque : le jour même où je la découvrais, je l’achetais en disque pour la réécouter en boucle-, je connais très mal chacune des autres symphonies proposées ici : – je n’écoute quasiment jamais la 2èmer symphonie de Beethoven, que j’apprécie dans l’instant mais qui ne m’a jamais laissé de souvenir impérissable. Très classique et enjouée de facture, elle n’a rien, me semble-t-il, du souffle visionnaire de ses autres symphonies. A la limite, je lui préfère presque la transcription pour trio qu’en réalisa le compositeur. – il en va de même pour Bruckner : en général, j’ai tendance à zapper ses 4 premières symphonies, numérotées 00, 0, 1 et 2, pour commencer l’écoute à la troisième, qui est en fait la cinquième si vous me suivez bien ! La deuxième du jour, numérotation officielle donc, est aimable sans être très marquante, et assez pastorale, avec ses ruptures et ses redondances… – enfin, je connais très bien les trois dernières symphonies de Tchaïkovsky, mais beaucoup moins les trois premières, assez peu enregistrées et encore moins jouées en concert, me semble-t-il. La deuxième, surnommée « Petite Russie », avec ses fanfares prosaïques, n’est clairement pas la plus marquante des oeuvres du compositeur, même si elle s’écoute sans déplaisir.
Mérites de cette playlist et de la rareté : la possibilité de pouvoir découvrir encore de fort jolies choses qui me sont peu familières !