Jouons -une fois- au mot du jour !

[spoiler]Edit d’un peu après : les bonnes versions –y compris anciennes– sont à foison sur Deezer. Personnellement, je vous recommande, avant toute autre, celle-ci.[/spoiler]
Wotan_Brunnhilde

Le jeu du « Mot du jour », concept initié par Gilsoub, est expliqué ici. Il s’agit donc d’employer, chaque jour, un mot tiré au sort. Je viens de me rendre compte qu’au mois de janvier, j’aurais pu me servir de « Wagnérien », mais je ne l’ai pas fait ! Aujourd’hui, le mot du jour est « Walkyrie ». Ça tombe bien, il s’agit, si vous avez suivi la notule « Onze petites et grandes choses », de l’un de mes deux opéras préférés… En faisant un peu le tour des blogs participant à ce jeu, j’ai cru  comprendre que cet opéra faisait presque peur aux auditeurs, qui, en l’écoutant, auraient envie d’envahir la Pologne, à l’instar de Woody Allen !

Cliquer sur les images pour les voir en grand.

Walkyrie_RakhamEt pourtant, hors la chevauchée des Walkyrie, assez tonitruante et un peu piaillante, il faut bien le reconnaître –sur un texte qui parle écurie et chevaux, le saviez-vous ?-, « Die Walküre », c’est le triomphe, le plus souvent, de l’intimisme et du chuchotement !

L’argument en est à la fois mince et complexe, puisqu’il s’agit d’une partie d’une somme plus large, fondée sur des textes mythologiques largement revus et corrigés par Wagner.

• Donc, Siegmund, pourchassé par ses ennemis, arrive dans la demeure de Sieglinde, fatigué et assoiffé. Elle lui donne à boire en attendant le retour de son mari, Hunding. Il s’avère que celui-ci est le chef de ses ennemis. Les lois de l’hospitalité aidant, il lui offre cependant le gîte et le couvert pour une nuit. Durant cette nuit, donc, Sieglinde tombe amoureuse de Siegmund –et réciproquement– et lui dévoile l’endroit où il peut récupérer une épée, plantée dans un tronc d’arbre.

Au fur et à mesure de leurs conversations, ils se rendent compte qu’ils sont frère et soeur –leur père n’est autre que Wotan, le roi des dieux-, mais cela ne les empêche pas d’entretenir une relation incestueuse qui clôt le premier acte.

• Au deuxième acte, Wotan convoque sa fille, Brünnhilde, la Walkyrie –mais, oui, c’est elle, et c’est aussi une demi-soeur de Siegmund et Sieglinde, si vous suivez toujours…-. Il lui demande de protéger Siegmund contre ses ennemis. Mais, l’arrivée de Fricka, la femme de Wotan, va l’obliger à changer ses plans : elle le met en effet face à ses contradictions et il se retrouve un peu coincé… C’est ce qu’il explique un peu plus tard à Brünnhilde, à laquelle il interdit désormais d’aider Siegmund.

La Walkyrie lui désobéit, et c’est Wotan lui-même qui est obligé de tuer son rejeton, au grand dam de Sieglinde, enceinte de son frère –oui oui, déjà : leur fils sera Siegfried, qui apparaîtra dans l’opéra suivant– et de Brünnhilde. Les deux femmes s’enfuient et c’est la fin du deuxième acte.

• Au troisième acte, Brünnhilde demande à ses soeurs Walkyrie de la protéger contre la colère de Wotan, mais elles refusent. Brünnhilde essaie alors d’apaiser la colère de son père, qui, finalement, cède : pour la punir, il la laissera endormie sur un rocher entouré de flammes, que seul un véritable héros ne connaissant pas la peur pourra traverser pour la réveiller –ce sera Siegfried, qui deviendra donc l’amant de sa tante, mais ceci est une autre histoire-. Ainsi s’achève le troisième acte, par les adieux de Wotan à la Walkyrie.

Durant l’opéra, les échanges entre deux personnages sont très nombreux, la trame musicale est très dense, souvent complexe, mais les éclats demeurent rares en définitive. Et, surtout, s’agissant d’un opéra, et plus encore de Wagner, la mise en fosse de l’orchestre est essentielle pour profiter de ces chuchotements…

2 réflexions sur “Jouons -une fois- au mot du jour !”

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