Playlist « A strange one »

RS1267Aujourd’hui, pour accompagner la petite averse de neige qui floconne doucement, j’ai réécouté ce très étrange album des Rolling Stones : « Their satanic majesties request« , paru en décembre 1967 et qui, contrairement à sa légende « d’album maudit », marcha pourtant fort bien, se classant n°3 en Angleterre et n°2 aux USA –13 semaines dans chacun de ces pays– dans un contexte marqué par une très forte concurrence cette année-là ! Les critiques de l’époque furent d’ailleurs nettement meilleures que la réputation qui en subsiste.

L’album, au demeurant, reste plaisant à écouter de nos jours, et, pour ma part, je le trouve bien supérieur au « Sgt. Pepper’s… » des Beatles, dont certains ont voulu voir une pâle copie. D’abord, il est bien plus brut que celui de leurs illustres devanciers, mais, surtout, on y trouve profusion d’idées musicales assez intéressantes, même si l’ensemble n’est pas toujours parfaitement abouti. Il fut enregistré par petits bouts à une époque où le groupe était confronté à de multiples tracas judiciaires –procès et prison pour Jagger, Richards et Jones-, à la consommation mal maîtrisée et encore plus mal tolérée d’innombrables substances par ce dernier et à la varicelle –maladie non anodine à l’âge adulte– du deuxième. Contrairement à l’album des Beatles, très produit, « Their satanic majesties request » manque justement d’un bon producteur –le disque est auto-produit– qui aurait pu canaliser la profusion d’idées et d’instruments aussi étranges que nombreux.

Dans la photo de la pochette –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et partir en exploration…-, les portraits des Beatles sont assez habilement cachés, en réponse à celle du « Sgt. Pepper’s…« , où la poupée en habits à rayures souhaitait la bienvenue aux Rolling Stones. Musicalement, certaines chansons, vaguement orientalisantes, sont assez foutraques, mais quelques jolies pièces sont encore très agréables à écouter de nos jours, et « 2 000 light years form home« , en extrait ci-dessous, va à mon avis bien plus loin que n’importe quoi de « Sgt. Peppers » en termes de sonorités originales et vaguement planantes. Quant à « She’s a rainbow« , il s’agit d’un petit bijou avec une petite touche bartokienne qui a bien traversé le temps.

La pochette du 33T original est très belle, en 3D, mais seul le remastering récent, en SACD, rend pleinement justice à la richesse des sonorités. En 33T, l’écoute proposait une stéréo plutôt sommaire, très marquée, avec un « joli trou au milieu » des enceintes, et quasiment inaudibles au casque tant la séparation des canaux était gênante.

5 réflexions sur “Playlist « A strange one »”

  1. C’est vrai qu’elle est jolie, et que les rééditions ont supprimé ensuite ce beau packaging… Mais une pochette !!! Ça ne s’écoute pas 😀 !!! Et le son est vraiment très supérieur dans le « nouveau » remastering 😉

      1. Je ne sais pas si la couche DSD d’un SA-CD est transposable telle quelle sur un 33T vinyle.
        Par contre, je sais qu’ils se servent des remastering numériques pour produire de nouveaux 33T, ce qui n’est pas abscons physiquement parlant -pour ce qui est de l’audio, les avis sont partagés 😉 -, car les bandes-mères, analogiques, vieillissent mal -c’est intrinsèque au support magnétique-.

        1. Si la réédition en vinyle d’un album uniquement sorti en CD (ou autre support totalement numérique) se fait sans aucun travail de mise en son ;-), il est évident que le vinyle, en dehors de l’objet, de la pochette… n’apportera rien de plus ! Mais si le travail d’enregistrement, de production est pensé pour les différents supports, alors, c’est intéressant. Le dernier album de Daft Punk est parait-il exemplaire, et la version vinyle est selon ce que j’ai pu en lire ici ou là de très haute tenue. mais c’est une réelle volonté artistique…

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