La canicule des derniers jours est propice à des écoutes prolongées, volets et fenêtres hermétiquement fermées et oreilles grand’ouvertes ! C’est ce que j’ai fait ces derniers jours, en me consacrant un peu plus spécialement à un musicien que je connais finalement assez mal : Joseph Haydn, grand ami de Mozart et professeur du très mauvais élève que fut Beethoven, surnommé « Le grand Mogol » par Haydn, qui se plaignait ainsi que ses leçons ne soient pas mieux suivies d’effets : « Mais que fait encore le Grand Mogol ? ».
Haydn, qui servit quasiment toute sa vie des maîtres mieux nés que lui et n’acquit un semblant de liberté que fort tard, profita cependant de sa charge de musicien de cou très estimé pour composer multitude de symphonies –le catalogue officiel en compte 104-, qui atteste de son l’évolution de son écriture tout au long de sa carrière. Les plus célèbres sont les symphonies « Parisiennes » –82 à 87– et les symphonies « Londoniennes » –93 à 104-, mais, plus tôt dans sa carrière, les symphonies « Sturm und Drang » –composées approximativement entre 1766 et 1776– forment un corpus plus disparate, mais cohérent.
J’ai donc passé en revue l’ensemble des symphonies parisiennes et une bonne partie des symphonies Sturm und Drang, tirées respectivement de ces coffrets (1 & 2, le roi et son dauphin en quelque sorte !) dans des optiques interprétatives si différentes que je n’ai jamais été confronté à l’ennui, ce qui peut assez vite m’arriver avec Haydn, si j’en écoute un peu longtemps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Etonnamment, et malgré des options radicalement opposées, ces deux versions furent très bien accueillies par la presse spécialisée, même si les versions de Karajan peuvent sembler, à des oreilles plus contemporaines que les miennes, hors style et que les menuets sont, à les oreilles, plutôt empesés –mais le quatuor des cordes, malgré son opulence, est sublime, ce qui rachète bien des choses-.