Dans un marché du disque classique assez largement sinistré –les grands « classiques » sont désormais de moins en moins enregistrés : qui a encore besoin d’une intégrale supplémentaire des symphonies de (Beethoven – Brahms – Bruckner – Mahler – Mozart – Sibelius…) ou des sonates des presque mêmes, quand le catalogue en regorge de prestigieuses ?-, les jeunes artistes qui ont envie de se faire un nom sont presque dans l’obligation d’inventer de nouveaux concepts. Parmi les jeunes pousses du piano, Alice Sara Ott est l’une des plus prometteuses : elle a commencé, toute jeune, sa carrière discographique par de belles valses et études de Chopin –en extrait à la fin du paragraphe– et Liszt, un très intéressant enregistrement de deux sonates de Beethoven, avant de se tourner vers des choses plus conceptuelles : un CD « Pictures », comprenant notamment un enregistrement en concert des « Tableaux d’une exposition » de Moussorgksy et un autre, « Scandales », accompagnée de Francesco Tristano, comportant en particulier une version pour piano à 4 mains du « Sacre du Printemps » de Stravinsky.
Aujourd’hui, c’est « The Chopin Project » qui a tourné sur ma platine –cliquer sur l’imagette pour la voir en plus grand– : un genre de cross-over consacré à Chopin, où interprétations classiques et transpositions pour instruments et bruitages variés sont à l’honneur.
Alice Sara Ott y est, cette fois, accompagnée par Olafur Arnalds, multi-instrumentiste et compositeur islandais, qui a joué par ailleurs dans des groupes de metal et composé la bande-son de la très bonne série TV anglaise « Broadchurch ».
C’est agréable aux oreilles, très bien réalisé, mais loin d’être inoubliable en définitive –un petit extrait, ci-dessous, pour vous faire une idée de la chose– ! Il faut croire, cependant, que ce concept est porteur –où est-ce le joli minois de la dame ?-, puisque les ventes du CD ont vraiment cartonné !