Cette relativement courte playlist entame une petite série qui me permettra de détendre mes oreilles dans la joie et la bonne humeur et de me remettre de mes séances lyrique dominicales autrement roboratives, en abordant un volet du répertoire classique que je ne fréquente que très occasionnellement : le monde de l’opérette française, monde qui m’est en réalité assez méconnu.
L’opérette du jour, sans doute l’une des plus célèbres de ce répertoire, est « Véronique », d’André Messager, oeuvre fraîche, parfois drôle et toujours légère et légèrement désuète –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– : un vaudeville mis en musique –belle orchestration, légère et pétillante ; mélodies enjouées et faciles à retenir ; dialogues savoureux…-, dont vous pouvez retrouver la trame ici. L’action se déroule à Romainville, près de Paris, durant la Monarchie de Juillet –c’est, peu ou prou, la France des « Enfants du Paradis »-, période à la fois bourgeoise et contrastée, paradoxalement heureuse et mouvementée, qui précéda le 2nd Empire : une époque révolue où les femmes étaient encore décrites en « petite dinde » –ah ! quel outrage– ou en « mignonne grisette », où l’on se rendait au tournebride en calèche et où l’on poussait l’escarpolette !
L’opérette, en trois actes et achevée en 1898, fut très populaire dès sa création et dans la France dans la Belle-Époque, avant d’être peu à peu délaissée –comme à peu près toutes les autres oeuvres de Messager, compositeur bien oublié de nos jours-. Seuls quelques airs demeurent assez populaires, dont le plus célèbre est sans doute celui de l’âne récompensé par du picotin, qui a survécu –l’air, pas l’âne !-…
La version du jour a été enregistrée en 1969 avec les grands noms de l’opérette française de l’époque. Elle me semble tout-à-fait excellente, mais je n’ai guère d’autres points de repère pour cette oeuvre, hors quelques airs pris isolément. Le tout est interprété, dans une diction impeccable, avec conviction et entrain et les dialogues, notamment, sont dits avec espièglerie et s’avèrent assez truculents.
