Dans la très chauvine revue « (The) Gramophone », bien connue de tous les mélomanes du monde entier et qui fêtera son premier centenaire cette année –toutes les archives ont été numérisées et sont accessibles aux abonnés-, affirmait régulièrement, dans ses critiques un peu anciennes –c’est désormais beaucoup moins vrai– que seuls les interprètes anglais étaient en mesure de réellement comprendre et d’interpréter la musique anglaise –sauf Toscanini, italien mais dont n’importe quel enregistrement était alors invariablement salué comme une référence incontournable et avait un statut absolu : le chef était alors intouchable, et s’il se trompait, c’était évidemment pour une bonne raison ! -. Tous les autres chefs chantaient la musique anglaise avec un fort accent étranger !
On a longtemps dit la même chose pour la musique française, qui nécessiterait selon les musicographes locaux –Diapason, feu Le Monde de la Musique, Harmonie, ou encore la disparue revue Disques, d’un absolu chauvinisme, absolument ridicule pour un lecteur d’aujourd’hui- un « esprit français » qui n’est pas donné aux étrangers…
Les choses ont évolué au fil du temps, de plus en plus de chefs ayant désormais un large répertoire international et, notamment, les « Variations Enigma » d’Elgar sont une pièce de choix pour de nombreux orchestres et chefs non anglais, et l’une de mes oeuvres de chevet pour mes nuits sans sommeil.
J’en ai une vingtaine de versions anglaises, de toutes époques, mais cela ne m’empêche pas d’en apprécier à leur juste valeur de fort belles versions à l’accents étrangers ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. On retrouvera ainsi dans cette playlist : un Allemand, un Français, un Italien et un Allemand naturalisé Américain : jolie brochette internationale !
A dire vrai, l’oeuvre est si joliment écrite qu’à part le total contresens de Bernstein, je n’en connais aucune mauvaise version.
Es-tu abonné à une de ces revues et laquelle est la plus accessible ?
En Anglais – Je suis abonné à l’édition électronique de Gramophone, ce qui ouvre un accès permanent aux archives depuis son premier numéro, en 1923. Idem pour la revue américaine Fanfare.
En Français – J’ai été abonné par plus ou moins longue période à Diapason, mais je n’avais plus de place pour les ranger, donc je le lis désormais sporadiquement en médiathèque.
J’a été abonné à Répertoire, de sa création à sa disparition, et je lisais régulièrement Le Monde de la Musique, aujourd’hui disparu.
En allemand – J’ai également, pendant très longtemps, lu la version papier de Fono Forum -revue allemande- à laquelle feu mon oncle était abonné de très longue date, je lis désormais sporadiquement la version en ligne.