Je vous avais déjà parlé, notamment ici, de Carlos Kleiber, grand chef que j’apprécie beaucoup, malgré son répertoire relativement limité. Le petit coffret que je vous présente aujourd’hui –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– permet de découvrir son père, Erich Kleiber, au destin tragique, puisqu’après avoir fui le régime nazi en Argentine –non pour cause de persécution religieuse, mais par opposition au régime politique-, il ne retrouva jamais de poste pérenne à Berlin après la guerre, du fait de sombres querelles politiques en pleine guerre froide. Sa mort reste mystérieuse, et l’on a longtemps cru qu’il s’était suicidé, thèse remise en cause à l’heure actuelle.
Petit bonhomme à l’immense talent, Eric Kleiber fit partie, avant son exil, des « stars de la baguette », faisant partie des « Big Five » –dont il était le benjamin-, en compagnie de Toscanini, Furtwängler, Walter et Klemperer.
Les chiens ne font pas des chats : on retrouve chez le père le même regard acéré, la même souplesse, la même fluidité et, selon les témoignages de l’époque, une remarquable élégance de battue. Sa discographie, essentiellement chez Deutsche Grammophon puis chez Decca après-guerre, n’est pas immense, mais d’un remarquable niveau d’ensemble.
Les documents proposés dans ce coffret –Beethoven, Schubert, Mozart…-, tous excellents et presque centenaires –ils datent d’une période s’étendant de 1927 à 1929– ont bénéficié d’un remarquable transfert –cf. le très bel extrait d’une oeuvre bien connue ci-dessous– et d’une belle ligne éditoriale.