La playlist de la matinée est la première d’une série de 2, consacrées à des pages orchestrales extraites des opéras de Richard Wagner. La démarche peut paraître bizarre –et contestable-, mais je n’ai pas toujours le temps –voire l’envie– d’écouter un opéra en entier et Wagner était de toute manière un orchestrateur de génie. Les ouvertures et préludes peuvent assez facilement constituer des pièces « autonomes », mais ces enregistrements contiennent, en outre, des pages plus difficilement réductibles à une simple exposition orchestrale sans un minimum de bidouillage d’adaptation.
Pour le moins téméraire ou le plus novice des auditeurs, ces pièces orchestrales lui permettront de découvrir Wagner plus facilement que l’écoute d’un opéra, même si elles ne lui offriront évidemment pas l’occasion de pénétrer dans cet univers si particulier. Par ailleurs, certains mélomanes avertis totalement réfractaires à l’opéra raffolent en revanche de ces extraits orchestraux.
Cette première partie présente des versions enregistrées par des orchestres européens –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouve donc :
• l’un des premiers disques enregistré par Herbert Von Karajan avec la philharmonie de Berlin, en 1957. Le chef, titulaire d’une nomination « à vie » dûment avalisée par le sénat de Berlin, n’avait pas encore signé son juteux contrat avec le label Deutsche Grammophon, mais il était déjà l’artiste classique le plus vendeur du marché alors très actif du disque classique, enregistrant pour EMI/HMV. Cet album est l’un de ses premiers enregistrements en stéréo **** ;
• une anthologie très réussie à mes oreilles, et plutôt complète, mobilisant les trois principaux orchestres londoniens –orchestre symphonique, orchestre philharmonique et Philharmonia Orchestra-, enregistrée au début des années 70 par le chef anglais (Sir) Adrian Boult, à la longévité discographique exceptionnelle, qui regretta toujours de n’avoir jamais eu l’occasion d’enregistrer un opéra complet du compositeur **** ;
• Le deux très fameux albums –la réédition en CD des trois LP d’origine tient en deux disques– enregistrés par Otto Klemperer avec « son » Philharmonia Orchestra au début des années 60, durant ce qu’il est coutume d’appeler son « été indien discographie » et qui ont acquis –et conservent, aujourd’hui encore– un statut mythique chez de nombreux mélomanes depuis cette date ****.