Dimanche à l’opéra – Giulio Cesare, de Handel

Ma séance lyrique dominicale me conduit en Égypte antique, à la rencontre de Cléopâtre et de Jules César, avec cet opéra de Georg Frideric Handel « Giulio Cesare in Egitto », souvent plus connu sous le titre « Giulio Cesare ».
Handel a composé « Giulio Cesare » pendant son séjour en Angleterre, où il a passé une grande partie de sa carrière. À cette époque, l’opéra italien était extrêmement populaire à Londres, et le compositeur a écrit plusieurs opéras pour répondre à cette demande. « Giulio Cesare » a été créé au King’s Theatre de Londres et a été un succès immédiat, contribuant à établir la réputation de Handel comme l’un des plus grands compositeurs d’opéra de son temps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il s’agit d’un opéra en trois actes composé par Handel en 1723, sur un livret de Nicola Francesco Haym, qui était le secrétaire de la Royal Academy of Music et auteur ou traducteur de nombreux livrets pour Handel et ses contemporains. L’opéra a été créé pour la première fois en 1724, et connut un immense succès, qui ne s’est jamais démenti par la suite : il reste l’un des plus populaires et célèbre de Handel. « Giulio Cesare » est basé sur des événements historiques entourant Jules César et Cléopâtre. L’intrigue adapte quelque peu librement la réalité historique pour des raisons dramatiques : elle se déroule en Égypte, où César poursuit son rival Pompée. Après l’assassinat de Pompée, César s’implique dans les luttes de pouvoir égyptiennes et tombe amoureux de Cléopâtre.

• Acte I – L’opéra s’ouvre sur la victoire de César sur Pompée, qui a fui en Égypte pour chercher refuge auprès du roi Ptolémée. Cependant, Ptolémée, conseillé par son tuteur Achillas, décide de trahir Pompée et de le faire assassiner pour gagner les faveurs de César. Lorsque César arrive en Égypte, Ptolémée lui présente la tête de Pompée, espérant ainsi gagner son alliance. César est horrifié par ce geste et jure de venger la mort de Pompée. Pendant ce temps, Cléopâtre, la sœur de Ptolémée, complote pour prendre le pouvoir. Elle se déguise en Lydia, une simple citoyenne, et se présente à César pour gagner sa confiance et son soutien. César, charmé par sa beauté et son intelligence, tombe amoureux d’elle sans connaître sa véritable identité.
• Acte II – Cléopâtre continue de séduire César, tout en manœuvrant pour éliminer Ptolémée et prendre le trône d’Égypte. Pendant ce temps, Achillas, réalisant que Ptolémée est un dirigeant faible, complote pour prendre le pouvoir lui-même. Il s’allie avec Cornelia, la veuve de Pompée, et son fils Sesto, qui cherchent à venger la mort de Pompée.
César, ignorant les complots qui se trament autour de lui, continue de soutenir Cléopâtre. Cependant, il est finalement capturé par les forces de Ptolémée et emprisonné. Cléopâtre, désespérée, tente de le sauver en utilisant ses charmes et son intelligence.
• Acte III – Cléopâtre réussit à libérer César, et ensemble, ils planifient une contre-attaque contre Ptolémée et Achillas. Pendant ce temps, Cornelia et Sesto réussissent à assassiner Achillas, vengeant ainsi la mort de Pompée. Dans une bataille finale, les forces de César et Cléopâtre triomphent de celles de Ptolémée. Ptolémée est tué, et Cléopâtre est couronnée reine d’Égypte. César, reconnaissant son amour pour Cléopâtre, décide de rester en Égypte pour l’aider à gouverner. L’opéra se termine sur une note triomphante, célébrant l’amour et la victoire de César et Cléopâtre.

 

Par sa puissance dramatique et sa musique très expressive et d’une grande richesse, « Giulio Cesare » est souvent considéré comme l’un des plus grands opéras de Handel et comme un chef-d’œuvre du genre baroque. L’oeuvre explore plusieurs thèmes universels, tels que l’amour, le pouvoir, la trahison et la vengeance.
L’amour entre César et Cléopâtre est au cœur de l’intrigue, et leur relation est dépeinte avec une grande sensibilité et une grande complexité. Le pouvoir est un autre thème important, avec plusieurs personnages luttant pour le contrôle de l’Égypte -ce qui est conforme à la réalité historique- : ainsi, la trahison et la vengeance sont des thèmes récurrents, avec plusieurs personnages trahis par ceux en qui ils avaient confiance et cherchant à se venger.

Ces thèmes sont explorés de manière nuancée et complexe, ajoutant de la profondeur à l’intrigue et aux personnages. César est dépeint comme un dirigeant fort et charismatique, mais aussi comme un homme capable de tendresse et d’amour. Cléopâtre, quant à elle, est une femme intelligente et rusée, prête à tout pour atteindre ses objectifs, mais aussi capable de véritable affection. Les autres personnages, tels que Ptolémée, Achillas, Cornelia et Sesto, sont également bien développés et contribuent à la richesse de l’intrigue, leurs conflits créent une tension dramatique qui maintient l’intérêt tout au long de l’opéra.

La version de ce jour est celle enregistrée par Marc Minkowski en 2003, considérée comme excellente par de nombreux spécialistes de l’opéra baroque. Elle bénéficie par ailleurs d’excellentes conditions techniques. Auparavant, je connaissais l’oeuvre par le biais de sa version transposée –celle de Karl Richter, enregistrée en 1970, qui connut un grand succès à l’époque de sa sortie– dans laquelle elle était interprétée jusqu’aux premiers enregistrements HIP : ainsi et à titre d’exemple, Jules César était interprété par un baryton et Ptolémée par une basse. Le retour aux tessitures d’origine et aux instruments d’époque change totalement la perspective !

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