Aujourd’hui, sacrilège, j’ai écouté une playlist consacrée à Bach et interprétée exclusivement au piano ! Les puristes crieront au scandale : je sais, c’est mal, pas inscrit dans une perspective hisorique ou « authentique », mais, pour ma part, j’aime bien cela, et, mieux encore, je préfère cela à des interprétations au clavecin ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On y trouve donc de fort belles choses à mes oreilles, par des interprètes qui rendent ces versions vraiment intéressantes, notamment par la diversité du traitement que chacun y met. Ajoutons que le deuxième album est consacré à des transcriptions de Ferruccio Besoin de diverses oeuvres du « Cantor de Leipzig », dont la fameuse chaconne de la deuxième partita pour violon, dans une perspective plutôt virtuose et très « grand piano ». « Horreur ! Malheur ! » pour certains… Grand et vrai bonheur pour moi !
En extrait, la vidéo ci-dessous est peut-être bien ce je préfère par-dessus tout dans la musique de Bach jouée au piano : il s’agit d’une pièce initialement écrite pour l’orgue. Epoustouflant –écoutez le travail sur la sonorité entre 1’35 et 1’41, par exemple…– !
Aimer ou ne pas aimer les transcriptions pour piano des œuvres pour clavecin de Bach, c’est surtout selon moi une question de goût, ou de mauvais goût peut-être quant à la transcription, mais on a le droit d’avoir mauvais goût. Ce peut être aussi le fait de ne pas avoir rencontré l’interprétation (au clavecin, au piano) qui convienne à ses oreilles.
Si à l’instant je devais écouter du piano, je tenterais une première écoute de l’album « Think Bach » d’Édouard Ferlet (un jazzman), car tant qu’à s’éloigner de Jean-Sébastien Bach, autant y aller carrément ! Mais j’ai autre chose « sur le feu »…
Aimer ou ne pas aimer quelque chose, c’est toujours une question de goût 😉 !
J’ai en rayon un certain nombre de belles interprétations de Bach au clavecin, mais je reviens toujours vers le piano. Le clavecin accentue le côté « machine à coudre » de la musique de Bach. Mais je suis ainsi fait que j’aime beaucoup aussi les transcriptions pour orchestre de Stokowski, qui représentent pour certains le comble du mauvais goût.
Dans le genre « un jazzman joue Bach », j’ai aussi les Goldberg au clavecin par Keith Jarrett : très dispensable à mon avis, je crois que c’est la pire version de ma discothèque, de cette oeuvre que j’aime beaucoup.
En revanche, dans ses oeuvres pour orchestre ou ses grandes oeuvres chorales, les interprétations HIP me conviennent tout-à-fait, bien plus que les énormes tartes à la crème des années 50-70 environ.
On pourrait penser que les maisons de disques qui commandent du Bach aux pianistes ont mauvais goût, mais elles s’en foutent de la qualité du moment que ça peut faire rentrer de l’argent. Et les pianistes de leur côté, il faut bien qu’ils mettent du beurre dans les pâtes…
On peut penser aussi que les pianistes qui jouent Bach y trouvent un certain plaisir, voire un plaisir certain 🙂 ! De ce que j’ai pu voir en concert, cela étant, il y a bien plus de monde lors des récitals pour piano que pour tout autre instrument soliste, même pour du Bach –ce n’est pas non plus tout-à-fait le même public-. C’est peut-être en partie dû à la notoriété des interprètes, mais pas seulement…