Playlist « George Frideric Handel à l’ancienne »

La playlist du jour est consacrée à Georg Friderid Handel, l’un de mes compositeurs préférés –il fait partie de mon top 5-, celui dont Beethoven disait qu’il était « le plus grand et le plus solide compositeur ». S’il n’a jamais souffert, après sa mort, de l’oubli relatif dans lequel tombèrent Bach –prononcer [baR]– ou Vivaldi, il a cependant bénéficié, autant qu’eux, du renouveau des interprétations historiquement informés à partir du milieu des années 70, et qui sont généralisées de nos jours.
Dans les décennies précédentes, Handel fut très souvent enregistré, et, notamment, « Messiah » était joué par des orchestres et des choeurs pléthoriques –plus de 1000 musiciens et choristes pour certaines représentations à la fin du 19ème siècle, par exemple !-, Ses deux plus célèbres pièces orchestrales : la « Royal Fireworks Music », d’une part, et, surtout, la « Water Music », généralement adaptées pour grand orchestre par Hamilton Harty ont également, dès les débuts de l’histoire de l’enregistrement sonore, connu un nombre important de versions discographiques, et notamment en Angleterre-Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Wassermusik (Water Music), HWV 348-350
Orchestre philharmonique de Berlin, Fritz Lehmann – 1951 ***

Il s’agit-là de la version « originale » des trois suites, et non de l’arrangement de Harty qui avait généralement cours à cette date. L’orchestre philharmonique de Berlin est encore celui de Furtwängler, il est à peine allégé d’une grande partie de ses contrebasses et accompagné d’un clavecin. Les tempi sont très contrastés, certains demeurent très lents, mais, eu égard à la date d’enregistrement, cette version fait presque figure de devancière des versions HIP. Il s’agit de l’un des tout premiers enregistrements du label Archiv Produktion, branche baroque de la firme Deutsche Grammophon.

• Royal Fireworks Music, HWV 351
Orchestre symphonique de Londres, Georg Szell – 1962 **

Georg Szell livre ici l’arrangement pour grand orchestre d’Hamilton Harty : la musique est très « romantisée »et les tempi sont d’une lenteur exaspérante, exaltant la pompe « So British » de l’oeuvre ! C’est d’autant plus curieux qu’avec son orchestre de Cleveland, Szell était plutôt réputé par la vivacité de ses tempi et une approche plus cérébrale qu’affective du répertoire romantique. Nonobstant mon appréciation personnelle très mitigée, ce disque d’un orchestre anglais, enregistré par un label anglais, fut fort bien reçu en Angleterre lors de sa sortie.

• Concert grossi op.6 n°5, 10 & 12 HWV 323, 328, 330
Orchestre philharmonique de Berlin, Herbert von Karajan – 1966 ***

Herbert von Karajan enregistra, en quatre disques, l’intégralité des concerti grossi opus 6 de Handel durant les sessions d’été à Saint-Moritz en 1966 et 1967, lorsqu’il réunissait un petit nombre des musiciens de son orchestre pour enregistrer des oeuvres « de chambre ». A la différence de ses enregistrements contemporains de Bach -prononcer [baR]- ceux de Handel restent assez agréables à écouter de nos jours : le baroque « italianisant » lui a toujours beaucoup mieux réussi, et les concerti grossi de Handel sont calqués sur le modèle de ceux de Corelli. A leur sortie, ces disques avaient bénéficié d’un accueil plutôt chaleureux en Angleterre, où la qualité du jeu d’orchestre fut salué.

HWV signifie « Handel-Werke-Verzeichnis ». C’est le catalogue des oeuvres du compositeur, qui n’est pas chronologique, mais établi post-mortem par genre.

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