Playlist « Seconde chance », encore…

Le principe est désormais bien connu : magnanime comme je suis, je redonne parfois une seconde chance à des enregistrements que je n’avais pas forcément appréciés à leur découverte ou à leur réécoute, afin de vérifier si mon point de vue à leur sujet a pu évoluer ! En fait, pas tellement ! L’opinion que j’en avais reste confirmée à la réécoute de cette playlist, entamée dès l’aube… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Le Beethoven de Sir Clifford Curzon reste étrangement heurté rythmiquement, et assez pauvre en matière de dynamique, même si certains passages sont assez joliment chantants, mais cela s’avère assez anecdotique pour cette extraordinaire série de variations, qui réclame avant tout, selon moi, plus d’abattage ! Le style du pianiste convient mieux aux Moments Musicaux de Schubert, qui sont en revanche tout-à-fait agréables. L’album est tiré d’un coffret très inégal mais globalement décevant eu égard à la réputation assez élevée –et que j’ai du mal  comprendre…– de ce pianiste.

• Edwin Fischer, pianiste –et, paraît-il, grand pédagogue du piano– suisse, fut très célèbre en son temps pour ses interprétations des oeuvres de Beethoven : son cinquième concerto, accompagné par Furtwängler, est même considéré par certains comme l’un des plus grands disques de tous les temps, mais comme je dois être aussi sourd que le compositeur, cela ne m’a jamais frappé. Dans cet album, qui propose les trois dernières sonates du « Grand sourd », je reste sur ma faim. Le jeu du pianiste n’est de loin pas parfait –pour faire simple : c’est aussi brouillon que Schnabel, mais beaucoup moins urgent– et la prise de son, moyenne pour l’époque, n’aide pas beaucoup…

Les « Variations Enigma » d’Elgar par Leonard Bernstein constituent l’un des plus beaux contresens de ce chef, qui en commit beaucoup, au moins à mes oreilles, et pouvait se montrer remarquablement outrancier –certaines symphonies de Mahler ou les trois dernières de Tchaïkovsky par exemple– à la fin de sa vie : c’est tout-à-fait le cas ici ! Scandale supplémentaire, il alla jusqu’à surnommer Elgar « My fellow Eddy » –trad : « Mon pote Eddy »-, ce qui est un crime de lèse-majesté en Angleterre, où toute trace de puritanisme n’a pas disparu ! Certains mouvements sont largement étirés, d’autres, joués à un tempo relativement traditionnel, sont étrangement sonores mais assez pauvres en couleurs, malgré une prise de son de qualité. 

Je devais avoir bu lorsque j’ai acheté –pour une bouchée de pain, heureusement ! – l’album des Sparks : en fait, non ! Je revois encore le bac à soldes où il avait été oublié et j’espérais retrouver dans cet album le même niveau de qualité que dans leur excellent « Kimono My House, mais ce n’est pas du tout le cas. L’album part dans tous les sens, et même si les paroles sont souvent intéressantes et malicieuses, la musique est trop électro-pop pour mes oreilles. C’est un peu mieux que dans mon souvenir toutefois, grâce à certaines jolies mélodies –le chanteur, de plus est très bon– et malgré une instrumentation trop foisonnante pour moi : j’ai bien du mal à l’écouter en entier !

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