Les lecteurs réguliers de ce blog connaissent sans doute mon attrait pour l’histoire de la guerre civile aux Etats-Unis –1861-1965-, plus communément nommée dans nos contrée jacobines « guerre de sécession », et qui vit l’opposition entre nordistes bleus –les fédérés– et sudistes gris –les confédérés-. –Pour comprendre la différence entre fédération et confédération, on pourra utilement se reporter ici : l’article est assez explicite-.
A fin, les bleus l’emportèrent, mais certains états du sud des Etats-Unis sont restés profondément marqués par un sentiment de déclassement des populations blanches, et poursuivirent des politiques de stricte ségrégation jusqu’au milieu des années 60 à l’encontre de la population afro-américaine, voire redonnèrent naissance, sporadiquement et sous diverses formes, au tristement célèbre Ku Klux Klan.
La playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : musicalement, tout est du meilleur niveau– entamée hier et poursuivie ce matin relate tout cela, notamment dans la rivalité Neil Young – Lynyrd Skynyrd, qui avait tout deux une vision très différente de l’Alabama en 1972. C’est l’Alabama, encore, qui est évoqué par Lotte Kenya, Bertold Brecht et Kurt Weill dans les extraits du « Little Mahagonny ».
Pourquoi l’Alabama, me direz-vous ? Il suffit de se souvenir que la ségrégation y fut maintenue jusqu’à très tard dans le 20ème siècle et que cet état fut l’un des plus tristement conservateurs en la matière. Quant à l’album des Rolling Stones, groupe généralement peu enclin aux déclarations politiques –même si Mick Jagger, en 1967, afficha publiquement son soutien au parti travailliste en Angleterre-, son évocation d’Angela Davis dans Sweet Black Angel nous renvoie au même sujet !