En ce sombre dimanche de mai où on se croirait presqu’en novembre, c’est une playlist sombre et torturée à laquelle je m’adonne, pour coller à l’humeur d’une météo vraiment maussade ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• La cinquième symphonie de Chostakovich, composée en guise d’acte de contrition juste après les « grandes purges » staliniennes de 1936, est spécialement écrite pour des « auditeurs soviétiques » –ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui…– et cette version d’un chef plutôt fantasque mais jamais ennuyeux et qui a toujours aimé exacerber les contrastes et les passions m’apparaît tout-à-fait excellente même si très personnelle. On peut retrouver cette interprétation dans ce coffret –dont le prix a beaucoup augmenté depuis sa parution et la crise sanitaire, qui a provoqué une certaine inflation…–
• L’intégrale des symphonies de Brahms par Kurt Sanderling –dont j’ai écouté ce jour les première et quatrième uniquement– est magnifique, même si je ne goûte que modérément ces oeuvres, qui ne font pas exactement partie de mes préférées. Une interprétation très sombre et burinée, qui sied à mon avis merveilleusement à ces oeuvres qui ne sont pas spécialement lumineuses ! Kurt Sanderling –très grand chef que j’apprécie énormément : si vous trouvez son intégrale des symphonies de Beethoven à petit prix, faites-moi signe ! – est l’un des rares artistes qui préféra, après la seconde guerre mondiale, un exil vers l’Est, d’abord en URSS puis en RDA.
• Enfin, Godowsky –pianiste virtuose et compositeur dont les productions datent essentiellement du premier tiers du XXème siècle— triture dans tous les sens, dans ses transcriptions et et autres évocations, les valses de Johann Strauss II : des compositions « de salon » très contrapuntiques qui viennent régulièrement briser le fil mélodique de ces oeuvres charmantes, tout en y perdant leurs couleurs chatoyantes. C’est très étonnant, sans être exceptionnel !