C’est un magnifique colis qui est arrivé dans ma boîte aux lettres, hier, contenant notamment le superbe coffret objet de cette notule.
A Amsterdam, ville qu’il chérissait et où il joua très souvent, Emil Gilels donna, tout au long de sa carrière, des récitals où il livrait à un public de connaisseurs le coeur de son répertoire : beaucoup de Beethoven, presqu’autant de Brahms, de Liszt, de Prokofiev et de Chopin, à peine moins de Mozart ou de Scriabin, Ravel, Bach et quelques pièces de circonstance venant en bis à la fin des récitals.
A priori, il n’en restait guère de traces, jusqu’à la parution de ce merveilleux coffret –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, il y a peu de temps : 5 récitals pour piano enregistrés dans la salle du Concertgebouw d’Amsterdam, à l’acoustique remarquable. Les bandes ont été retrouvé récemment et nettoyées avant de sortir sous la dénomination « The Unreleased Récitals… » .
Dès sa sortie, le coffret a trusté les prix de la presse spécialisée européenne, et il ne serait guère étonnant qu’il obtienne le Ballon d’Or 2018 Gramophone Award 2018 section « Récital historique » ! Le contenant est superbe –coffret très joliment présenté, livret plutôt abondant, comportant des photos rares et de très bons textes tant sur le pianiste que sur les oeuvres-, le travail de remastering de bandes radios un peu anciennes est si remarquable qu’on a peine à croire qu’il s’agit d’enregistrements datant de 40 ans environ –à peine un peu de souffle analogique à très haut niveau, mais alors, on dépasse très largement le cadre d’une écoute domestique-.
Quant au contenu, on se situe au plus haut niveau, y compris en mesurant le pianiste à lui-même ! Tous les concerts datent d’avant sa grave crise cardiaque de 1981, qui le laissa amoindri physiquement : les concerts plus tardifs proposent la même énergie, la même beauté de sonorité, la même envergure intellectuelle, mais comportent parfois quelques scories techniques –pas très graves, ni importantes, au demeurant-. ici, on a tout ce qui singularise ce prodigieux pianiste, la virtuosité encore vertigineuse en plus !
Bref : que du bonheur ! Et, un bonheur ne venant jamais tout seul, le colis comportait un autre petit miracle, dont je vous entretiendrai plus tard !