Comme souvent lorsque je n’ai pas d’envie tranchée en matière d’écoute, je fais un choix de « couleurs » pour agrémenter ce début de matinée, commencée fort tôt… Ce sont les albums aux pochettes bleutées qui ont retenu mon attention aujourd’hui, pour composer cette playlist qui s’avère en définitive très éclectique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
La série des albums de Grieg par l’orchestre philharmonique de Bergen est excellent à tous points de vue : interprétation idiomatique, qualité de la prise de son, textes de présentation… Grieg n’est pas le plus exceptionnel des musiciens de son temps, mais il s’écoute toujours agréablement, notamment dans ses pages descriptives, ce qui est le cas ici, puisque la musique de scène évoque l’épopée de Sigurd 1er « Le Croisé », roi de Norvège au tout début du deuxième millénaire.
Le Château de Barbe-Bleue, de Bartok, est l’un des mes opéras favoris, je l’ai vu deux fois à l’opéra et, la première fois, très jeune, alors que je n’en connaissais rien, j’avais été profondément impressionné par l’intimisme et la force de cette confrontation toute en tension croissante. J’achetais cet album le lendemain ! Un bon livret reste nécessaire, tant le hongrois est éloigné des langues européennes et propose peu de repères pour sa compréhension. Cela étant, l’oeuvre s’écoute sans difficulté, le drame est vraiment prenant, et cette version reste, plus de 50 ans après sa première publication, tout-à-fait digne d’être écoutée.
L’intimisme, c’est aussi la marque de la musique pour piano de Gabriel Fauré, mais elle est aussi, très souvent, frappée du sceau de l’élégance. Tout cela s’écoute aimablement –cf. extrait en fin de notule-, dans une bien belle version, malgré une prise de son parfois un peu trop réverbérée qui vient brouiller les passages les plus dynamiques.
Pour finir, la huitième symphonie de Shostakovich est extraite d’une série d’albums réalisés par un chef qui semble concrétiser les promesses qui étaient placées en lui : nommé à Boston depuis quelques années maintenant, il enregistre beaucoup, et, le plus souvent avec réussite : sa version de cette oeuvre glaçante, outre sa perfection formelle, s’inscrit parmi les sommets de la discographie. La prise de son, live, est remarquable de transparence et de profondeur, l’équilibre entre les pupitres est fort bien respecté.