Cette playlist entamée fort tôt en tout début de matinée –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– commence par une sérieuse déception.
J’avais toujours entendu et lu beaucoup de bien de Sir Clifford Curzon, pianiste anglais qui débuta sa carrière peu avant la seconde guerre mondiale, pour l’achever au début des années 1970. J’ai donc emprunté ce petit coffret à la médiathèque, pour m’en faire une idée. On y trouve notamment du très joli Mozart et un Schubert avenant.
Pour le reste, la confrontation avec les grands concertos du répertoire me laisse sur ma faim : notamment, le premier concerto pour piano de Brahms, dans la première version que le pianiste en enregistra –il paraît qu’une autre version est légendaire, j’ai un peu de mal à l’imaginer– m’a fait penser à la fable de La Fontaine « La grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf ».
Il en va de même avec la sonate de Liszt, plutôt claire et très chamboulée parfois, et j’ai été franchement très déçu par les « Variations Eroica » de Beethoven, complètement bizarres et heurtées rythmiquement et vraiment loin de mon idéal. En définitive, les critiques anglais sont aussi chauvins lorsqu’ils parlent d’artistes locaux que les critiques français lorsqu’ils parlent d’artistes français…
Du coup, pour me remettre les oreilles à l’endroit, je suis retourné aux mêmes variations par Emil Gilels, admirable d’abattage et beaucoup plus engagée. Il est curieux de constater que le pianiste russe se montrait un architecte très patient dans les sonates de Beethoven, mais joua toujours les différentes séries de variations sur des tempi rapides et avec une phénoménale virtuosité, sans jamais sacrifier la construction.
L’autre souvenir d’une relative déception est ce live des Cure à Saint-Malo, en 2005. J’y étais, j’avais assez peu apprécié le concert, du fait d’un son très médiocre et d’un public relativement aviné et agité. Le groupe, en quatuor à l’époque, n’avait plus de clavier, et, malgré tout l’immense talent de Porl Thomson à la guitare –cliquer sur l’image tte de droite pour la voir en plus grand-, cette absence se fait parfois cruellement ressentir. Le concert fut filmé partiellement par Arte, et permet enfin d’entendre la guitare acoustique, essentielle sur l’extrait ci-dessous : en vrai et d’où j’étais, on ne l’entendait pas du tout…
Là encore, il a fallu me remettre les oreilles à l’endroit, avec un autre concert d’un tout autre genre, oscillant entre blues et jazz-rock avec cet excellent concert « pirate » de Mick Taylor dans un « café » de Philadelphie, en 1987. Soutenu par un très bon groupe -un bassiste de feu notamment-, le guitariste s’y révèle particulièrement brillant et inspiré, et le disque est excellent malgré un son seulement correct…