Original et copie, pour patienter !

Le premier extrait du futur album des Rolling Stones est disponible ! Christophe, en commentaire de l’article précédent, renvoyait un lien vers une célèbre revue culturelle française présentant, via des versions « roots » –mais pas toujours originelles– le contenu de l’album dans le détail. Ce sont les ayant-droits qui vont être contents ! Juste retour des choses, c’est eux qui percevront les droits d’auteurs !
On sait que Chuck Berry se plaignait avec beaucoup d’aigreur, dans les années 60, de vivre essentiellement des droits versés grâce aux reprises des Rolling Stones, Beatles et autres groupes issus du « British Boom » et non pas des droits issus de ses propres enregistrements.

Dans les années 60, les Rolling Stones enregistrèrent dans les studios Chess, aux Etats-Unis, où ils purent rencontrer quelques-unes de leurs idoles, dont Muddy Waters, re-créateur avec son groupe de la chanson présentée ci-dessous. La « copie » est assez proche de la version enregistrée par Little Walter, spécialiste du Chicago Blues et harmoniciste de Buddy Waters, –et c’est toujours un réel plaisir de retrouver Mick Jagger à l’harmonica, certes plus rauque que celui de Little Walter, mais son jeu reste très énergique et propre : son vrai talent sur cet instrument lui valait d’ailleurs l’admiration de John Lennon, qui ne sut jamais, de son propre aveu, aller au-delà du simple « souffler-aspirer »-, signe que l’assimilation de ce style musical par le groupe n’a plus de secrets pour eux.


Playlist grande comme le monde

handelportraitDes trois grands musiciens de l’ère baroque –avec Bach et Vivaldi– passés à la postérité  auprès du « grand public », Handel –ou Händel, ou Haendel, c’est selon… Lui même signait Handel après son installation en Angleterre– est le seul qui ne vécut jamais d’éclipse après son décès : si ses opéras ont largement bénéficié de la redécouverte baroque après la seconde guerre mondiale, ses oratorios, ses célèbres Water Music ou Royal firewroks Music, ou encore ses magnifiques concerti grossi restèrent toujours très en vogue, quand Vivaldi et Bach avait sombré dans un oubli long d’un siècle, voire plus pour le second.

Handel, quant à lui, fut joué de tout temps, parfois par des orchestres pléthoriques –on parle de plus de 1 000 choristes pour une interprétation de Messiah au début du vingtième siècle– et sans doute totalement « hors style ». Sa musique, si elle n’y a rien gagné, a cependant largement survécu à ces « maltraitances ».

Les plus grands compositeurs l’admiraient : • pour Haydn, « Handel est notre maître à tous »; • pour Liszt, « Handel est grand comme le monde ». • Mais son plus ardent admirateur fut Beethoven : « Handel, voilà la Vérité ! » ou encore « Handel est le plus grand, le plus solide compositeur : de lui, je puis encore apprendre » ou, pour finir cette rubrique élogieuse : « Je voudrais m’agenouiller sur sa tombe ».

Le style épique de cette musique pleine de vitalité, simple sans être simpliste, explique sans doute cette grande notoriété auprès du grand sourd, lui-même souvent inspiré par le genre « héroïque ». Mais, plus généralement, Handel apparaît assez universel par la synthèse réussie des différents courants de son temps -allemands, italiens, français et anglais- qui traversent sa musique.

C’est donc une playlist pleine de cette vigueur joyeuse qui va me permettre d’entamer le week-end ! -Cliquer sur, l’image pour la voir en plus grand-.

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Et, pour que vous en profitiez un peu, vous pouvez écouter le petit extrait ci-dessous.

Ecouter Bruckner autrement -et une surprise-

bruckner_antonAnton Bruckner a la réputation d’avoir commis de grandes et longues symphonies qui, pendant longtemps, auraient été inaccessibles au public français car trop éloignées de leurs goûts… En pleine crise nationaliste à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle, il fut largement méconnu dans notre pays, sauf d’une poignée  de connaisseurs.
Aussi, jusqu’au début des années 60, sa réputation, en France, était qu’il s’agissait d’un musicien de second plan, genre de sous-Brahms ou sous-Mahler, au choix selon les sensibilités. Il commença l’écriture de ses symphonies à 40 ans passés et eut bien du mal, au début, à les faire jouer, même en Autriche. Pour ma part, je l’ai découvert assez jeune, au tout début des années 80 –et bien avant Brahms, par exemple– et je l’ai toujours inscrit dans la continuité de Schubert plus que comme un précurseur de Mahler.

bruckner_tcensCompositeur d’une naïveté confondante –il quand même réussi à dédicacer sa 9ème et dernière symphonie « au bon Dieu »-, organiste de tout premier plan –son orchestre sonne parfois presque comme un orgue-, il laissa ses « disciples » retoucher nombre de ses symphonies pour les rendre plus accessibles. Quoi qu’il en soit, il commença à être enregistré très régulièrement à compter des années 50 et sa renommée est désormais très bien établie.

bruck_roggPour entamer la matinée, j’ai donc choisi ces deux beaux disques –cliquer sur les imagettes pour les voir en plus grand– qui permettent d’écouter ses symphonies n°7 et 8 un peu différemment : • la transcription de la 7ème pour petit ensemble est vraiment belle et permet d’écouter l’oeuvre tôt le matin sans déranger les voisin !
• La transcription pour orgue de la 8ème, a contrario, nécessite une écoute « un peu fort », sans quoi on y perd beaucoup –et ça serait même très ennuyeux à volume restreint : mais c’est le cas pour quasiment tout le répertoire d’orgue dans le cadre d’une écoute à domicile : voilà un instrument qui n’aime guère rentrer dans les salons !-.

NouveauLogoSurprises_GAUCHEAvec tout cela, octobre a débuté sans trop s’annoncer ! C’est donc l’heure de la surprise mensuelle, que vous trouverez comme chaque mois ici.

Elle est livrée sans commentaires superfétatoires, faute de temps, mais je vous assure que c’est vraiment très bien ! Comme toujours, celle du mois précédent est désormais retirée.

Cure de Cure et une Pastorale !

beeth_kempe_6Petite playlist au goût gentiment nostalgique pour cette première vraie journée automnale, avec quatre albums des Cure, écoutés strictement dans l’ordre présenté –cliquer sur les images pour les voir en plus grand-, qui n’est pas strictement chronologique, et, pour faire bonne mesure, une très jolie version de la symphonie n°6 « Pastorale » de Beethoven –l’une des plus belles versions de la discographie, sans doute, même si l’intégrale dont elle provient est assez inégale et que je n’y reviens pas très souvent. La prise de son en est formidable : c’était, à l’origine, un LP quadriphonique-.

The Cure et moi, c’est une vieille histoire d’amour, les plus anciens lecteurs de ce blog le savent. Je les ai un peu moins écoutés ces deux dernières années, mais j’y reviens chaque fois avec un énorme plaisir et leur discographie à la fois riche et variée constitue un vrai « monde en soi », qui ne ressemble à aucun autre : un mélange doux-amer et souvent capiteux –et les lignes de basse de bon nombre de leurs chansons, simples et mélodieuses, sont parmi les plus agréables à jouer et mènent une vie « autonome » très plaisante-.

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En extrait, une jolie bluette qui est, sauf erreur de ma part, la seule chanson du groupe avec un saxophone. Ça n’empêche pas qu’elle soit très réussie !

Nouvel album : faut-il être impatient ?

La presse commence à évoquer la sortie, dès le mois prochain, d’un nouvel album studio des Rolling Stones –le dernier date d’il y a 11 ans quand même, mais, entre temps, il y a eu quelques live, et même d’excellents avec l’ouverture des archives du groupe : je pense notamment à la réédition du concert 1973 à Bruxelles, qui est, à mon avis, le mellleur album live jamais publié par quelque groupe que ce soit-.

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Il paraît que cet album sera un retour aux sources du blues et qu’Eric Clapton aurait participé l’enregistrement de deux chansons. Soit ! Cela pourrait être annonciateur d’un bel album. J’ai quelques craintes quand même ! D’abord parce que le dernier morceau blues enregistré par le groupe –cliquer sur l’extraitpour l’écouter et vous en faire une idée– est juste convenable, mais loin d’être à la hauteur d’un « Love in vain » ou d’un « Little red rooster », voire d’un « Down in the hole ».

Et puis, surtout, l’album sera produit par Don Was, leur producteur depuis une vingtaine d’années : et ça, ce n’est pas bon signe, au moins pour moi. Les derniers albums proposent une batterie très en avant –j’aime beaucoup Charlie Watts, mais là, son groove n’est pas mis en valeur, c’est plutôt le côté sonore de sa batterie qu’on retient, et ce n’est pas très agréable aux oreilles-.

Cela dit, je suis prêt à prendre deux paris : • je suis quasiment sûr de faire la queue pour l’acheter le jour de sa sortie ! • la pochette sera aussi hideuse que celle des dix derniers -au moins- albums du groupe !

Playlist en noir et blanc

La playlist en noir et blanc de ce matin est consacrée pour partie à des « bizarreries » de ma discothèque, à savoir des disques qui s’éloignent assez résolument des canons du genre mais n’en sont pas moins passionnants pour autant. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Le Beethoven de Maria Grinberg est très diversement apprécié de par le monde –très favorablement au Japon en France, d’une manière générale, beaucoup moins favorablement dans d’autres pays européens : lorsque je l’avais acheté, mon disquaire allemand, grand spécialiste du piano, m’avait signalé que c’était une choix très contestable !-. Le son n’est pas formidable et les pianos utilisés ne sont pas tous très performants, mais c’est un Beethoven vivant et dynamique que j’aime écouter de temps à autre.

Le Beethoven d’Anatol Ugorski est tout aussi étrange : très très très  lent –certains accords de la toute dernière sonate du compositeur sont quasiment arpégés tant le tempo est lent-, mais d’une magnifique sonorité et avec de grands écarts dynamiques. En plus, je peux même profiter de la fameuse « Lettre à Elise » !!! Et je vous en fait profiter également en extrait ci-dessous.

Les deux pianistes partagent la particularité d’avoir été longtemps réprimés par le régime soviétique : leur carrière en pâtit sérieusement.
Vraisemblablement, deux albums qu’on ne saurait recommander pour découvrir ces oeuvres, mais qui s’avèrent très bine adaptés pour les approfondir ou les entendre autrement.

Playlist presque « contemporaine »

Il fut un temps où l’on appelait la musique contenue dans la playlist de ce jour « Musique contemporaine » et, pour certaines oeuvres, l’appellation a tendance à perdurer, du fait qu’elles sont « atonales ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Cette playlist du jour reste néanmoins très agréable à écouter et n’est pas si difficile d’accès que le nom des compositeurs pourrait le laisser supposer. Les deux premiers albums, de surcroît, donnent à voir des pochette parmi les plus belles que je connaisse : le plaisir des yeux rejoint le plaisir des oreilles !  L’interprétation des oeuvres de Schönberg, Berg et Webernqui ont toutes, grosso modo, été composée entre les deux guerres mondiales-s’avère par ailleurs très réussie, dans une veine postromantique qui leur sied admirablement, et ne constitue pas un contresens.

L’illustration de l’album de Hindemith est, à l’inverse, à peu près aussi austère que sa musique –c’est néanmoins l’un de mes compositeurs préférés du « premier » vingtième siècle : l’essentiel de sa production date des années 30 et 40, même ‘il est mort en 1963– et celle du disque de Ketèlbey, compositeur anglais comme son nom ne l’indique pas vraiment, s’avère aussi colorée que sa musique, très légère de surcroît : les anglais appellent ces bluettes des « Light Classics », écrites entre 1910 et 1930 pour la plupart.

Bref, une très jolie playlist pour aborder le week-end, qui s’avère estival en ce début d’automne.

En écoutant l’extrait suivant, vous trouverez par ailleurs trace d’une chanson de l’un des grands auteurs-compositeurs français : saurez-vous l’identifier ? C’est assez facile, car la chanson est rentrée dans le répertoire courant.

 

Playlist rare et originale

weill_nimbusSuite à un petit échange récent avec Sardequin sur son blog, j’avais envie, ce matin, de réécouter un peu de Kurt Weill sans passer par la case «approche vocale» de sa production, même si j’apprécie énormément cette dernière, qui constitue la part la plus importante de son oeuvre.

Mais Kurt Weill a également produit deux symphonies, qui ne ressemblent aucune autre de cette époque et ne sont pas inintéressantes pour autant –il avait un vrai talent pour de jolies alliances de timbres et une prédilection marquée pour les petits orchestres cuivrés-. Ces oeuvres sont rarement jouées et ont presque disparu du grand répertoire : la première symphonie est une production estudiantine encore très marquée par son époque et vaguement atonale, où l’on sent plus les influences contemporaines de ses maîtres -dont Busoni- que la personnalité en devenir du compositeur. Elle connut uj succès d’estime et Zemlinsky l’appréciait beaucoup, par exemple.

La seconde symphonie s’inscrit dans une veine plus mélodique et constitue en quelque sorte une synthèse du métier acquis dans la composition d’opéras, suite à sa rencontre avec Bertold Brecht. Le deuxième mouvement est très agréable aux oreilles, notamment. Son concerto pour violon et orchestre à vent me semble moins intéressant, et cela fait très longtemps qu’il est sorti de mes oreilles, je ne dois pas l’avoir écouté dix fois…

J’ai donc choisi ce disque, agrémenté d’une fort belle prise de son, –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, qui, outre les deux symphonies sus-citées, comporte une réduction pour orchestre à vents de « L’Opéra de Quat’Sous », son oeuvre la plus populaire et qui a fort bien résisté à l’usure du temps. Une vraie réussite, où il s’approprie les nouvelles formes en provenance de la musique populaire des Etats-Unis, et que vous pourrez entendre en petit extrait ci-dessous. Cela permettra d’égayer ce dimanche pluvieux –et ça fait du bien après les grosses chaleurs des semaines passées-.

Playlist tonitruante !

Tombé du lit fort tôt ce matin, j’ai dû attendre un peu avant de lancer cette playlist un peu tonitruante, qui, sinon, aurait réveillé la maisonnée –ça ne supporte pas d’être écouté à trop faible volume, ces oeuvres ne s’y prêtent pas du tout !-. –Cliquer sur l‘image pour la voir en plus grand-.

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On retrouve en vrac la huitième symphonie de Mahler, dite « Symphonie des mille » parce que son exécution réclame pas moins de 1000 interprètes –1029 exactement pour sa création-, que je n’écoute que très rarement, parce que dans le cadre d’une écoute domestique, cela ne fait pas grand sens, d’une part, et que je ne l’apprécie pas outre mesure, d’autre part.

Le disque Saint-Saëns, peu goûté par les critiques en France mais très positivement apprécié par les critiques hors de nos frontières, a la particularité d’avoir déplacé les orgues de la cathédrale de Paris dans la salle du Philharmonique de Berlin par le biais du re-recording : les trois premiers mouvements sont vraiment excellents, mais le son de l’orgue, dans le dernier, est laid, mais tonitruant, en effet !

Petit, Mazeppa, de Liszt, était l’une de mes oeuvres préférée, découverte quand j’avais moins de 8 ans. J’avais, en particulier, été sensible à l’histoire du héros de ce poème symphonique, emporté,  tout attaché et enduit de goudron, sur un fougueux coursier. De même, la Fantaisie hongroise a été une de mes premières découvertes, à la même époque, et je crois que je la préfère aux concerti pour piano du compositeur –de surcroît, le pianiste de cette version est fabuleux-.

La maisonnée étant réveillée, le volume sonore y est assez élevé depuis un petit moment 🙂 ! Un petit extrait du dernier album écouté –excellent et très bien enregistré– devrait avoir le même effet chez vous !