Mozart renversé, un palmarès 2017 chamboulé…

En juillet 2015, je vous avais présenté un état partiel de ma discothèque et du podium qui en découlait. Les cinq premiers compositeurs présents étaient, dans l’ordre : Beethoven, Wagner, Mozart, Mahler et Bach.

Seize mois plus tard, le même petit jeu statistique propose désormais un classement quelque peu différent, mais qui ne devrait pas étonner outre mesure les plus fidèles lecteurs de ce blog : non seulement Bach quitte ce quinté de tête, mais, de plus, Mozart est renversé du podium, et remplacé par Sibelius. Ce dernier, avec Richard Strauss, est celui qui a connu le plus fort taux de progression depuis 18 mois dans ce Top10 : respectivement 74% et 34%… –Cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand-.

Comme l’an dernier, ce palmarès ne tient pas totalement compte de l’état exact des nombreux disques « anthologiques » consacrés à des interprètes, sans quoi, vraisemblablement, Schubert, Schumann, Ravel et Liszt intègreraient la liste.

Rendez-vous fin 2017 pour un nouveau classement ! Des pronostics ? En attendant, un hommage au vainqueur s’impose !

Playlist « Chers disparus »

2 novembre, jour des morts… La playlist de ce jour s’imposait donc d’elle-même !
Quatre Requiem très différents de ton et d’esprit, pour commémorer les êtres disparus, et un cinquième, en extrait ci-dessous, qui, bien que très court, n’est pas le moins intéressant des quatre ! Il a la particularité de ne comporter aucune parole : Hindemith, Un Requiem pour ceux que nous aimons. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait pour l’écouter-.

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Celui de Brahms est chanté en allemand, comme son nom l’indique, et ne s’inscrit pas dans le cadre liturgique catholique –une messe en latin pour les morts– où se situent ceux de Mozart et Verdi. Brahms était protestant, et son requiem est d’abord destiné aux vivants pleurant les morts, en guise de consolation.
Enfin, le Berliner Requiem de Kurt Weill s’apparente plus spécifiquement à une cantate, composée sur des paroles de Bertold Brecht, et commémore, notamment, la mémoire de Rosa Luxembourg –qui créa le parti communiste allemand-, mais aussi celle du soldat inconnu tombé durant la première guerre mondiale et enterré sous l’Arc de triomphe à Paris.

Playlist vieilles cires

Continuons à « profiter » de ce nouveau week-end pluvieux, après une semaine tout aussi trempée que la précédente… La playlist de ce jour est constituée de documents si anciens que j’aurais dû vous présenter les pochettes en noir et blanc ! –Cliquer sur l’imagette pour voir en plus grand ce que cela aurait pu donner…-.

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Mais ce sont des documents qui n’en restent pas moins incontournables à mes oreilles, habituées à cet vieilles cires, et qui restent assez faciles à écouter, le brouillard sonore n’étant pas si dense ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Je vous ai déjà parlé ailleurs de cette cinquième de Beethoven par Arthur Nikitsch, premier chef de l’orchestre philharmonique de Berlin, enregistrée en 1913. Je ne vous parlerai pas plus avant du Cd de Bruno Walter interprétant, dans une veine à la fois rapide et romantique, le 20ème concerto pour piano de Mozart –l’un des rares du compositeur que j’apprécie-.

Robert Kajanus se déplaça spécialement à Londres pour enregistrer les symphonies de Sibelius, dont il fut à la fois le professeur et l’ami. Il mourut avant de pouvoir enregistrer l’intégralité du corpus, mais ce qui reste est assez exceptionnel, et s’inscrit au début d’une tradition d’interprétation qui disparut au tournant des années 60, où l’on commença à enregistrer ces oeuvres dans une optique beaucoup plus « large ». Ici, la ligne est claire et les arrêtés vives, dans des tempi fort vifs –cf. le premier extrait-. Le son est remarquable eu égard à la date d’enregistrement –1932-.

Presqu’à la même époque, Arturo Toscanini fut invité dans la même ville pour diriger l’orchestre de la BBC, au prix de cachets extrêmement avantageux pour lui –plus de 35 000 £ de nos jours par soirée-, qui était alors réputé comme le plus grand chef vivant –il bénéficia avant-guerre de la même aura légendaire que Karajan après-guerre-. Il en profita pour interpréter les Variations Enigma d’Elgar, dans une veine novatrice pour l’époque, et qui fut alors saluée ainsi par les auditeurs –évidemment, à nos oreilles, cela a vieilli, mais ça mérite encore le détour, cf. le second et troisième extraits : le soin apporté aux phrasés tout en refusant les portamenti des cordes, le tranchant et la précision des attaques sont assez neufs à cette date et dans cette très belle oeuvre-. Les anecdotes pullulent quant à son caractère irascible et à son tempérament d’autocrate –il dirigeait, par exemple, avec un pistolet chargé à blanc sur son pupitre et tirait sur les musiciens dont il n’était pas content en montrant deux ou quatre doigts, ce qui signifiait que les sus-visés avait deux ou quatre jours pour quitter l’orchestre…-, mais les musiciens, généralement, étaient très fiers de travailler avec lui, malgré les insultes et les engueulades !

Playlist en noir et blanc

Une petite plongée dans le passé, depuis hier, avec cette playlist en noir et blanc –les enregistrements s’étalent de la fin des années 30 au début des années 50-.  Ils datent donc tous d’avant la généralisation de la stéréo, mais bénéficient tous d’une production très soignée et restent très facilement audibles de nos jours, même le plus ancien.
Alors donc, plus c’est vieux, meilleur c’est ? Que nenni ! Mais c’est un petit morceau d’histoire que l’on entend, avec sa part de mythe et de légende. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Il y a des oeuvres que l’on ne jouera sans doute plus jamais ainsi –le Mozart de Beecham, très daté de style et d’approche; le Brahms de Furtwängler est très personnel– et d’autres que l’on aimerait entendre interprétées de manière aussi élégante et racée –le Strauss de Krauss-. Quant au Beethoven de Toscanini, aux sonorités très mates, il influença tout le courant HIP largement postérieur.

Playlist en attendant la vérité, qui est ailleurs…

C’est une aimable playlist-cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– qui m’aide à patienter en attendant de retrouver, avec impatience et curiosité, cette série mythique dont je vous parlais il y a quelques temps ici.

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Ça recommence ce soir, et on verra bien si la magie fonctionne toujours, près de vingt ans plus tard…

Playlist « Toute première fois »

Aujourd’hui, pour égayer une journée pas folichonne en termes météorologiques, une playlist thématique dite « Playlist opus 1 » : il s’agit des premières oeuvres officiellement publiées par les compositeurs présentés ci-dessous –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Ce qui ne veut pas dire qu’il s’agit systématiquement de leur première oeuvre composée, mais que certaines oeuvres antérieures ne furent pas toujours jugées dignes, par ceux-là même qu’il les écrivirent, d’être publiées officiellement.

On trouve donc les 3 trios pour piano de Beethoven, très agréables à écouter et déjà assez éloignés de Mozart ou Haydn dans le ton et dans l’esprit (1793-95) ; la première sonate pour piano de Brahms, qui s’inscrit dans la lignée des tantes pour piano de Beethoven (1853); des « Chants de Noël » de Sibelius, aimables bluettes qui n’annoncent en rien le grand symphoniste à venir (1897-1913); et un cycle de lieder de Mahler en forme de cantate profane (1879-80, rév. 1898), pas vraiment passionnant sur la durée.

Pioneer PDR509Ce même jour, pour ajouter à la grisaille du ciel, mon lecteur de CD semble vouloir tomber en panne : il donnait déjà quelques signes de fatigue ces derniers jours, au point que même CookingCat l’avait remarqué : les disques passent sans encombre, mais le mécanisme fait un sacré raffut, rendant désagréable l’écoute d’un passage un peu doux… Direction le SAV dès que possible, et, en attendant, branchement d’un lecteur de secours –cliquer sur l’image pour voir en plus grand à quoi ressemble ce dernier, construit pour durer…– !

Rencontre fructueuse avec un bac à soldes

emi_mozart_klempererHier, je me suis promené sans trop de conviction à travers les bacs à soldes des quelque disquaires de la ville –la denrée devient presque rare…– et j’ai croisé un joli trésor que je me suis empressé de ramener à la maison, moyennant un prix vraiment massacré ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les symphonies de Mozart par Otto Klemperer s’adressent, je pense, aux gens comme moi, qui n’aiment pas Mozart outre mesure. C’est une version solidement charpentée, très verticale –presque trop parfois eu égard au matériau de base-, qui prend appui sur un ensemble de cordes assez opulent, sans toutefois sacrifier la ligne mélodique des bois et des cuivres, le tout sur des tempi moyens eu égard à leur époque de réalisation, mais lents si l’on considère les versions HIP actuelles. Ce n’est ni aimable, ni réellement souriant, mais je trouve que ça fonctionne remarquablement bien –et mieux que Böhm à mon avis dans cette optique un peu sévère et raide-.

Klemperer, de toute manière, n’était pas particulièrement aimable et encore moins souriant. Une opération ratée d’une tumeur au cerveau le cloua pour les trente dernières années de sa vie dans un fauteuil roulant, et il échappa une autre fois à une mort par incendie qu’il avait provoqué lui-même en fumant la pipe dans son lit. C’était un géant de presque deux mètres au visage plutôt fermé, qui dirigeait assis –forcément– et le plus souvent sans baguette, les poings fermés !

KlempererPortrait

Il avait commencé sa carrière de chef à l’opéra de Strasbourg au début du vingtième siècle, et dirigea à ses débuts beaucoup de musique de ses contemporains. Exilé aux USA durant les années 30 et jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, son retour en Europe ne fut pas immédiatement fructueux, aucun orchestre ne souhaitant réellement engager une collaboration dans la durée avec lui. Ce n’est qu’à la fin de sa vie, grâce à Walter Legge, qu’il reprit les rênes d’un orchestre sur le long terme : il succéda à Karajan à la tête du Philharmonia Orchestra de Londres, un orchestre remarquablement phonogénique avec lequel il enregistre beaucoup, durant ce qu’un producteur célèbre appela son «été indien».

J’ai toujours beaucoup aimé ces disques, même lorsque des mozartiens bien plus convaincus que moi –ce n’est pas très difficile– ont essayé de me convaincre que c’était mal ! En même temps, mon approche de Mozart est assez particulière, et pour mes oreilles, le sommet est atteint dans la 40ème symphonie par Karajan et Vienne, en 1959 et en extrait ci-dessous –je pensais être le seul à apprécier cela, mais c’est cette version qui gagna étonnamment, naguère, une « discographie comparée » dans une revue discophile : j’avais raison sans le savoir !-.

Bref, je cherchais donc à pas trop cher ce coffret « Klemperer » depuis sa reparution, mais d’autres priorités me faisaient sas cesse repousser cet achat. C’est donc chose faite, désormais.

J’en ai profité assez longuement hier, dès mon retour, et j’ai retrouvé avec plaisir l’impression très favorable que j’avais eue lors de leur découverte, il y a plus de trente ans !

Playlist d’une journée commencée tard

Pour une fois durant ces congés, je me suis levé tard, c’est-à-dire après 7:30, mais avant 8:00 ! Depuis, j’en profite pour rafraîchir la maison –et mes idées pour me concocter une petite playlist plutôt agréable à mes oreilles… –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

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Et comme je suis de bonne humeur, je vous propose de découvrir cette rareté dans cette forme –l’oeuvre étant fort connue par ailleurs-. ENJOY ! Il s’agit maintenant, pour vous, de définir dans quelle langue c’est chanté  🙄 !

Edit : pour vous aider, et pour que vous puissiez même chanter avec la chorale, je vous offre les paroles  :mrgreen:

Oi Suomi, katso, Sinun päiväs koittaa,
yön uhka karkoitettu on jo pois,
ja aamun kiuru kirkkaudessa soittaa
kuin itse taivahan kansi sois.
Yön vallat aamun valkeus jo voittaa,
sun päiväs koittaa, oi synnyinmaa.

Oi nouse, Suomi, nosta korkealle
pääs seppälöimä suurten muistojen,
oi nouse, Suomi, näytit maailmalle
sä että karkoitit orjuuden
ja ettet taipunut sä sorron alle,
on aamus alkanut, synnyinmaa.

Auscultons une discothèque

Et hop, une mise en graphique pour commencer –cliquer sur l’image pour la voir en grand-.

DiscoAuscultation

Quelques commentaires :

• comme attendu, Beethoven puis Wagner sont largement en tête en classique, et The Rolling Stones et The Cure en pop-rock : quelle surprise !
• plus inattendu : Mozart est en troisième position en classique ! Le bougre a beaucoup composé –plus de 600 oeuvres répertoriées-, et il suffit de quelques intégrales des symphonies et des concerts pour piano pour faire croître rapidement la courbe… Mahler et Bruckner, à l’inverse,  sont de piètres producteurs ! Quant à Wagner et ses dix opéras effectivement inscrits au grand répertoire…
• cet ensemble représente exactement 50% de ma discothèque –hors récitals, classés à part– à ce jour –et le fichier est quasiment à jour…- : j’aurai voulu le faire exprès que je ne m’y serais pas pris autrement !
• la prise en compte des récitals pourrait changer un peu ce classement : on y retrouve beaucoup de Liszt –chez les pianistes– et de Schubert –chez les chanteurs-.

Musée des horreurs

C’est dimanche, on se détend et on sort le chat de la pièce, le pauvre risquerait de ne pas y résister… On devait toujours chanter Mozart ainsi, c’est moins ennuyeux et plus drôle !!!

Au demeurant, la dame connut un énorme succès aux Etats-Unis –les Américains furent décidément de grands enfants...-, lors des galas de charité qu’elle organisait : son mari, richissime, lui louait les meilleurs orchestres, dont celui du Met, afin qu’elle puisse se livrer à son passe-temps favori, et elle a même enregistré un disque –et je l’ai…-, à faire écouter à tous les apprentis chanteurs démotivés ! Et puis après tout, si vous entendez des fausses notes, c’est qu’il y a quelques bonnes autour, non ?

Pour mémoire, convenablement chanté, ça donne çà –et c’est vrai que ce n’est pas donné à tout le monde…-.