D’hier et d’aujourd’hui

La petite playlist de ces deux derniers jours : du beau, du bon, du connu et du plus rare –le disque de Joy Division, par exemple, est quasiment introuvable de nos jours, puisqu’il s’agit d’un bootleg live paru en vinyle en 1985 et ressorti très sporadiquement en CD, celui de Thiéfaine n’est pas son plus connu, une transition entre sa première période et des choses plus sombres à venir au tournant des années 80…-.

playlist10-11022015Cliquer sur l’image pour la voir en grand

Je vous parle d’un temps…

pong… que les moins de 45 ans –à peu près– ne peuvent pas connaître ! Séquence nostalgie : j’ai assisté ce jour à une conférence sur le numérique, extrêmement intéressante, au cours de laquelle, dans l’exposé préliminaire, cette petite image fut projetée.

Cliquer sur les images pour les voir en plus grand-.

Grand soupir dans l’assistance des quadras-quiquas qui la composaient essentiellement : mais bon sang, bien sûr, nous y étions, à l’époque, à jouer à ce jeu de tennis virtuel, bêtement nommé Pong, et qui représentait, au milieu des années 70, le sommet du jeu virtuel -et, quasiment, son unique représentant-. De gros joystick, des télés cathodiques en noir et blanc, une interface des plus sommaires –seul le déplacement latéral était possible-, une sonorisation électronique tout-à-fait basique…

VirtuaTennisAujourd’hui, c’est nettement moins cher, c’est en couleur, ça va beaucoup -beaucoup- plus vite, mais ce n’est pas mieux en termes de jouabilité –en tous cas, pour notre génération, largement dépassée par l’habileté technique et la dextérité requises par les jeux actuels -je ne parle même pas d’appétence technologique, mais simplement de réactivité : tout va très vite dans les jeux virtuels, actuellement : comme au tennis « en vrai », en fait, où l’augmentation de tamis et les apports techniques -matériaux composites en lieu et place du vieux cadre en bois, cordages améliorés, qualité des surfaces et des équipements…- ont considérablement accéléré le jeu !

L’homme qui savait tout

Pico_Roman
A titre de curiosité pour découvrir ce génie précoce qu’était Pic de la Mirandole, plus que pour les qualités d’une biographie romancée et factuellement critiquable, je vous recommande malgré tout la lecture de cet ouvrage, appréhendé ce week-end suite à un commentaire anodin livré sur le blog de Gilsoub. –Cliquer sur les images pour les voir en grand-.

Un peu oublié de nos jours, Pic de la MirandoleLe Prince de la concorde– symbolise très bien l’humaniste touche-à-tout de la Renaissance italienne : c’est même le plus parfait exemple du syncrétisme humaniste. Polyglotte dès son plus jeune âge, esprit remarquablement ouvert et curieux, orateur de talent, personnalité attachante, et, paraît-il, tempérament séducteur –les femmes, dit-on, ne pouvaient pas l’écouter sans l’aimer-, l’homme avait tout pour plaire et plaidait pour l’acquisition d’une culture générale vaste et ouverte…

Pico_Portrait

 

Ses idées lui valurent bien des tracas –et une condamnation papale– avec les autorités religieuses de son temps, à une époque où Savonarole –qui fut un temps son ami–  sévissait à Florence. La mort de son plus éminent soutien, Laurent de Médicis –Laurent le Magnifique– lui fut en effet fatale. Il paya de sa vie, fort courte, dans des circonstances qui demeurent mystérieuses, ses idées généreuses et tournées vers la tolérance. Ses ouvrages furent en bonne place au bûcher des vanités.

A lire, malgré tout, pour découvrir ce personnage des plus attachant !

Ci-dessous, la musique qui a présidé à une partie de l’écriture de cette notule…

Grand moment de solitude…

… pendant quelques heures, plus rien ne marchait !!! –Cliquer sur l’image pour la voir en grand-. Je n’avais même plus accès à l’interface de configuration/rédaction.

Et, évidemment, j’étais parmi ceux pour lesquels « nous cherchons la cause… ». Avec un peu de patience et après quelques recherches, j’ai été soulagé de constater que l’incident, assez long dans sa durée et qui a touché, semble-t-il, pas mal de monde, suivait une opération de maintenance chez l’hébergeur… Ouf !

PanneRéseau

Derrière le brouillard sonore…

Erich_KleiberIl s’en passait de bien belles, au Teatro Colon de Buenos Aires, en ce mois d’août 1940. On y donnait « Die Walküre » dans une distribution de rêve, avec un très grand chef, Erich KLEIBER, papa du célèbre Carlos dont je vous ai parlé ici, en exil en Argentine après avoir quitté l’Allemagne dès 1935, puis l’Europe en 1937. Là, il fit régulièrement venir quelques-uns des plus grands chanteurs européens pour des représentations prestigieuses, jusqu’à la fin de la guerre.

LawrenceIl fouette ce soir-là un orchestre très moyen pour en tirer le meilleur et livre une version d’un allant, d’un dramatisme et d’une énergie absolument prodigieux. Il est, en outre, entouré d’un casting excellent, avec notamment une Marjorie LAWRENCE de rêve, enflammée dès son entrée sur scène –très difficile à réussir : la voix est fortement sollicitée à froid– et qui va rester cette Walkyrie belle –assez loin des matrones que l’on avait coutume de voir alors-, jeune, avide de vivre, durant tout l’opéra. Une carrière trop courte que la sienne, abrégée par une vilaine maladie qui la laissera handicapée dès le milieu des années 40…

C’est magnifique, c’est livré avec flamme et passion et c’est malheureusement très mal restitué –mais au moins, le témoignage existe…-. Je ne résiste pas à vous en livrer deux très brefs extraits, qui s’enchaînent -le début de l’acte II-. Laissez-vous tenter, ça vaut vraiment le coup d’aller au-delà du brouillard sonore, réel, pour découvrir cela –même si ce n’est pas très confortable-.

Conversion en vue !

kopimismeAvec tous les débats en cours sur la laïcité, sur la liberté de conscience et son libre exercice, j’ai trouvé une religion à laquelle une conversion serait des plus drôles : le kopimisme !

Et ce n’est pas une blague : cette religion existe, elle est reconnue, au moins, par la Suède et se propage petit-à-petit dans les pays anglo-saxons; elle a développé un corpus de croyances –l’information est sacrée– et des symboles sacrés –la copie (copier/coller), à des fins de partage notamment, est un devoir du fidèle– !

Pour tout savoir, ça se trouve là, par exemple !

A quoi cela sert-il ? A rien, a priori, si ce n’est à se retrancher derrière le libre exercice du culte, pour télécharger éventuellement avec opiniâtreté et compulsion… Et l’Etat garantit le libre exercice du culte : Article 1 de la loi de 1905. «  La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ». C’est malin, non ??? D’autant que « les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public » ne mentionnent pas d’interdiction spécifique à cet effet…

Surprise hivernale…

NouveauLogoSurprises_GAUCHEAvec le retour de la neige depuis quelques jours –et elle tombe densément à l’heure où je rédige cette notule-, rien de mieux que de passer un week-end au coin de la cheminée –ou à côté du radiateur, pour les moins chanceux…-.

La surprise de ce mois de février, que vous trouverez ICI, est tout-à-fait adaptée pour cela, et devrait vous permettre d’aborder le mois le plus court de l’année en douceur…

Emotion esthétique…

Mathis

Dernièrement j’ai écouté cet opéra assez peu connu, créé dans des conditions difficiles en 1938, mais néanmoins très beau et intéressant à plus d’un titre.

C’est assez contrapuntique –une marque de ce compositeur-, bien écrit, les éclats maîtrisés alternent avec des moments de bel intimisme. L’oeuvre reste d’un abord relativement aisé cependant et s’écoute agréablement.

L’opéra raconte vaguement les interrogations du peintre Matthias Grünewald –et plus généralement de l’artiste– face au pouvoir politique, sur fond de luthérianisme naissant et de guerre des paysans dans l’Allemagne médiévale finissante –une période un peu méconnue en France mais fondamentale dans l’histoire de l’Allemagne-.

Pour Hindemith, compositeur allemand confronté à la montée du nazisme au moment de sa composition, ces questionnements étaient pleinement d’actualité -il s’exilera assez rapidement en Suisse manger du chocolat-.

-En extrait, ci-dessous, Le concert des anges, qui ouvre l'opéra-.

Matthias Grünewald est le peintre, dont on ne connaît quasiment rien en matière de biographie, qui a réalisé notamment le retable d’Issenheim, que l’on peut admirer au Musée Unterlinden, à Colmar. Le retable est impressionnant –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, la crucifixion est d’une expressivité crue qui me valut l’un de mes grands chocs esthétiques face à une oeuvre picturale, lorsque je le découvris vers 13 ou 14 ans. Il réalisa quatre autre crucifixions, qui évoluent progressivement vers un quasi-expressionisme. La puissance qui s’en dégage est absolument exceptionnelle, aucune photo ne peut cependant en rendre compte, le retable mesurant 3,50m sur 5,90m.

Grunewald_Issenheim

Entre deux rendez-vous et trois réunions…

censureRSF… j’ai relu avec plaisir cet excellent ouvrage –cliquer sur l’image pour la voir en grand-, tout-à-fait d’actualité en ces temps troublés.

« Censure et caricatures. Les images interdites et de combat de l’histoire de la Presse en France et dans le monde« . Jean-Michel RENAULT, ed. RSF

Je ne sais pas s’il existe encore ou s’il est aisément disponible, mais précipitez-vous si vous ne l’avez pas encore lu : c’est très bien fait, et hautement instructif –et l’ouvrage permet de (re)trouver des dessins de très grande qualité– !

Une histoire de la censure à travers le temps et l’espace, où l’on apprend beaucoup de choses sur l’évolution des moeurs, ici et ailleurs. Et un bien beau livre !