Playlist « Une page d’histoire… »

J’avais gardé celui-ci pour la bonne bouche, souhaitant lui accorder l’importance qu’il méritait a priori : un « nouvel » album des Rolling Stones, « On Air », même réalisé à partir de bandes de « concerts radio » d’archives enregistrées entre 1963 et 1965, ça suscite forcément la curiosité et une écoute attentive : je souhaitais donc avoir du temps à lui consacrer !

A vrai dire, tout ne m’était pas inconnu, ayant déjà un certain nombre de « bootlegs » où l’on pouvait retrouver certains de ces titres, dans ces versions-là… Mais, un énorme effort de nettoyage des bandes et de remixage permet de les entendre dans des conditions vraiment idéales, à partir de sources d’origine remarquablement bien conservées par la BBC.

Cet album est donc un vrai petit bijou : le groupe, enregistré pour diverses émissions de radio –Saturday Club; Blues In Rythm; Top Gear…– dans les conditions du live, joue remarquablement bien, et on ne trouve cette qualité d’ensemble chez aucun des groupes issus du courant du British Blues aussi tôt dans le temps : les premiers extraits ont été enregistrés en 1963 –à une époque où les Beatles jouaient un Rock’n’Roll assez cacophonique…-, et la formule est, déjà, très au point :

• une assise rythmique exceptionnellecf. extrait 1, 1963 : on comprend pourquoi le couple Jagger – Richards offrit un pont d’or à Charlie Watts pour qu’il entre dans le groupe : il apporte une touche de légèreté et une souplesse remarquables; on entend des lignes de basse inventives, vives et sans cesse en mouvement, selon des progressions harmoniques aventureuses-;

• deux guitares qui appliquent le concept « the ancient art of weaving«  cher à Keith Richards, mais qui fut assez rapidement perdu –et jamais retrouvé : Brian Jones s’est progressivement désintéressé de la guitare pour aller vers une foultitude d’autres instruments; Mick Taylor jouait une rythmique en contrechants et des soli; et Ronnie Wood « If he could » fait de son mieux, mais…– depuis;

• et surtout, un Mick Jagger d’une maturité remarquable pour un gamin de 20 ans –cf; extrait 2, 1964-, qui a su assimiler les idiomatismes des chanteurs noirs-américains mieux qu’aucun autre ! Il y met une morgue et une arrogance tout-à-fait bienvenues !

Durant ces concerts radiophoniques, les jeunes Anglais purent aussi découvrir la slide-guitar, dont Brian Jones était alors l’unique –et remarquablement talentueux- spécialiste dans le pays -cf. extrait 3, 1964-. On entend là un vrai souci d’authenticité, qu’on retrouvera rarement chez d’autres groupe issus de la vague du British Blues qui suivit –peut-être chez Alexis Korner, mais sans les talents de conteur d’un très bon chanteur qui donne tout le sens à cette musique, et pas même chez les Bluesbreakers de John Mayall, qui proposait essentiellement des compositions originales-.

Bref, un album merveilleux, qui laisse à entendre qu’avant de devenir « The Greatest Band In The World », les Rolling Stones furent vraisemblablement le premier et le meilleur groupe d’authentique Rythm’N’Blues anglais.

Notes de lecture…

Je traîne ce livre depuis quelques semaines, ce qui est plutôt rare –en général, la lecture d’un livre excède rarement quelques jours, et j’en lis souvent plusieurs en même temps…-, faute d’avoir beaucoup de temps à y consacrer, d’une part, et parce que j’aime bien compléter ponctuellement ce type d’ouvrages un peu « savant » par des lectures connexes. Il est en tout cas formidable, très bien structuré –normal, vu l’éditeur et l’usage de ce livre, qui se veut presqu’un manuel à l’usage d’étudiants un peu avancés en histoire…-.

Nonobstant, il constitue en effet une très bonne source de connaissances sur ce sujet assez peu abordé d’une partie de l’histoire des Francs, en définitive, que ce soit à l’école, au collège ou au lycée, voire à l’université. Il me souvient des antiques tableaux Lavisse pour écoliers, où l’on voyait :  « A Marseille, les Croisés prennent le bateau pour la Terre Sainte » ou encore « Saint Louis meurt de la peste devant Tunis » –cf. image de droite : toute une époque…-.
J’ai également, de longue date, voué une vraie admiration à Baudouin IV de Jérusalem, plus connu sous le nom de « Roi lépreux », sage et pieux pacifiste mort à 24 ans, mais, globalement, les tenants et les aboutissants du phénomène des Croisades m’échappaient quelque peu dans les détails, mes études en histoire médiévale ayant été essentiellement consacré à l’émergence des villes au Moyen-Âge puis s’étant orientées plus finement ensuite vers l’histoire médiévale locale –et de toute manière, l’histoire contemporaine était mon vrai cheval de bataille lors de mes lointaines études. A contrario, j’ai toujours détesté cordialement l’histoire moderne…-.

Quoi qu’il en soit, au-delà de son aspect didactique, voici une excellent livre, bien documenté, complété de cartes lisibles et explicites et d’une chronologie détaillée, qui permet réellement de comprendre le phénomène des Croisades et qui, de surcroît, se lit presque comme un roman.