Playlist « Les belles prises de son »

• The Cars – The Cars. 1978. Genre : new wave énervée. Une des meilleures prises de son de batterie que je connaisse : nuances dynamiques et respect des timbres, remarquable spatialisation. Les autres instruments ne sont pas en reste, mais, vraiment, la restitution de la batterie est remarquable. Enregistrement analogique.

• Joe Jackson – Body And Soul. Genre : Joe Jackson est inclassable. 1984. Outre un contenu musical de très haut niveau, la prise de son est très soignée et très réussie : grande dynamique, beaux timbres, belle profondeur. Le disque fut enregistrée dans un très ancien bâtiment de New York, construit en pierres et en bois et ayant abrité une loge maçonnique.
C’est l’un des tout premiers enregistrements numériques que j’ai découvert en Pop-Rock : en vinyle, à l’époque de sa sortie, la qualité était déjà excellente. En CD, c’est encore mieux sur un très bon système.

• Dire Straits – Love Over Gold. 1982. Genre : Pop-Rock. Grande profondeur et grande dynamique sur ce qui est à mon avis le meilleur album de Dire Straits. Enormément d’effets de rotation de phase et légère réverbération artificielle rajoutée « à l’ancienne »-prise de son analogique-.
Le vinyle sonnait mieux que la première édition en CD qui manquait de profondeur, mais les rééditions remastérisées sont désormais nettement supérieures. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est dimanche, on peut écouter cela très fort, c’est encore mieux, et ça va réveiller les voisins qui ont fait la java toute la nuit : il n’ a pas de petite vengeance :mrgreen: !!!

Education européenne

Après 10 jours d’intense labeur, sous une météo quasi-caniculaire, qui m’ont vu traverser plusieurs fois le département du nord au sud et du sud au nord, en voiture ou en train, j’ai enfin trouvé un peu de repos hier, en m’installant dans les très confortables fauteuils du parlement européen, cette antre de la démocratie apaisée –les débats transpartisans y sont remarquablement feutrés et la recherche du consensus est permanente (j’avais connu cela en étant invité à une séance du Bundestag à la fin des années 80), ça change de certaine assemblée nationale où la théorie de la conflictualité permanente est de rigueur…-.
J’ai pu y suivre un débat intéressant –je n’en attendais pas grand-chose, la surprise fut donc d’autant plus agréable ! -en présence de mon ministre de tutelle, dont la venue n’a même pas suscité de concert de casserole : il faut dire que le parlement est sous bonne garde !

Le tour de l’enceinte du parlement, qui m’a été imposé, est relativement long à effectuer à pied –compter 30 bonne minutes de marche au pas de charge– sous une chaleur accablante ! Quant au personnel, il est tout simplement d’une grande bienveillance, souriante et polyglotte !

En attendant et jusqu’à aujourd’hui, ce sont mes oreilles qui sont en jachère depuis près de deux semaines ! Si ça continue, faudra qu’a cesse !

50 ans et pas une seule ride !

Le label Archiv, filiale de Deutsche Grammophon tout ce qui touche au répertoire baroque ou aux interprétation historiquement informées du répertoire classique jusqu’au tout début du 19ème siècle, bien de publier un superbe coffret-anniversaire célébrant les 50 ans de The English Concert et son chef originel, l’Anglais Trevor Pinnock. Malheureusement, les quelques excellents disques que le chef enregistra en solo au clavecin ne viennent pas alourdir ce bel objet –99 CD + 1 DVD et un livret Anglais / Allemand consacré à l’orchestre et à son chef et replaçant les enregistrements dans leur contexte de l’époque, mais qui ne dit rien des oeuvres et des musiciens-.

Magnifique occasion néanmoins pour saluer de superbes interprétations de Purcell, Corelli, Bach, Handel, Telemann ou Vivaldi Mozart ou Haydn, mais aussi des compositeurs moins connus comme Boyce, Lebrun ou Sammartini pour n’en citer que quelques-uns.
Le chef anglais et son orchestre propose toujours de très belles versions, vivantes et chaleureuses, sans doute moins radicales que celles proposées par les musiciens « baroqueux » de la génération suivante, mais toujours enjouées et très bien équilibrées, et qui semblent désormais intemporelles.

Pour la petite anecdote, Trevor Pinnock était le dauphin de l’intouchable Karajan en matière de vente de disques du label Deutsche Grammophon, dans les années 80. Un succès mérité !

Et, pour la petite histoire : comme je n’ai vraiment plus de place sur mes étagères désormais, il se passera sans doute assez longtemps avant que je n’achète de nouveaux albums… Evidemment, les promesses n’engagent que…

Un lundi -de Pentecôte- à l’opéra

Très belle matinée passée à l’opéra pour débuter cette semaine, avec un enregistrement magistral des « Maîtres-chanteurs de Nuremberg », de Wagner, dans la version de Rafael Kubelik –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, chef d’orchestre quelque peu « maudit » avec ses enregistrements des opéras du compositeur ! En effet, alors qu’il était sous contrat avec Deutsche Grammophon, il enregistra trois opéras de Wagner, dont un seul fut officiellement publié par la firme : il s’agit de « Lohengrin », qui s’avère être cependant le moins réussi des trois enregistrements. Les deux autres sont un formidable « Parsifal » de 1981 et, donc, ces « Maîtres-chanteurs de Nuremberg » de 1967, qui, tous deux, dormirent longtemps dans sur les étagères de la firme et dans les archives de la radio bavaroise, avant d’être publiées, dans les années 90, par de petits éditeurs.

Et l’on découvrit alors deux merveilles !

Comment cela est-il possible ? La chose est concevable pour « Parsifal », enregistré à la même époque par Karajan, star absolue de Deutsche Grammophon, dont l’enregistrement est tout aussi fondamental que celui de Kubelik, et qui se vendit remarquablement bien, étant même consacré comme « meilleur enregistrement de l’année, catégorie opéra », en Angleterre et en Allemagne, bénéficiant par ailleurs d’un « Diapason d’or » en France. Il semblait difficile, financièrement, de proposer, en si peu de temps, deux versions du même opéra dont l’une aurait fait un four –la notoriété de Kubelik, dans Wagner, étant bien moindre que celle de Karajan-. La version de Kubelik, fruit d’une coopération avec la radio de Bavière, resta donc sagement sur les étagères de l’éditeur.
Le « Parsifal » de Kubelik est actuellement difficile à se procurer, mais il fut publié par un petit éditeur allemand, Arts Archives –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, dans d’excellentes conditions techniques –enregistrement numérique très soigné-, au moins aussi bonnes que celles dont bénéficia Karajan, même si la perspective est autre.

Pour « Les Maîtres-chanteurs », en revanche, il est plus difficile d’excuser la mise en sommeil de cette merveilleuse version, où tous les artistes -chanteurs, orchestre, choeurs et chef- font merveille : une vraie version d’ensemble, respirant une joie de vivre qui sied parfaitement à cette oeuvre.
Il semblerait, selon une légende assez fermement établie, que Dietrich Fischer-Dieskau, ayant appris l’existence de cette collaboration entre la radio bavaroise et Deutsche Grammophon, ait pris sa plume pour se fendre d’une lettre à l’éditeur, annonçant son intention d’enregistrer très prochainement le rôle de Hans Sachs.
Evidemment, le baryton vedette de l’époque, alors au sommet de sa carrière et se lançant dans ce rôle, Deutsche Grammophon ne pouvait pas manquer l’occasion : exit donc Kubelik ! Finalement, Fischer-Dieskau l’enregistra en effet, mais en 1976, avec Jochum, et le rôle, abordé sans doute un peu trop tard dans son parcours, ne lui convient pas du tout, à mes oreilles tout au moins ! Thomas Stewart, Hans Sachs chez Kubelik, lui est nettement supérieur : moins fin diseur, mais d’un humanisme vaillant bien plus convaincant.
Quoi qu’il en soit, la merveilleuse version de Kubelik finit par sortir chez un petit éditeur allemand, Calig, en offrant de surcroît un excellent contenu éditorial et dans d’excellentes conditions techniques.

Que du bonheur !

Playlist du soixantième anniversaire !

Non, je n’ai pas fêté mes 60 ans en ce mois de mai 2023, j’ai encore quelques années devant moi avant d’arriver à cette échéance ! En revanche, après les soixante ans de carrière des Rolling Stones célébrés l’année dernière –comme j’étais à l’hôpital, j’ai quelque peu laissé passé cet anniversaire-, un autre groupe anglais, The Kinks, fête cet événement cette année, en proposant cette excellente compilation, sortie en mars 2023 et achetée pour le coup en double LP à un prix très raisonnable. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Des groupes anglais « gros vendeurs » dans les années 60 –Beatles, Rolling Stones, Who, Kinks…-, les Kinks sont sans doute ceux qui ont connu une moindre notoriété et un essor commercial plus rapidement estompé, alors qu’ils ont régulièrement proposé des albums réellement intéressants, très construits –peut-être la plus belle illustration d’un certain mode de vie anglais, à travers les petites saynètes sociales doucement teintées de nostalgie par Ray Davies, le principal compositeur et leader du groupe– après avoir sorti des singles –45 tours– qui se vendaient comme des petits pains en début de carrière, et qui font désormais parie de l’histoire de la Rock Music : You Really Hot Me ; All The Day And All Of The Night ; Where Have All The Good Times Gone…

Pour ma part, parmi les quatre groupes cités précédemment, je les classe après les Rolling Stones, mais à égalité avec les Who et loin devant les Beatles. La compilation, organisée thématiquement, couvre une période s’étendant de 1964 à 1975. Un second volume est annoncé, mais l’essentiel des grand succès du groupe s’est construit durant sa première décennie d’existence. Belle présentation, remastering de qualité à partir des bandes d’origine et pressage silencieux.

Un bel anniversaire !

Playlist pour passer le pont !

Le pont envisagé, c’est celui de l’Ascension, évidemment, qui m’offre un peu de temps pour égayer mes oreilles. Du coup, le mot du jour est « Bridge », sachant que je ne connais pas assez la chanson française pour y identifier des histoires de pont ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On trouvera donc, dans cette playlist :
un live de Status Quo -le groupe préféré du nouveau roi d’Angleterre, selon une légende bien établie ! -, pas génial, mais qui comporte le remuant « Burning Bridges » ;
la jolie chanson « Like A Bridge Over Troubled Water » du duo vocal Simon And Garfunkel, qui connut son heure de gloire durant les seventies en proposant d’aimables bleuettes très harmonieuses ;
une version live de « Seven bridges Road » d’Eagles, sur un double-album compilation très inégal, dont l’écoute intégrale d’une seule traite ne m’est personnellement pas possible…
Un album assez anecdotique des Rolling Stonesc’est moi qui le dis-, « Bridges To Babylon », que je n’ai pas dû écouter plus de cinq fois intégralement ! A vrai dire, je le connais très mal…

Une playlist certes adaptée au pont de cette fin de semaine,
mais qui n’est pas très fameuse à vrai dire !

Playlist « Jeune virtuose de la baguette »

La playlist du jour, assez courte, est consacrée à un coffret que j’avais acheté il y a quelques temps déjà sur la boutique en ligne italienne, où il était encore accessible à prix réduit –ce n’est plus le cas désormais : en France ou ailleurs en Europe : il est nettement plus cher (quasiment le double), en ces temps d’inflation galopante-. Bien que présent sur mes étagères depuis deux ans, je ne l’ai pas encore totalement apprivoisé, et l’occasion était donc belle de le côtoyer d’un peu plus près. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Consacré « star de la baguette » très tôt dans sa carrière, il connut une ascension fulgurante, doublée, dès la fin des années 60, d’un manque de reconnaissance assez fermement établi en France, pour des raisons qui me semblent dépasser l’entendement. Sa carrière discographique est très importante : le coffret du jour propose les premiers enregistrements parus chez Deutsche Grammophon, mais il enregistra l’essentiel de sa discographie chez CBS-Sony, avec quelques entorses chez HMV-EMI ou Decca –une très belle intégrale des symphonies de Sibelius avec Vienne pour cette dernière firme-.

Le premier disque écouté comporte des pièces plutôt virtuoses et sonores, pas inoubliables mais pas désagréables non plus et qui conviennent très bien à ce remarquable technicien de la baguette, à la battue très claire et immédiatement lisible, qu’était le chef américain –une violoniste de l’orchestre de Paris m’a affirmé il y a plusieurs années que la mémoire prodigieuse et l’infaillibilité technique de Lorin Maazel constituait de très loin son meilleur souvenir de musicienne d’orchestre-.
Comme je suis généralement assez hermétique aux symphonies de Brahms, je ne porterai pas de jugement sur cette troisième symphonie : son écoute m’a suffisamment contenté pour que je ne passe pas rapidement à autre chose, sans laisser de souvenir particulièrement marquant non plus !
La « Symphonie Inachevée » de Schubert fut la première oeuvre que Maazel donna en concert, à l’âge de huit ans ! Elle est reprise sur le troisième disque, accompagnée de la quatrième « Symphonie Tragique ». Le coffret comporte par ailleurs une quasi-intégrale des symphonies du compositeur, à une époque où, hors la 8 et dans une moindre mesure la 9,  elles étaient encore très peu enregistrées. A part l’Inachevée, les symphonies de Schubert me sont à peu près aussi étrangères que celles de Brahms –et cette « Tragique » est presqu’assommante par moment, avec son finale qui semble interminable, cf. extrait ci-dessous-… Pour autant, je compte bien arriver à la fin du disque !

Playlist « Eroica » historiques

Etant d’humeur héroïque et aventureuse ce matin, j’ai bâti une playlist consacrée à quelques versions hisoriques de la troisième symphonie « Eroica » de Beethoven –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand, et sur ce lien pour écouter la plus ancienne des versions retenue-.

Intitulée « Eroica – Pour célébrer la mémoire d’un grand homme » après que Beethoven, dans un geste rageur, avait rayé la dédicace initiale « Grande symphonie – Bonaparte », qui venait de se faire sacrer empereur, la troisième symphonie resta toujours celle que le compositeur lui-même préférait à toutes les autres qu’il composa et, sans doute, celle qui révolutionna le plus profondément ce genre. De très bons articles y sont consacrés, ici ou texte assez long et dense-.


Dans l’ordre, donc, et en prémices, à titre documentaire, à la découverte de versions encore plus anciennes, j’ai écouté ce matin :
Toscanini, NBC Orchestre, 1939 : à mon avis la meilleure version du chef, moins dogmatique que celle qu’il enregistra en 1953. Etonnamment, la manière de Toscanini le rapproche parfois curieusement des versions HIP à venir près de 50 ans plus tard ! Une version visionnaire, donc, sous certains aspects !
Furtwängler, Vienne, 1944 : je me rappelle avoir lu une critique dans un guide discographique des années 80, qualifiant cette version de « plus grande version de tous les temps de la plus grande symphonie de tous les temps ». Rien que ça ! Plus tard, dans les musicographes anglo-saxons taxeront les enregistrements beethovéniens du chef de « vision pesante d’homme fatigué et malade »… Assurément, une vision très personnelle, marquée par son époque.
• Karajan, Staatskappelle Berlin, 1944 : le premier enregistrement du chef, alors tombé en disgrâce après sa période « Wunder Karajan », et qui en réalisa quatre autres officiellement. Version remarquablement enregistrée eu égard à la date, très « Kappelmeister », avec de très beaux équilibres entre les pupitres. Plus lente que les versions à venir, mais sensiblement plus rapide que de nombreuses versions enregistrées à la même époque.
Kleiber, Amsterdam, 1950 : excellente version, tempos vifs et très bel orchestre. Très chaleureusement recommandé comme « version de référence » avec la version Karajan-Philharmonie-EMI par de nombreux critiques contemporains. Les prises de son Decca de l’époque ne sont pas encore tout-à-fait ce qu’elles seront plus tard…

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