Un jour – Un album

La pochette indique : « Ses derniers enregistrements » : paru à titre posthume en 1986, quelques mois après le décès du pianiste –octobre 1985, vraisemblablement d’une erreur médicale-, ces deux sonates constituent le testament discographique de l’immense pianiste russe Emil Gilels –1916 – 1985-, qui n’eut donc pas le temps d’achever l’enregistrement d’une intégrale des sonates de Beethoven –il en manque 5, dont, malheureusement, la 32ème et dernière : perte inconsolable-, entamé dès le début des années 70. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Immédiatement multi-primé à sa sortie –et, chose assez rare finalement, dans le monde entier-, cet album est absolument magnifique et d’une beauté poignante, nonobstant les conditions particulières de sa sortie. Outre une beauté formelle qui rend l’écoute de ces oeuvres d’une évidence rare –le sens de la construction est remarquable, comme dans toutes les sonates du compositeur qu’il a enregistrées-, Gilels y ajoute une nostalgie rêveuse, tendre et profonde qui sied particulièrement bien à ces deux merveilleuses sonates.

Considéré comme le plus grand pianiste beethovénien de son temps –il fut notamment le pianiste qui interpréta le plus souvent, en concert, les concertos pour piano de Beethoven au 20ème siècle– sa chronique nécrologique lui rendait hommage en ces termes :

« Il avait la sagesse de Solomon, la beauté de sonorité d’Arrau, l’intelligence de Schnabel et la spiritualité de Lipatti. Son décès éteint une voix unique dans le monde de la musique ».


Pour lire –en anglais– une biographie exhaustive du pianiste, je vous propose de vous rendre ici.

L’album, acheté le jour même de sa sortie en France, semble indisponible sous cette forme désormais, mais on le retrouve aisément au sein de la quasi-intégrale que vous pouvez écouter en ligne ici, par exemple (CD8, plages 6 à 17)-.

Playlist anti-idées reçues

Lorsque j’étais plus jeune, il y a une petite trentaine d’années, il était de bon ton de considérer Claudio Arrau comme un pianiste d’une profondeur marmoréenne, avec sa sonorité à la fois grave et opulente et son goût prononcé pour des tempos très modérés, voire, dans certains cas, d’une lenteur extrême. Personnellement, j’aime assez, mais ne suis pas totalement inconditionnel, cependant, des enregistrements qu’il réalisa pour Philips, à partir des années 60 et jusqu’au son décès, en 1991, à l’âge plutôt avancé de 88 ans –il enregistra quasiment jusqu’à l’année de sa mort-. En définitive, plutôt attaché à des lectures un peu plus vives et claires, je m’en étais un peu éloigné, et nombre de ses interprétations quittent assez peu souvent leurs étagères. A contrario, je reviens assez régulièrement, et avec plaisir, vers ses enregistrements antérieurs.

C’est pourquoi, j’ai été très agréablement surpris en écoutant cet album –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, trouvé pour une bouchée de pain dans un bac à soldes, et qui propose des enregistrements de relative jeunesse : le concerto de Brahms s’avère très éloigné des futurs enregistrements que le pianiste chilien réalisé plus tard : ici, c’est à la fois vif et clair, presqu’autant que la célébrissime version de Clifford Curzon, qui, paraît-il s’inscrit vers les sommets de la discographie –personnellement, je ne l’a goûte pas outre mesure-. De même, les quelques sonates de Beethoven proposées sont très différentes dans l’esprit de celles qu’il enregistra plus tard pour Philips. 

Un joli coffret et très bonne surprise, donc ! Et, pour faire bon poids bonne mesure, je vous en propose même un petit extrait en prime !

Playlist haut-de-gamme, lectures et autres considérations

Je me suis lancé à l’assaut, ce matin, des concertos pour piano de Beethoven –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Une très belle interprétation d’un excellent pianiste russe –la critique musicale est élogieuse à son égard– magnifiquement accompagné par un chef que j’apprécie beaucoup dans Sibelius, et dont l’intégrale des symphonies de Beethoven n’avait pas laissé indifférent de très nombreux auditeurs –je suis un peu plus réservé pour ma part : c’est très bien, mais pas si sidérant que ce que j’ai pu en lire par ailleurs-. 
Nonobstant, ces concertos trouvent ici une très belle interprétation, le pianiste suscite le dialogue en permanence et l’orchestre lui répond au quart de tour –et vice-versa-. Les conditions technique sont remarquables –la meilleure version sur mes étagères, à cet égard– : un vrai bonheur !

Comme je connais ces oeuvres à près par coeur –sauf pour ce qui concerne le deuxième concerto, que j’écoute assez rarement-, cela m’a permis d’entamer la lecture, en parallèle, du très bon roman que vous découvrez sur l’imagette de droite, lecture entreprise après avoir vu la série télévisée –10 épisodes-, que j’ai bien aimée.

On y suit l’enquête d’un psychiatre –l’aliéniste, c’est lui– clone de Sherlock Holmes, affublé d’un journaliste en clone de Watson, poursuivant une sorte de clone de Jack-The-Ripper sanguinaire et dérangé  dans les bas-fonds de New York à la toute fin du 19ème siècle, avec en guest star un Teddy Roosevelt en incorruptible préfet de la police locale –ce fait est authentique-.


Lecture-détente, donc, qui vient en complément des ouvrages plus « sérieux » que vous trouverez dans la barre des menus à droite : une traduction facile à lire du Kalevala, un ouvrage sur l’Angleterre victorienne et une revue consacrée au rattachement de l’Alsace-Moselle à la France à la fin de la 1ère guerre mondiale, il y a 100 ans, très bien documentée, notamment sur les événements qui ont conduit à la mise en place d’un éphémère « Soviet de Strasbourg » –fait assez peu connu ailleurs qu’ici…-.

Playlist Beethoven Rarities

Précisons d’emblée que cette playlist, malgré son titre, ne présentera pas des oeuvres excessivement rares : le corpus beethovénien est remarquablement défendu en termes discographiques et, sauf erreur de ma part, aucune oeuvre majeure ou mineure du compositeur n’a été livrée au public ces dernières années ! Non, il s’agit plutôt ce matin d’écouter des oeuvres du génial sourd que j’écoute plutôt rarement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça commence donc avec « Fidelio« , son unique opéra, qui existe également sous une forme plus primitive sous le nom de « Leonore ». Livret tarabiscoté et assez riche en rebondissements, écriture orchestrale forcément maîtrisée et charpentée –on est chez Beethoven, quand même !– et traitement des voix faisant assez largement abstraction du « beau chant ».
L’oeuvre n’est pas d’un accès si aisé qu’il y paraît, et, bien qu’il en existe de nombreuses et excellentes versions, ce n’est pas l’opéra qui supporte le mieux une écoute au disque selon mes oreilles –en représentation à opéra, ça passe beaucoup mieux ! -. La version du jour fait partie des plus remarquables, la vie du concert en plus : très bien dirigée –belle petite harmonie notamment-, et excellemment chantée, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on lit la liste des grands noms de sa distribution. A privilégier, très nettement, par rapport à la version studio enregistrée presqu’au même moment par le vieux chef marmoréen et grommelant !

La musique pour piano de Beethoven est avant tout connue pour ses 32 sonates –corpus représentant « la pierre angulaire de la musique pour piano » selon Shostakovich-.
Plus jeune, j’avais, en 33 tours, un gros coffret Telefunken –interprète : Rudolf Buchbinder– contenant l’ensemble « du reste » –dont beaucoup d’oeuvres de jeunesse hors catalogue des oeuvres officiellement publiées, cf. extrait ci-dessous– : comme le pressage n’était pas fameux, je l’ai peu écouté, malgré les qualités du pianiste. En CD, outre une assez grande quantité de versions des Variations Diabelli et des Variations Eroica présentes dans ma discothèque, un coffret tiré de la « Beethoven Edition » – très exhaustive et parue pour je ne sais plus quel anniversaire commémoratif– permet d’aborder toutes les pièces pour piano écrites par le compositeur : bagatelles, variations, rondos, fantaisies et autres canons. Cet ensemble est important en quantité, et souvent de très belle qualité –notamment les nombreuses séries de variations-, mais je l’écoute assez rarement en définitive, allant beaucoup plus spontanément vers les sonates.

Enfin, le dernier disque présente une rare transcription pour petite harmonie de la septième symphonie par le compositeur lui-même, afin de lutter contre le phénomène de transcriptions plus ou moins nombreuses et talentueuses réalisées par d’autres que lui de ses oeuvres. Les deux premiers mouvements sont très réussis, les deux derniers un peu moins –la musique s’y prête vraisemblablement beaucoup moins-, mais le disque, bien enregistré, s’écoute très agréablement au petit matin et propose un livret très informatif –ce qui est important pour ces oeuvres rares sous cette forme– !

Playlist d’entame de soirée

Au terme d’une chaude journée laborieuse –l’arrivée de l’automne météorologique, annoncée pour demain, coïncide presqu’exactement avec l’automne calendaire cette année-, c’est une playlist courte mais, une fois n’est pas coutume, apaisée, qui m’attendait, avec la 32ème et dernière sonate pour piano de Beethoven -très belle chronique de cette oeuvre à lire ici-, l’une de celles que je préfère et que, donc, j’écoute le plus régulièrement.

La version du jour, toutefois, est très étrange : vraisemblablement, la plus lente de l’entière discographie, puisqu’elle s’étend sur près de 40 minutes, alors que, traditionnellement, la sonate est interprétée en 22 à 25 minutes environ. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Evidemment, sur ce tempo lentissime, la mélodie tend à se disloquer quelque peu –même si on ne trouve pas forcément dans cette version des profondeurs insondables– et, souvent, l’harmonie est noyée dans la pédale et des accords sont arpégés –c’est surprenant, surtout, voire proche du contresens, pour l’introduction de la sonate-, mais, pourtant, cela s’écoute sans déplaisir, tant l’oeuvre est remarquablement écrite et le pianiste dispose d’un toucher plein de couleurs ! Evidemment, il ne s’agit pas d’une version pour découvrir l’oeuvre, mais c’est une belle version de complément pour l’entendre autrement –généralement, Beethoven écrit si bien que ses oeuvres supportent assez bien des visions très divergentes de son propos sans qu’elles en pâtissent outrageusement-.

Vous pouvez écouter cette version ici.

Anatol Ugorski, qui est donc le pianiste du jour, fut sans doute l’un des derniers artistes-martyrs de l’ère soviétique et resta, jusqu’à sa fuite en Allemagne dans des conditions rocambolesques, confinées au arrière-salles de concerts des villes les plus reculées de l’ex-URSS, où il trouva pourtant toujours un public pour suivre ses concerts. C’est au début des années 90 qu’il se fit connaître triomphalement en Europe de l’Ouest, même si, depuis, le soufflet est un peu retombé.
Ses albums sont assez souvent très singuliers, le personnage se montrant volontiers iconoclaste, mais j’aime beaucoup ses « Variations Diabelli » de Beethoven et son interprétation de la transcription pour piano main gauche de la chaconne de Bach par Brahms mérite un large coup d’oreille également.

De quoi aborder calmement ce dernier jour d’été !

Playlist « Nuits blanches »

Parti en séminaire durant les trois derniers jours de la semaine, j’ai passé deux nuits quasi-blanches qui m’ont permis de réviser quelques classiques présents sur mon iPad pour passer le temps et, éventuellement, trouver de quoi me bercer pour m’endormir –ça n’a pas marché pour ce qui est du sommeil, mais j’y ai trouvé quelques satisfactions auditive quand même ! -.
Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand : les grands noms côtoient les grands noms  et le tout s’écoute avec un plaisir certain ! -.

Comme j’étais parti très tôt mercredi matin, ça fait près de 60 heures quasiment sans dormir : ce qui n’est plus raisonnable à mon âge vénérable, et je suis donc revenu à la maison hier soir avec un gros mal de crâne à peu près dissipé ce matin ! Même si je suis généralement un « petit dormeur », je n’étais pas malheureux de retrouver mon lit hier soir !
Nonobstant, ce séminaire a vu le meilleur côtoyer le pire, comme c’est souvent le cas en ces occasions, et il aurait pu être raccourci d’une journée –et donc d’une nuit où j’aurais pu dormir…-, mais ça reste surtout l’occasion de revoir des collègues venus de toutes les régions pour parler d’autre chose que du travail !

Playlist pastorale en noir et blanc

Le curieux titre de cette notule introduit un album réservé aux auditeurs curieux ou amoureux du piano, au choix…  Entre 1837 et 1865, Franz Liszt, plus prodigieux pianiste de son temps, transcrivit toutes les symphonies de Beethoven pour le piano, afin d elles rendre accessibles au plus grand nombre –il était plus facile de réunir un pianiste et un piano qu’un orchestre dans un salon…-. 

Evidemment, ces transcriptions, comme la majorité des oeuvres de Liszt, ne sont pas à mettre sous tous les doigts, tant elles sont virtuoses et requièrent de maîtrise ! Néanmoins, elles sont, très généralement, remarquablement bien réalisées, et le transcripteur refuse les effets faciles qu’il mit parfois dans ses transcriptions et autres paraphrases d’opéras, autrement plus ostentatoires. 

J’ai fréquenté ces transcriptions très tôt dans ma vie de mélomane, et les ai toujours beaucoup aimées : tout jeune et dès leur sortie, j’achetais la –formidable à mes oreilles– somme réalisée par le virtuosissime Cyprien Katsaris, sur un piano spécialement réalisé pour lui et à cette fin, puis, un peu plus tard, l’intégrale beaucoup plus sage d’une excellente pianiste un peu méconnue, Idil Biret. J’ai aussi quelques symphonies enregistrées par Leslie Howard dans le cadre de sa très exhaustive intégrale Liszt –belles mais moins intéressante que la première citée du fait d’une prise de son un peu terne-. La transcription de la 5ème symphonie par Glenn Gould est, à mon sens, exceptionnelle également.

Le disque de ce jour –cliquer sur l’imageette pour la voir en plus grand– présente une originalité : les oeuvres sont jouées sur des pianos de l’époque des transcriptions –un Blüttner de 1867 et un Erard de 1837, qui ont demandé des centaines d’heures de patiente restauration-. Les prises de son s’avèrent exceptionnelles, et Yury Martynov, le pianiste du jour, est excellent : il s’est totalement approprié ces partitions difficiles et les restitue magnifiquement ! Les couleurs apportées par ces pianos « d’époque » sont très différentes de celles des pianos de concert actuels et viennent apporte un bel éclairage nouveau et complémentaires à ces oeuvres : la « pastorale » est magnifique ! Une chouette playlist de rentrée, puisqu’il paraît que c’est le jour !

Redécouvrons de vieilles connaissances…

Le changement de matériel évoqué dans la notule précédente me pousse à réécouter de vieilles connaissances que je connais plutôt très bien du point de vue sonore, puisqu’au gré de mes visites anciennes et nombreuses dans les auditoriums de la région, je m’en servais régulièrement pour aiguiser mes oreilles. J’ai même, quelques temps, dépanné deux magasins dont les tenanciers étaient mes amis, et je passais souvent mes samedis après-midi à y tenir le rôle de « conseiller – venceur – livreur ». En échange, j’y achetais mon matériel à prix coûtant : vu les marges pratiquées à l’époque –fin des années 80 / début des années 90-, c’était très intéressant, je ne suis pas sûr qu’il soit possible de pratiquer les mêmes marges de nos jours, où la concurrence de la vente en ligne et l’ouverture vers des boutiques hors de nos frontières ont largement contribué à faire baisser les prix.
Bref, on retrouve dans cette playlist –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– :

une assez fabuleuse intégrale des symphonies de Beethoven, qui fit l’effet d’une bombe à sa sortie en 1962, cohérente de bout en bout du point de vue de l’interprétation –dynamique, puissante, remarquablement maîtrisée– et à laquelle les dernières moutures soniques rendent parfaitement justice : largeur et profondeur de la scène sonore, beauté des timbres, rondeur des timbres malgré parfois un léger halo de réverbération superfétatoire;

un album de pop-rock encore enregistré en analogique aux premiers temps du numérique et bourré d’effets –rotations de phase, échos, réverbération artificielle…-, dont le contenu, aux accents parfois dylanesques, est souvent excellent. Le long « Telegraph Road » est une véritable aubaine pour tester une chaîne Hi-Fi !

une quatrième symphonie de Tchaïkovsky enflammée et passionnée, où l’enjeu, en matière de transparence sonore, est d’entendre le bruit du ventilateur qui sert à rafraîchir le chef d’orchestre pendant qu’il dirige… –Cliquer sur l’extrait ci-dessous pour découvrir cette belle version-;

enfin, une bande-radio de très belle qualité d’un concert de non moins belle qualité, puisque même à la fin de sa vie, un vieux et fatigué Karajan dirigeait Richard Strauss comme personne et que le live apporte un supplément d’âme à des interprétations de ce compositeur qui furent toujours remarquables, tout au long de la vie du chef.

Playlist fantasque -mais pas tant que ça, finalement-

Le point commun à la playlist du jour, c’est le chef d’orchestre italien Giuseppe Sinopoli -pour en savoir plus, cliquer ici et -, à la baguette pour chacune des oeuvres écoutées. Décédé dans la force de l’âge et dans l’exercice de ses fonctions en 2001, il vint assez tard à la direction d’orchestre, mais pas à la musique, puisqu’il commença à composer très tôt. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Complètement atypique dans le paysage musical –il était notamment diplômé en anthropologie criminelle…-, sa carrière discographique fut météorique et marquée par quelques disques souvent très controversés pour leur caractère idiosyncrasique fortement marqué : généralement, les gens aiment sans réserve ou détestent cordialement. Pour ma part, je m’inscris-sans réserve- dans le premier camp, et quasiment chaque disque qu’il a enregistré et qui trône dans ma discothèque constitue, au pire, une très bonne version de complément, pour, justement, aborder l’oeuvre sous un autre angle.

Je l’ai découvert il y a longtemps par l’achat de son tout premier disque enregistré avec le Philharmonia Orchestra, à la tête duquel il venait d’être nommé, et qui faisait partie de mes tout premiers achats de CD –Mendelssohn, Symphonie n°4 « Italienne + Schubert, Symphonie n°8 « Inachevée » : un album vers lequel je reviens toujours avec beaucoup de plaisir-. –Cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand, et sur l’extrait ci-dessous de la playlist ci-dessus !-.
Parmi tous ses enregistrements, réalisés sur une période assez brève, j’aime beaucoup son intégrale des symphonies de Mahler, très personnelle et subjective, ainsi que tous ses enregistrements du compositeur anglais Elgar –même les Anglais en raffolent !-, des symphonies de Bruckner,  des deux Richard –Strauss et Wagner-, mais aussi ses remarquables albums consacrés à la « Seconde école de Vienne », qui s’inscrivent parmi les sommets de la discographie de ces oeuvres.

Playlist printanière

Ici, le printemps semble définitivement installé, presque sans crier gare, durant le week-end –mais trop occupé par les travaux, je ne m’en étais pas vraiment rendu compte-, et, hier, déjouant avec témérité les dictons antiques, j’ai décidé de me découvrir d’un fil, en remisant enfin au placard mon manteau d’hiver !
C’est donc une playlist printanière dont j’avais besoin pour m’acclimater !

Entamée très tôt –presqu’avant l’aube-, voici donc une playlist composée d’enregistrements plutôt anciens –années 50 et 60-, mais qui restent aussi frais, par leur spontanéité, qu’un petit matin de printemps à l’heure où le soleil darde tout juste ses premiers rayons ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour un réveil dans la bonne humeur, le premier album proposant quelques valses de Strauss et autres bonbons plus ou moins sucrés convient parfaitement : de belles lectures, par un chef qui ne négligeait pas ces oeuvres et les traitaient avec respect. Ici, avec le Philharmonia Orchestra, les lectures sont soignées très bien rendues, même si on n’y trouve pas tout-à-fait l’idiomatisme des versions enregistrées avec la philharmonie de Vienne.

Les Variations Enigma par Beecham, en revanche, sont totalement idiomatiques dans cette version : composition anglaise jouée par un orchestre et un chef anglais. C’est très bien, et, cependant, ce n’est pas ma version préférée, j’en connais quelques autres encore plus abouties –et mieux enregistrées-.

Il fut un temps où les grandes firmes discographiques pouvaient se permettre de réunir les plus grands artistes pour former d’épisodiques formations de chambre, le temps d’un enregistrement : c’est le cas avec cette très belle version des trios de Beethoven. Ces réunions furent parfois hasardeuses, proposant des résultats pas toujours probants –chaque « star » voulant s’approprier le leadership– : ce n’est pas le cas ici. On entend une belle collaboration chambriste, et les oeuvres sont magnifiquement jouées et  interprétées. Les trois premiers trios de Beethoven sont ses premières compositions officiellement éditées et, déjà, le sérieux et un certain sens de la « construction implacable » du musicien sont sous-jacents dans des compositions d’une belle fraîcheur. –cf. extrait-.

Enfin, le jeune Lorin Maazel propose, dans l’un de ses premiers disques, une version tout bonnement épatante de la symphonie de César Franck : c’est vif, plein d’arêtes et de spontanéité.

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