Playlist « Retour en enfance »

Après m’être infligé la playlist « seconde chance » qui a confirmé que, décidément, les raisons de ne pas apprécier les albums présentés étant totalement justifiés, je retombe en enfance aujourd’hui avec quelques albums tirés de la discothèque paternelle que j’écoutais religieusement lorsque j’avais 8 ou 9 ans. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

J’éprouve toujours un attachement certain pour le poème symphonique «Mazeppa», de Liszt, mais encore plus pour la «Fantaisie hongroise», pour piano et orchestre. Cette version est absolument remarquable, assurément la meilleure au sein de ma discothèque, avec un chef qui a toujours excellé dans les oeuvres du compositeur et un fabuleux pianiste un peu injustement méconnu, Shura Cherkassky.
La musique du ballet « Casse-Noisette » de Tchaïkovsky est une oeuvre populaire, d’accès très facile, même pour de jeunes enfants, et j’adorais cette très jolie pochette, propre à l’édition française de ce disque. Malheureusement, toutes les rééditions actuelles reprennent le visuel de la pochette allemande, à mon avis moins réussi…

Enfin, le concerto pour piano n°5 « Empereur » de Beethoven tournait souvent, dans cette excellente version que j’ai redécouverte dernièrement, au détour d’un petit coffret sous licence consacré à Gina Bachauer, pianiste grecque naturalisée anglaise, accompagnée ici par un chef au nom imprononçable, presque débutant –l’enregistrement date de 1963, il avait alors 30 ans et a enregistré presque jusqu’à son décès, en 2017-. J’ai écouté ce disque si souvent qu’il a fini très  usé,  presqu’en rondelles !

Playlist du week-end : « Seconde chance »

J’ai entamé de bon matin une playlist « seconde chance », qui doit permettre de me faire éventuellement changer d’opinion à propos d’enregistrements que je n’apprécie pas, pour diverses raisons. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

A ce stade de mes écoutes –deuxième album présenté-, je n’ai pas changé d’avis :
Das Rheingold, qui ouvre « Der Ring des Nibelungen », de Wagner, dans la version de Levine, est toujours aussi placide, englué dans des tempos assez lents –même si l’orchestre est fort beau-, et chanté presque sans passion parfois. L’une des deux ou trois versions que j’aime le moins, et mon opinion de ce jour n’a pas évolué !

Elgar, Variations Enigma, Bernstein. Dans la dernière partie de sa vie, Bernstein dirigeait presque tout lentement, voire très lentement, et ce qui pouvait parfois fonctionner dans Mahler –mais, à vrai dire, je ne goûte pas non plus particulièrement ses dernières interprétations de Mahler– ne fonctionne guère dans les variations Enigma, qui en deviennent parfois bruyantes, voire tapageuses. Nimrod –variation 9– est d’ailleurs jouée comme l’adagietto de la cinquième symphonie de Mahler… Les compléments sont aussi lents et tapageurs –cf. extrait-.

A vérifier par ailleurs pour la suite si, comme dans mon souvenir :
le troisième concerto pour piano de Beethoven est interprété de façon glaciale, au piano, dans la version présentée ; l’accompagnement orchestral, au demeurant, est assez moyen dans ma mémoire ;
cette version de la neuvième symphonie est assez peu passionnante tant elle s’étire parfois en longueur -cette version fut pourtant assez largement saluée par la critique au moment de sa sortie-.

Playlist « Remontée dans le temps »

Après des jours de jachère auditive, je remonte dans le temps, avec cette courte playlist, puisqu’elle est composée respectivement des deuxième et troisième disques que l’on m’avait offerts, lorsque j’étais encore enfant –bien avant mes années collège-, au début des années 70 !

J’ai dû les écouter une bonne centaine de fois depuis –ma discothèque étant alors remarquablement peu fournie, ce n’était pas bien difficile-, mais très rarement ces trois dernières décennies…

Evidemment, je ne les ai plus en LP, mais ils sont toujours présents dans ma discothèque. Dans les concertos de Liszt –j’ai toujours adoré la première partie du second concerto-, j’ai trouvé des versions régulièrement plus nourrissantes, même si celle écoutée ce jour est très loin d’être indigne et faisait alors partie des versions largement recommandées en France, où le pianiste a toujours bénéficié d’une énorme réputation –qu’on peut interroger avec le recul d’aujourd’hui…-.
Pour ce qui concerne Tchaïkovsky, en revanche, difficile de faire mieux en termes de hauteur et de fermeté du discours : c’est noble et grand, même si on peut faire autrement de manière tout aussi persuasive.

Un peu de nostalgie ne nuit pas…

Pour vous, j’ai testé…

… la commémoration du bicentenaire de la mort de Napoléon !

Test tout-à-fait probant !!! Le thème fait évidemment polémique en ce moment, mais, à travers l’histoire, le personnage a toujours été sujet à des appréciations très contrastées, y compris de la part de ses contemporains. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

En attendant, j’en profite –sous la mezzanine et non pas sous la coupole…– pour écouter deux excellentes versions de ces oeuvres très populaires :
la symphonie « Héroïque », dédiée par Beethoven « à la mémoire d’un grand homme » ;
son concerto pour piano n°5, aux évocations parfois assez martiales et à la partition truffée d’annotations militaires par le compositeur, et dénommé « Concerto Empereur »parce qu’à sa première écoute et selon la légende, un spectateur aurait dit : « C’est fou, c’est grand, on dirait l’empereur ! » –ce titre n’est pas du compositeur, mais il est passé à la postérité-.

Beethoven, fervent partisan de la révolution française, admirait profondément le général Bonaparte, tout comme il détestait cordialement l’empereur Napoléon…

Playlist « Tiré de l’oubli »

Max Bruch fut un musicien assez célèbre en son temps, qui vécut longtemps, composa beaucoup –plus de 200 oeuvres répertoriées, dans tous les genres : symphonies, musique concertante, musique de chambre, opéras…– et qui, pourtant, ne doit son passage à la postérité qu’à son premier concerto pour violon, seule oeuvre régulièrement inscrite au répertoire de tous les grands violonistes.
C’est tout-à-fait justice pour cette dernière oeuvre, et un peu injuste pour le reste de sa production, ancrée dans la grande tradition romantique allemande : il convenait, avec cette playlist, de réparer cet oubli ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• Le concerto pour deux pianos et orchestre n’est pas remarquable, mais se laisse agréablement écouter –cf. extrait ci-dessous-. Il a été redécouvert tardivement, et son histoire singulière et un peu rocambolesque est racontée ici. En complément de cet excellent album, le concerto pour deux pianos de Mendelssohn, presqu’aussi rare et oublié, est une oeuvre de jeunesse irradiant de joie de vivre, composée lorsque le compositeur était à peine adolescent, et qu’il a vraisemblablement créée avec sa soeur Fanny au deuxième piano.

Seule autre pièce à être un peu passée à la postérité, Kol Nidrei, pour violoncelle et orchestre, est un « Adagio sur deux mélodies hébraïques pour violoncelle et orchestre avec harpe ». Certains reprochèrent à Bruch, de confession luthérienne, de s’approprier des mélodies issue de la liturgie hébraïque, mais c’est une très belle oeuvre, très lyrique, ici dans une version décantée et presqu’ascétique, qui lui sied à ravir.

Justement célèbre, le premier concerto pour violon est un pilier du répertoire des grands concertos pour violon du 19ème siècle, à côté de ceux de Beethoven, Mendelssohn ou Brahms pour ne citer que des compositeurs allemands. En disque, il est d’ailleurs régulièrement couplé avec l’un de ceux-ci, sans souffrir de la comparaison –à mes oreilles, il est même assez nettement meilleur que celui de Brahms-.

Enfin, j’ai une tendresse particulière pour les trios pour alto, clarinette et piano : ils constituent de jolies pièces de musique de chambre, sans grande prétention, mais s’écoutent agréablement et j’ai le souvenir d’avoir commencé à déchiffrer la première –la plus belle à mon avis– au violoncelle, il y a très –très ! – longtemps.

Un bel ensemble à découvrir, ou redécouvrir !

Playlist « Vieux lions et jeune félin »

Le premier concerto pour piano de Tchaïkovsky, cheval de bataille du répertoire concertant, est la première oeuvre que j’ai écoutée de manière consciente de tout le répertoire classique : je le réclamais encore et encore, au grand dam de mon père, mélomane averti qui détestait cette oeuvre, et à tel point que ce fut mon tout premier disque, offert pour l’anniversaire de mes six ans. C’est une oeuvre spectaculaire, ouvertement virtuose et empruntant quelques thèmes au folklore russe, dans laquelle le piano et l’orchestre dialoguent à égalité dans un climat romantique.

Souvenirs d’enfance, donc : j’en ai écouté trois formidables versions aujourd’hui ! Bien interprété, ce concerto reste merveilleux, mais les très bonnes versions de l’oeuvre ne sont pas si nombreuses, malgré le nombre faramineux d’enregistrements qu’on en trouve ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Premier « Vieux lion » : Shura Cherkassky, c’est la fantaisie brillante et l’imagination au pouvoir : un piano coloré et inventif, dans la plus pure tradition virtuose, même si l’accompagnement orchestral, ici, n’est pas tout-à-fait à la hauteur de l’engagement du pianiste.

Le « Jeune félin », c’est le pianiste Ivo Pogorelich, qui enregistrait ici son cinquième disque seulement. Du grand piano, très virtuose ici aussi, dans des tempos larges, avec de grands contrastes dynamiques et une belle sonorité. L’orchestre l’accompagne dans le même esprit, une vision très romantique et très bien assumée.

Enfin, le second « Vieux lion » était encore un assez jeune lion au moment du premier enregistrement qu’il fit de cette oeuvre, lors de sa première tournée américaine. Emil Gilels, grand spécialiste de ce concerto, l’a enregistré une vingtaine de fois et cette version princeps dans son catalogue personnel l’est aussi, à mes oreilles au moins, dans la discographie de l’oeuvre ! Ici, le chef et le pianiste se livrent à une vraie confrontation dialoguée, qui mêle à la fois extrême virtuosité et rigueur extrême : une hauteur de vue impressionnante, faite de bravoure, de panache et de poésie, et peut-être le plus parfait enregistrement de ce beau concerto !

Playlist richement colorée

La playlist de ce jour est entièrement consacrée au compositeur russe Piotr Illitch Tchaïkovsky,à  travers des oeuvres remarquablement populaires et dont la faveur auprès du grand public ne s’est jamais démentie. Les mélomanes les plus pointus voient plutôt en lui un compositeur « facile et sentimental » et le critiquent volontiers pour cela. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

C’est oublier un peu vite qu’il fut un orchestrateur de génie, certes assez conformiste formellement, mais explorant toutes les couleurs de l’orchestre et, et notamment certaines couleurs sombres aux vents qu’on n’avait pas forcément coutume de beaucoup entendre alors. Il sut également intégrer, à mon avis avec beaucoup de réussite, des éléments plus folkloriques issus de la musique populaire russe à sa musique fortement teintée inspirée de la « musique savante occidentale ».

Ses trois dernières symphonies, les plus populaires, sont en effet d’accès facile mais n’en demeurent pas moins belles pour autant, et le talent coloriste du compositeur y fait merveille. De même, lorsque son concerto pour piano, remarquablement populaire, est joué de manière aussi vigoureuse que dans la version proposée ici, toutes les facilités du musicien sont oubliées –cf. premier extrait. le pianiste s’était fait une spécialité de ce concerto, et il en existe une vingtaine de témoignages enregistrés-.

Pourtant, lorsque sa musique est bien interprétée comme c’est le cas pour chacun des albums de la playlist, le sentimentalisme réel ne sombre jamais dans le larmoyant facile et l’écoute de ces disques procure est un réel plaisir –extrait ci-dessous : ça dépote sévère ! -, après une assez longue période de disette et au terme d’une semaine un peu harassante !

Playlist « Le troubadour du piano »

C’est dans les années 40, pendant la guerre et à l’occasion de leur interprétation des Variations symphoniques de César Franck, que le chef allemand Wilhelm Furtwängler avait surnommé le pianiste hongrois Géza Anda « Troubadour du piano ».
Compatriote du grand chef Ferenc Fricsay, avec lequel il enregistra beaucoup, Géza Anda possédait une très belle technique et un style malléable qui, dans les concertos notamment, lui permettait de s’accorder aisément aux chefs qui l’accompagnaient. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

De fait, dans le deuxième concerto pour piano de Brahms –cf. extrait ci-dessous-, il fait ici preuve d’une grande tendresse qui complète fort bien l’hédonisme du chef : une autre version, avec Ferenc Fricsay, non présente dans la playlist du jour, propose, presque à l’inverse, une vision d’une sauvagerie totalement assumée !
Durant les années 50 et 60, Géza Anda, prématurément décédé –comme ses compatriotes Annie Fischer et Janos Starker, c’était un énorme fumeur-, fut l’un des fleurons pianistiques du label à l’étiquette jaune et enregistra beaucoup, avec les plus grands chefs, dans de bonnes conditions techniques. Ses disques –concertos et oeuvres pour piano seul– restent encore assez largement disponibles et constituent généralement de fort jolies réussites, dont l’écoute, de nos jours, procure encore énormément de plaisir !

Outre cette belle et variée collection de concertos, le dernier album présenté propose également la plus belle version de la quatrième symphonie de Schumann, à mes oreilles tout au moins ! Et ce n’est pas négligeable !