Au pied du sapin cette année…

KdoNoel2015Au pied du sapin, ce n’est pas un, mais deux jolis paquets qui m’attendaient ! –Cliquer sur l’image pour la voir en beaucoup plus grand-.

En guise d’entrée, un beau coffret « Emil Gilels », qui me permet de retrouver des oeuvres bien connues et de rationaliser un peu leur approche par cet immense pianiste. J’ai donc retrouvé avec plaisir le concerto pour piano n°1 de Tchaîkovsky dans la version que je préférais, enfant -je me souviens de l’avoir quotidiennement écouté durant l’été 1975, en vacances en Haute-Savoie-. –Cliquer sur l’imagette pour voir la pochette du 33T original en plus grand-.
GilelsMaazelMais, à l’époque, j’étais encore bien jeune n’avais même pas idée d’avoir des doublons dans ma discothèque naissante : ayant déjà une autre version de l’oeuvre, celle-ci m’était largement sortie de l’oreille depuis et je l’ai donc retrouvée avec grand plaisir : c’est du très grand et beau piano, très bien accompagné. Surtout, le coffret comporte les autres concerti pour piano du compositeur, très largement moins joués e tune série de variations pour piano de beethoven proprement époustouflantes !

En guise de plat de résistance, un magnifique coffret « Scriabine : oeuvres complètes ». Pour le coup, beaucoup de découvertes m’attendent, s’agissant d’un compositeur prolixe en petites pièces virtuoses pour piano : préludes, mazurkas, études… et en productions plus conséquentes : sonates pour piano, symphonies et autres poèmes prophétiques et/ou extatiques ! Scriabine fut, durant toute sa vie, un grand mystique et dans ses oeuvres tardives -il mourut jeune, à 43 ans- il quitte progressivement et ponctuellement la tonalité, comme beaucoup de ses contemporains. J’en avais très peu dans ma discothèque, me voilà désormais pourvu de tout le nécessaire pour approfondir la musique de ce musicien passablement excentrique -l’homme, pas sa musique-.

L’autre plat de résistance du Réveillon, absolument remarquable, c’est celui que nous avons mangé hier soir : une terrine gargantuesque de joue de boeuf longuement mijotée aux carottes jaunes et violettes confites et aux oignons confits. Exceptionnel !

Playlist virtuose

Gilels_transcriptionsUn seul album –mais double– en écoute ce soir, faute de temps… Mais quel album ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– Issu d’une série consacrée aux grands pianistes du 20ème siècle, qui était parue au milieu des années 90. Selon leur notoriété et leur « importance », les pianistes retenus se voyaient consacrer de un à trois albums doubles, dans une belle ligne éditoriale, accompagnée de textes plutôt intéressants. Outre que cela m’a permis de connaître quelques grands noms un peu oubliés, cela me donna l’occasion, à l’époque, d’accéder à des pièces très virtuoses par Emil Gilels : c’est cet album que j’écoute ce soir…

On y trouve des Stravinsky et autres Prokofiev, mais, surtout, des transcriptions de haute volée de Liszt ou Busoni, qui restent peu jouées de nos jours, car réputées assez injouables… L’extrait ci-dessous fut interprété par Gilels dès 1930, et c’est avec cette pièce qu’il remporta le grand prix des artistes de l’union des fédérations de l’ex-URSS en 1933, avant d’être le premier vainqueur –catégorie piano– du prestigieux concours de la reine Elisabeth en 1938 –le concours était des plus relevé : Yakov Flier, autre prodigieux pianiste un peu oublié de nos jours, finit troisième, et Arturo Benedetti Michelangeli septième seulement-, ce qui en fit rapidement un « héros de l’Union soviétique ». L’enregistrement présenté ci-dessous, gratte un peu –il date de 1935, autant dire la préhistoire de l’enregistrement en URSS, c’est une fantaisie sur  » Les Noces de Figaro  » de Mozart par Liszt et Busoni-, mais on reste ébahi par tant de dextérité et de musicalité, malgré la difficulté du propos. Certes, le son est un peu ingrat, mais ce qu’on entend mérite une écoute attente malgré tout ! ENJOY !

Le juste prix ?

Dans la jungle des boutiques en ligne, il y a parfois des affaires à faire… Pour le coup, celle-ci est exceptionnelle, et rien n’explique a priori une telle différence de tarifs dans la même boutique en ligne, mais dans deux pays différents… C’est d’ailleurs le cas, en classique, pour beaucoup de coffrets du groupe Universal. Mais à ce point là ???

BeethGilelsPrix

Evidemment, l’intérêt de ce coffret, joliment présenté, est exceptionnel. Et sa valeur inestimable ! Je vous disais ici tout le bien que j’en pensais –c’est le même, dans une autre présentation-. Mais au prix de la boutique italienne, et même en rajoutant quelques euros de frais de port, ça reste nettement plus accessible et, je vous rassure, le produit est strictement identique : pressage allemand, livret trilingue français – allemand – anglais –et même pas italien…-. Quant au contenu, j’y suis revenu ce matin, suite à mes écoutes d’hier soir : tout cela a un caractère d’évidence !

Petit extrait d’une sonate de jeunesse –la quatrième– dont le pianiste russe fait, déjà, un monument… Le reste est à l’avenant !

Lever d’oreille !

GilelsAujourd’hui, j’ai momentanément arrêté de travailler pour lever l’oreille en écoutant ce disque. C’est qu’il devait être rudement beau, pour que cela arrive !

Un ou deux pains sans incidence dans la sonate de Liszt, qui est d’une complexité et d’une difficulté technique avérées, une beauté des lignes et des timbres à couper le souffle, un sens puissant de l’architecture, dans une oeuvre où la structure du discours est fondamentale, mais difficile à construire : beaucoup de pianistes interprètent l’oeuvre de manière séquentielle. La plus belle version de l’oeuvre que je connaisse -elle fait partie des multiplons évoqués ici-. Et le Schubert (en court extrait) est à l’avenant.

Un disque magnifique, témoignage d’un concert où j’aurais bien voulu être !