Playlist « Beethoven fougueux et déjanté »

Hors Emil Gilels, qui a une place tout-à-fait à part dans mon panthéon personnel, Friedrich Guldaassez régulièrement mentionné sur ce blog– est le pianiste qui m’apporte régulièrement le plus de satisfactions dans les oeuvres pour piano solo de Beethoven –dont il fut un éminent défenseur, ayant achevé d’enregistrer, à moins de quarante ans, pas moins de trois intégrales des sonates du compositeur -!!!-, plusieurs séries de variations et une intégrale des concertos pour piano sans compter quelques versions isolées…– , et ce à tous les stades de sa carrière –une merveille d’opus 111 en 1984-, entamée fort jeune de façon tonitruante : il remporta en 1946 le concours international de Genève à 16 ans.

A peine sorti de l’adolescence, la firme Decca lui fit signer un contrat d’exclusivité dès 1947. Il y enregistra en 1951 le premier concerto pour piano avec Karl Böhm et les variations Eroica, puis une intégrale des sonates entre 1954 et 1958 –qualité sonore variable et assez ingrate eu égard à l’époque et à la notoriété de l’éditeur…-.
Très peu de temps après l’enregistrement de sa seconde intégrale studio –sa troisième en tout– parue en 1968 chez Amadeo, toute petit firme autrichienne, il enregistra également les Variations Diabelli, en 1970 pour MPS, un autre obscur label allemand spécialisé dans le jazz –!!! again-, sporadiquement distribué en France par Harmonia Mundi : version hautement virtuose et d’une prodigieuse liberté de cette oeuvre, qui est sans doute la moins accessible des pièces pour piano de Beethoven !
La playlist de ce jour –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– est donc composée ainsi :

Beethoven – Concerto pour piano n°1 – Orchestre OP Vienne, Karl Böhm – 1951 ***** Une version pleine de fraîcheur et de liberté : étonnant de la part d’un chef généralement assez « carré » ! La cadence est originale et brillante.
Beethoven – 15 Variations et 1 fugue « Eroica » – 1951 ***** Une excellente première version, presque dansante, dynamique et claire, de cette oeuvre que j’aime beaucoup : c’est ma série de variations préférée du compositeur, qui excellait en la matière et en écrivit une quantité assez conséquente —Gulda réenregistra l’oeuvre pour la radio autrichienne dès 1953-.
Beethoven – 33 Variations « Diabelli » – 1970 ***** Sans doute la version la plus déjantée que je connaisse, brillante et vive, l’absolue contraire de celle d’Anatol Ugorski, autre monument de ma discothèque dans cette oeuvre.

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Playlist Beethoven Rarities

Précisons d’emblée que cette playlist, malgré son titre, ne présentera pas des oeuvres excessivement rares : le corpus beethovénien est remarquablement défendu en termes discographiques et, sauf erreur de ma part, aucune oeuvre majeure ou mineure du compositeur n’a été livrée au public ces dernières années ! Non, il s’agit plutôt ce matin d’écouter des oeuvres du génial sourd que j’écoute plutôt rarement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ça commence donc avec « Fidelio« , son unique opéra, qui existe également sous une forme plus primitive sous le nom de « Leonore ». Livret tarabiscoté et assez riche en rebondissements, écriture orchestrale forcément maîtrisée et charpentée –on est chez Beethoven, quand même !– et traitement des voix faisant assez largement abstraction du « beau chant ».
L’oeuvre n’est pas d’un accès si aisé qu’il y paraît, et, bien qu’il en existe de nombreuses et excellentes versions, ce n’est pas l’opéra qui supporte le mieux une écoute au disque selon mes oreilles –en représentation à opéra, ça passe beaucoup mieux ! -. La version du jour fait partie des plus remarquables, la vie du concert en plus : très bien dirigée –belle petite harmonie notamment-, et excellemment chantée, ce qui n’est pas étonnant lorsqu’on lit la liste des grands noms de sa distribution. A privilégier, très nettement, par rapport à la version studio enregistrée presqu’au même moment par le vieux chef marmoréen et grommelant !

La musique pour piano de Beethoven est avant tout connue pour ses 32 sonates –corpus représentant « la pierre angulaire de la musique pour piano » selon Shostakovich-.
Plus jeune, j’avais, en 33 tours, un gros coffret Telefunken –interprète : Rudolf Buchbinder– contenant l’ensemble « du reste » –dont beaucoup d’oeuvres de jeunesse hors catalogue des oeuvres officiellement publiées, cf. extrait ci-dessous– : comme le pressage n’était pas fameux, je l’ai peu écouté, malgré les qualités du pianiste. En CD, outre une assez grande quantité de versions des Variations Diabelli et des Variations Eroica présentes dans ma discothèque, un coffret tiré de la « Beethoven Edition » – très exhaustive et parue pour je ne sais plus quel anniversaire commémoratif– permet d’aborder toutes les pièces pour piano écrites par le compositeur : bagatelles, variations, rondos, fantaisies et autres canons. Cet ensemble est important en quantité, et souvent de très belle qualité –notamment les nombreuses séries de variations-, mais je l’écoute assez rarement en définitive, allant beaucoup plus spontanément vers les sonates.

Enfin, le dernier disque présente une rare transcription pour petite harmonie de la septième symphonie par le compositeur lui-même, afin de lutter contre le phénomène de transcriptions plus ou moins nombreuses et talentueuses réalisées par d’autres que lui de ses oeuvres. Les deux premiers mouvements sont très réussis, les deux derniers un peu moins –la musique s’y prête vraisemblablement beaucoup moins-, mais le disque, bien enregistré, s’écoute très agréablement au petit matin et propose un livret très informatif –ce qui est important pour ces oeuvres rares sous cette forme– !

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