Playlist « Tapettes émaciées »

Lester Bangs, qui fut à la critique Rock aux USA ce qu’André Tubeuf est à la critique de musique classique en France –les connaisseurs comprendront-, décrivait Led Zeppelin comme un groupe composé de « tapettes émaciées » et de « personnalités falotes », ayant écrit des « chansons ennuyeuses » et aux « paroles prétentieuses » ! Rien que ça !
Comme il qualifiait, à juste titre selon moi, « Get Yer Ya Ya’s Out » des Rolling Stones de « plus grand disque live jamais publié », j’aurais un peu tendance à lui donner raison a priori !

La playlist de ce jour, donc, est consacrée Led Zeppelin –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, et, il faut le dire, leur musique est toujours difficile à faire entrer dans un salon, du fait d’une batterie souvent omniprésente envahissante, qui, personnellement, me casse assez vite les oreilles –mais d’autres aiment beaucoup cela et se repaissent à l’envie de l’interminable solo « Moby Dick » qui pouvait durer plus de 20 minutes en concert : une horreur pour moi ! -. Il leur reprochait également une approche essentiellement technique et a-musicale de la musique –Lester Bangs fut toujours amateur de formules simples, directes et efficaces– et des paroles prétentieuses et faussement intellectualisantes. 

Pour le premier point, je peux comprendre son point de vue, et d’excellentes idées –le riff original et le début de « Whole Lotta Love, par exemple– sont par la suite un peu gâchées par des digressions vaguement pompeuses et/ou expérimentales, qui ne résistent pas forcément à des écoutes répétées. En revanche, certaines chansons courtes sont d’une belle énergie et s’avèrent très efficaces !
Quant aux paroles « prétentieuses », celles de « Stairway To heaven », vaguement ésotériques, sont plutôt assez poétiques quoiqu’obscures, et je préfèrerai toujours, par exemple, l’ironie douce amère en forme de chronique sociale d’une chanson comme « Mother’s Little Helper » –The Rolling Stones-, ou de « Like A Rolling Stone » –Bob Dylan-.

Nonobstant, cette playlist, à petite dose et en piochant soigneusement le nectar de chaque album, reste une belle expérience –avec, au sommet de cette playlist, le magnifique « Since I’ve Been Living You », magnifique approche du blues– !