Playlist « Modernité élegiaque et énergie revigorante »

Entre deux réveillons et autres repas festifs –si si, c’est possible, même dans la période actuelle-, la playlist du jour s’avère contrastée, entre « modernité » parfois élégiaque et énergie revigorante ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La modernité élégiaque, on la trouvera du côté des deux musiciens polonais, Penderecki et Szymanowski, dans leurs concertos pour violon, composé respectivement en 1995 et en 1916. La personne –plutôt spécialiste quasi-exclusive de Mozart– qui m’a offert ce CD, parmi d’autres, m’a dit, en substance : « Tiens, mais je ne sais pas si ça va te plaire, ce n’est vraiment pas de la musique… ». Je perdrai mon temps à la rassurer en l’assurant que si ! Et malgré quelques aridités, ce n’est même pas trop difficile d’accès, y compris pour une oreille peu exercée…
Les mêmes commentaires, de part et d’autre, prévalent d’ailleurs pour les concertos pour violoncelle de Chostakovich !

Quant à l’énergie revigorante, on la trouvera dans les deux autres albums du jour : le troisième d’entre eux, vierge de toute mention, correspond en fait à la neuvième symphonie de Beethoven par Kirill Petrenko, « nouveau » chef titulaire du Philharmonique de Berlin. C’est une vraie joie de retrouver un « grand orchestre » dans cette oeuvre, après les version HIP aux formations plus réduites.
C’est très vif, très virtuose et très énergique, et même si l’oeuvre n’est pas transfigurée, cette version me fait oublier des versions récentes nettement moins réussies –ou, en tout cas, plus décevantes à mes oreilles-. Une des belles productions de cette année BTHVN2020 qui s’achève !

Enfin, « Beck-Ola » de Jeff Beck –1969, on retrouve notamment Rod Stewart au chant et Ronnie Wood à la basse…– propose des reprises ou des compositions originales survitaminées –prémices du Hard-Rock-, avec, toujours, la belle dose de créativité et d’inventivité d’un guitariste qui, décidément, mérite d’être découvert et approfondi.

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Playlist de toute beauté…

Pour quasiment clôre cette année BTHVN2020, je me suis fait un immense plaisir cette après-midi en retrouvant de vieilles connaissances que je n’avais plus trop écoutées ces derniers temps, et j’ai été, à nouveau, confondu devant tant de beautés à travers ces versions de quelques sonates pour piano de Beethoven.

Des intégrales de ces oeuvres, j’en ai à la pelle, et, en cette année de commémoration, d’autres encore sont parues –dont une, celle d’Igor Levit, que j’apprécie plus particulièrement, et d’autres que je juge plus contestables à mes oreilles et que j’ai trouvées juste convenables sans avoir envie d’y retourner, au moins pour l’instant : Daniel Barenboim pour DGG, Fazil Say qui grogne et chantonne comme Glenn Gould…-.
Mais les disques du jour, je les chéris particulièrement, et ils font partie des fleurons de ma discothèque ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Et pour une fois, la critique internationale ne s’y est pas trompée : ces disques sont, à juste titre selon moi, bardés de prix partout dans le monde…

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Playlist « Quarté de deuxièmes »

Cette semaine s’est avérée très laborieuse, avec séismes matinaux, flocons de neige, routes gelées et, en corollaire, circulation quelque peu ralentie, et très pauvre pour mes oreilles également, puisque je n’ai écouté aucun album avant ce matin ! Il était donc temps de m’y remettre, et dès l’aube, j’ai entamé cette playlist, composée, comme son nom l’indique, d’un quarté de « deuxième symphonie ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Hormis la 2ème symphonie de Sibelius, oeuvre qui m’a fait découvrir ce compositeur il y a bien longtemps –et me laissa confondu devant tant de beautés à l’époque : le jour même où je la découvrais, je l’achetais en disque pour la réécouter en boucle-, je connais très mal chacune des autres symphonies proposées ici :
je n’écoute quasiment jamais la 2èmer symphonie de Beethoven, que j’apprécie dans l’instant mais qui ne m’a jamais laissé de souvenir impérissable. Très classique et enjouée de facture, elle n’a rien, me semble-t-il, du souffle visionnaire de ses autres symphonies. A la limite, je lui préfère presque la transcription pour trio qu’en réalisa le compositeur.
il en va de même pour Bruckner : en général, j’ai tendance à zapper ses 4 premières symphonies, numérotées 00, 0, 1 et 2, pour commencer l’écoute à la troisième, qui est en fait la cinquième si vous me suivez bien ! La deuxième du jour, numérotation officielle donc, est aimable sans être très marquante, et assez pastorale, avec ses ruptures et ses redondances…
enfin, je connais très bien les trois dernières symphonies de Tchaïkovsky, mais beaucoup moins les trois premières, assez peu enregistrées et encore moins jouées en concert, me semble-t-il. La deuxième, surnommée « Petite Russie », avec ses fanfares prosaïques, n’est clairement pas la plus marquante des oeuvres du compositeur, même si elle s’écoute sans déplaisir.

Mérites de cette playlist et de la rareté : la possibilité de pouvoir découvrir encore de fort jolies choses qui me sont peu familières !

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Playlist « L’autre grand K »

« Carlos Kleiber est un génie qui ne dirige que quand son frigo est vide… » : ainsi s’exprimait Herbert von Karajan sur son cadet. Les deux chefs se vouaient une admiration réciproque, puisque Carlos Kleiber affirmait que pour étudier et comprendre une partition, la meilleure voie était d’assister à une répétition du vieux maestro –ce qu’il fit à maintes reprises-.
Fils du célèbre chef d’orchestre Erich Kleiber et quelque peu écrasé par l’ombre tutélaire de son père, Carlos, né en exil en Argentine pendant la seconde guerre mondiale, a bâti sa légende malgré –ou à cause ? – le nombre de concerts qu’il annula et un répertoire remarquablement limité à quelques oeuvres qu’il approfondit tout au long de sa vie.

La playlist de ce jour est donc consacrée à l’intégrale des enregistrements symphoniques de Carlos Kleiber réalisés pour la firme Deutsche Grammophon, et tient en exactement quatre CD, assez chichement remplis qui plus est ! Les légendes tiennent à peu de choses ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Les autres disques sont consacrés à quatre intégrales d’opéras enregistrées, elles aussi, en studio et viennent compléter le legs de ses enregistrements officiels pour la firme allemande, qui lui bâtit des ponts d’or pour ces maigres témoignages –quantitativement parlant-.

Carlos Kleiber, c’est une souplesse de battue et une élégance inouïes, et une ligne claire qui apporte beaucoup de lisibilité et de dynamisme aux oeuvres qu’il dirigeait. Les répétitions se passaient dans une certaine détente, et le chef, plutôt affable et courtois, s’appuyait sur des anecdotes imagées très curieuses pour illustrer ses exigences. Il prétendait ne pas aimer diriger, préférant, de son propre aveu, les bonheurs simples de la vie : « Je veux cultiver dans un jardin, je veux avoir le soleil, je veux manger et boire et dormir et faire l’amour, et c’est tout. »

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Playlist en mode dubitatif !

En télétravail et organisant à peu près mon temps comme je le souhaite –à savoir, une grosse partie du travail est effectué très tôt le matin…– je pioche désormais dans cet assez volumineux coffret, d’une belle présentation éditoriale –pochettes d’origine, pas forcément très avenantes pour certaines d’entre elles cependant, et très bon texte de présentation-, pour redécouvrir les sonates de Beethoven proposées en récital à Carnegie Hall en 1960, dans une prise de son assez moyenne qui plus est, et qui ne m’avaient pas laissé le souvenir le plus impérissable lors de mes écoutes précédentes. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Etonnamment, eu égard à l’affiche prestigieuse et nimbée d’aura mythique –il s’agit de la première tournée américaine de ce très singulier pianiste-, ses sonates de Beethoven, au moins dans ces versions enregistrées lors de ces concerts, me laissent relativement dubitatif ! Certains passages sont absolument magnifiques pendant que d’autres tournent un peu à vide –et s’avèrent assez peu chantants-, comme si le pianiste était un peu paralysé par l’événement –quelques erreurs de lecture surgissent ici ou là, le final de l’Appassionata est même un petit festival de « pains »-, ne parvenant pas à installer durablement la concentration nécessaire. C’est très bien, évidemment, mais très curieux !

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Redécouvrons de vieux classiques…

Je profite de cette dernière journée « tranquille » avant longtemps –les travaux de rénovation de salle de bains, qui commencent demain, forcément bruyants et peu propices à des écoutes un peu attentives et sereines, vont s’étaler sur au moins deux à trois semaines…– pour me plonger dans la « redécouverte » de vieux classiques, à savoir les sonates de Beethoven par Friedrich Gulda –troisième intégrale dudit pianiste, cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Cela me confirme qu’il s’agit, après la quasi-intégrale des mêmes oeuvres par Emil Gilels –et dans une optique très différente-, de ma version préférée, parmi toutes celles qui peuplent ma discothèque. Elle a l’avantage dans cette édition très économique, de bénéficier d’une remarquable remastérisation, nonobstant la laideur de sa pochette et l’absence de livret informatif…

Si je devais effectuer un classement, exercice toujours un peu vain et forcément tributaire de mes goûts –sachant que toutes ces versions sont malgré tout un magnifique aboutissement artistique pour chacun de ces pianistes-, il se présenterait ainsi :
Gilels*
Gulda III
Backhaus – A. Fischher – Gulda I – Kempff I – Kovacevich – Schnabel – Solomon*
Arrau I – Barenboim II – Brendel I – Grinberg -Kempff II – Levit – Lewis
Barenboim I – Bavouzet – Brendel II – Heidsieck – Jando – Nat – Pollini
Les * signalent des intégrales inachevées, pour cause de décès de l’artiste –Gilels– ou de maladie invalidante –Solomon-.

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BTHVN2020 – Nouvelle déception…

Après une première déception dont je vous entretenais iciça aurait dû être le disque du siècle, voire du millénaire selon le chef d’orchestre, alors qu’en fait : non !!! -, je fondais beaucoup d’espoir sur cette version HIP de la 9ème symphonie de Beethoven dans cette nouvelle version. Trop, sans doute, parce que ce n’est pas du tout à la hauteur de mes attentes ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Evidemment, le chef fait preuve de beaucoup plus d’humilité et a livré quelques magnifiques interprétations des symphonies de Mendelssohn, mais dans cette neuvième symphonie, je le trouve bien peu engagé et presque tétanisé : c’est évidemment très bien joué, mais ça manque cruellement d’imagination, et d’autres versions HIP me semblent bien plus réussies : Gardiner, Hogwood et même le dogmatique Norrington –qui assume ses idées jusqu’au bout-.

Vous pourrez vous en faire votre propre idée en écoutant le très célèbre dernier mouvement –la fin ressemble à un concerto pour piccolo; les chanteurs chantent très bien, mais de manière peu expressive : où est la joie dans leur message ? -.

Playlist aimable et divertissante

Après une semaine chargée et si laborieuse que je n’ai quasiment pas pu écouter la moindre note de musique, le retour du week-end me permet de me consacrer à une playlist pianistique tout-à-fait bienvenue ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les Variations Goldberg de Bach dans cette très belles versions s’avèrent intimistes et méditatives : elle m’était un peu sortie de la mémoire, ayant acheté ce disque lors de sa sortie –cc.2005– ou presque. Je l’avais beaucoup écouté –et apprécié à ce moment-là, mais n’y étais quasiment plus revenu depuis, tant de versions différentes peuplant mes étagères…-. Une très agréable réécoute, d’autant que l’enregistrement est formidable !

Les sonates de Beethoven par Yves Nat constituent plus une curiosité qu’une « référence » à mes oreilles. Les enregistrement datent des années 50, et aux oreilles de nombreux mélomanes français qui ont découvert ces sonates dans cette version, ces versions seraient absolument extraordinaires. Il y a de belles choses, en effet, dont un timbre clair et lumineux et de jolis phrasés très souvent, mais l’ensemble s’avère parfois « brouillon ». La prise de son n’est pas extraordinaire, même pour l’époque, mais la seconde remastérisation pour le CD est réussie –la première était assez médiocre-.

Enfin, le dernier Cd est consacré à des transcriptions assez libres de valses de Strauss pour le piano par le redoutable virtuose et brillant pédagogue Leopold Godowski. Ce sont d’aimables curiosités, généralement très virtuoses, mais je préfère assez largement les transcriptions que firent de ces valses les trois viennois Berg, Schöberg et Webern.

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Devoir électoral et playlist mitigée

Ce matin, j’ai effectué mon devoir électoral –et même plus puisque je portais deux procurations– dans des conditions d’hygiène draconiennes, avec moults lavages de main au gel hydro-alcoolique et cheminements balisés tout au long du parcours conduisant aux urnes. Comme à mon habitude je suis arrivé tôt, peu de monde se bousculait encore au portillon, mais une arrivée en masse des électeurs –je ne crois pas que cela soit prévu au demeurant-, plus tard dans la journée, pourrait conduire à l’engorgement !
Dans l’attente d’une semaine laborieuse très chargée, j’ai désormais toute la journée pour me consacrer au coffret présenté –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, chaudement recommandé par un connaisseur avisé, qui défend assez ardemment cette intégrale des symphonies de Beethoven suite à des commentaires échangés concernant l’intégrale de William Steinberg dont je vous causais l’autre jour.

A vrai dire, je la connais depuis longtemps, et cela ne m’avait jamais frappé à ce point-là, puisque je n’y retourne personnellement pas très souvent et qu’elle ne doit quitter mes étagères que sporadiquement –ça faisait bien cinq ans que je n’y avais pas touché…– !

Peut-être m’étais-je trompé, et qu’une nouvelle écoute allait modifier mon jugement, à l’aune de mes découvertes récentes dans ce répertoire ?
Le premier bilan s’avère, en fait, mitigé et assez conforme à mes souvenirs : c’est très bien joué, l’orchestre est excellent, rutilant, brillant de mille feux et d’une fort belle densité, la prise de son reste remarquable –du Decca de la grande époque (début des années 70) et magnifiquement remastérisée pour le CD-, le chef fait preuve d’une belle acuité rythmique malgré des tempos moyens, avec des attaques nettes et franches, parfois à la limite de l’agressivité : on entend dans tout cela une belle ardeur mais aussi de nombreux « tunnels » et guère de tendresse dans les mouvements lents… En définitive, tout est assez prévisible, très sonore et presque fatigant, et il ne se passe pas grand-chose d’autre à mes oreilles –cf. extrait– !

C’est évidemment très bien –et c’est déjà beaucoup-, mais pas mieux que très bien, alors que j’en attendais quelque chose de formidable ! D’où cette appréciation -sévèrement- mitigée…

Je vous dirai dans cinq ans si mon appréciation de la chose évolue !

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BTHVN2020 – Le passé fait le présent !

Année Beethoven oblige, 2020 voit les sorties ou les rééditions consacrées aux oeuvres du grand sourd se multiplier  pas un mois sans arrivage conséquent de CD ou coffrets plus ou moins volumineux dans les rayons ! Avec, souvent, de fort belles choses.
Mais quand j’ai vu ce coffret, dont la réédition constitue un exploit technique, j’ai bondi !

Je vous avais déjà parlé ici ou là de William Steinberg et de son orchestre de Pittsburgh, pour vous dire combien j’aimais ses lectures simples et directes. Cette version était devenue introuvable, les bandes-mères ayant été, selon la légende, soit perdues, soit trop détériorées pour être exploitées : toutes les symphonies avaient été enregistrées sur des bandes de 35 mm, et l’enregistrement bénéficiait, à l’origine des meilleures conditions techniques de l’époque, même si leur première sortie en LP, chez le petit éditeur Command Classics pâtissait d’un pressage médiocre et, semble-t-il, suffisamment rédhibitoire pour que les ventes demeurent confidentielles.
Les bandes-mères ont dû faire le tour de la planète : ABC Records, propriétaire des droits, les auraient mises au pilon avec l’ensemble du catalogue Command Classics au début des années 70, mais des copies auraient finalement atterri, on ne sait pas trop comment, chez Universal Classics, consortium propriétaire des catalogues Deutsche Grammophon et Decca notamment. Quoi qu’il en soit, une première sortie en CD chez un tout petit label existe, réalisée en 2011 à partir de 33 tours : abominable !

Point de tout cela ici : le transfert a été réalisé à partir des bandes originales ou, plus vraisemblablement, de copies de ces bandes originales, sauf pour le mouvement final de la neuvième symphonie, dont la bande demeure introuvable. Quoiqu’il en soit, le son est extraordinairement bon pour l’époque –enregistrements réalisés entre 1962 et 1966-, et équivalent aux meilleurs disques Mercury enregistrés selon les mêmes condition –bandes de 35 mm-.

Evidemment, tout cela serait purement anecdotique si le contenu musical n’était pas à la hauteur de la légende ! En fait, c’est tout bonnement jubilatoire, et cette intégrale constitue, à mes oreilles, la meilleure intégrale jamais réalisée par un orchestre américain, toutes époques confonduesen tout cas celle que je connais : Toscanini, Reiner, Szell, Walter, Bernstein, Maazel, Donanhiy, Vänskä– ! Tempos vifs mais habités, superbe équilibre entre les pupitres, excellente lisibilité du discours : dans le genre « traditionnel » en vigueur à l’époque, on a rarement fait mieux et aussi beau !
L’accueil critique, à l’époque, fut d’ailleurs tout-à-fait excellent –on en retrouve trace, notamment, dans les archives de la revue Gramophone-, mais le pressage médiocre des LP d’origine et une féroce concurrence ne permirent jamais à cette intégrale de réellement trouver son public. 

Cerise sur ce très beau gâteau : vous pouvez quasiment retrouver tout cela, mouvement par mouvement, en vidéos « statiques » dans de très bonnes conditions techniques.

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