Toi aussi, adopte un canard

Une course exceptionnelle et originale –et pour une jolie cause– se déroulait hier après-midi, par une très forte chaleur, sur une partie de l’Ill, l’un des affluents du Rhin qui ceinture la « vieille cité » strasbourgeoise. –Cliquer sur l’affichette pour découvrir en plus grand de quoi il s’agit-.

Chacun pouvait y participer en adoptant un  joli canard jaune –voire plusieurs pour les plus ambitieux fortunés– invité à concourir par substitution pour gagner un assez joli premier prix !
Il y en avait 15 000 à barboter, sous les vivas d’une foule nombreuse et bigarrée, tous très bien entraînés toute la semaine précédente par leurs propriétaires, et qui ont ainsi défilé en un peloton assez serré sur l’eau… Un seul a gagné !

Playlist partiellement utilitaire

Une partie de la playlist du jour est essentiellement « utilitaire ». –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

L’autre jour, l’un des acteurs de la musique dématérialisée offrait un album en fichier « très haute définition », consacré à des extraits orchestraux d’oeuvres de Wagner. Je ne suis pas un très grand consommateur de ce type d’extraits, bien qu’ils puissent s’avérer utiles aux moins expérimentés pour aborder, mais alors de manière très partielle, le corpus wagnérien.
Quoi qu’il en soit, les prises de son, en effet, sont remarquables à bien des points de vue, et m’ont servi à peaufiner, ce matin, mon système d’écoute de musique dématérialisée, en m’appuyant sur l’utilisation à la fois d’un micro que j’avais sous la main et de quelques recherches sur la toile, notamment ici ou encore , pour essayer d’améliorer modestement les imperfections des pièces où j’écoute de la musique, par le biais d’une légère égalisation des courbes de réponse –les puristes vous diront que c’est le mal absolu…-.

Ce qui me donne ces ajustements, dans le bureau, où j’écoute d’assez près des enceintes « compactes » reposant sur des pieds, et dans le salon, où les enceintes colonnes sont plus éloignées et dans un ensemble plus réverbéré –cliquer sur les imagettes pour les voir en plus grand-.

Testés sur l’album « Tommy » des Who, premier « Opéra Rock » de la jeune histoire de cette musique, ces réglages fonctionnent très bien : la batterie de Keith Moon casse un peu moins les oreilles que d’habitude –je n’ai jamais outre mesure apprécié ce batteur certes impressionnant de prime abord, mais obligé de multiplier les figures brisant en fait le rythme par son incapacité avouée à maintenir un tempo stable : c’est très curieux pour un batteur-. Par ailleurs, près de cinquante ans après sa sortie, l’album a assez bien résisté à l’usure du temps, même si ce concept n’a guère connu de postérité vraiment remarquable.

Les deux disques de Janos Starker proviennent d’un coffret très joliment présenté et comprenant de vraies merveilles. Petit, lorsque j’étudiais le violoncelle, Starker était mon violoncelliste préféré, au grand dam de mes camarades qui lui préféraient tous, largement, Rostropovich –dont je n’ai jamais, personnellement, trop aimé le gros son vibré-. Cette préférence pour un jeu sobre et une sonorité plus mate m’est toujours restée, et la personnalité très humble de Starker est appréciable : grand fumeur devant l’éternel –plus de 60 cigarettes par jour, avant de réduire à une vingtaine à partir de ses 80 ans…-, buveur occasionnel –mais alors, en assez grande quantité– des meilleurs bourbons, il disposait d’un sens de l’humour et de l’autodérision certain. Et, vraisemblablement, d’un sacré tempérament : il annula un concert aux Etas-Unis parce qu’on lui avait refusé le droit de fumer une cigarette dans sa loge !
Janos Starker fut également un chambriste remarquable, le plus souvent avec son concitoyen pianiste Gyorgy Sebok. Les prises de son Mercury sont généralement superlatives eu égard aux standards de l’époque.

IA : la suite de la rouste…

Pour l’humain, la rouste semble la voie… Ce matin, tôt, AlphaGo a encore gagné, et plus largement qu’il y a deux jours.
Le plus étonnant, pour le spectateur, c’est le temps de réflexion utilisé par la machine, qui semble analyser les choses très rapidement et répondre parfaitement « au jeu parfait » du champion humain, selon les analystes du programme. En effet, malgré ce « jeu parfait », la défaite des blancs s’est dessinée assez vite… Reste encore une manche pour sauver l’honneur de l’humanité ! En attendant, ce matin, c’est toute la Chine qui pleure…

Le développement de cette partie, très esthétique et toujours aussi bien commenté, est à voir sur cette vidéo.

IA : comment ce qui devait arriver arriva

Et bien voilà, celui qui aurait mieux fait de se taire a été battu par l’intelligence artificielle dans le dernier jeu de plateau qui échappait encore –un peu, mais de moins en moins depuis l’an dernier déjà-. AlphaGo a donc battu Ke Jie, numéro un mondial du Go, après avoir « écrasé » l’an dernier Lee Sedol, ex-numéro un mondial…

Ke Jie affirmait pourtant qu’une défaite contre l’intelligence artificielle était exclue, mais avait cependant, dans un premier temps, refusé de lutter contre elle. Il s’était donné,  néanmoins, toutes le chances de l’emporter : temps de réflexion accru à 3 heures pour chaque joueur –contre 2 x 2 heures seulement l’an dernier-, une tactique visiblement empruntée à l’observation des tactiques de l’intelligence artificielle, mais cela n’a pas suffi… Deux matches, jeudi et samedi, pourraient cependant lui permettre de prendre sa revanche ! En Chine, ils n’en sauront cependant rien…

Les plus patients des lecteurs –non chinois– ou les quasi-insomniaques comme moi peuvent suivre toute la partie sur la vidéo proposée ci-dessous… Attention, ça dure un peu longtemps, mais c’est passionnant et les commentaires sont de qualité ! La partie proprement dite commence vers 35 minutes dans la vidéo.

Playlist « L’esprit et la nostalgie de l’esprit »

Au grand désespoir de TheCookingCat qui ne supporte vraiment pas cette musique et se demande –en râlant ou en fulminant, selon les jours– à chaque fois ce que je peux bien lui trouver de passionnant, j’adore les valses, polkas, quadrilles et autres ouvertures de la famille Strauss, dont Johann Fils -cliquer sur le portait pour le voir en plus grand– fut sans doute le plus illustre représentant !
Ma discothèque est donc assez abondamment fournie en la matière,  et je suis même plutôt sélectif en la matière, mais hier, je suis tombé sur une réédition de l’opérette « Die Fledermaus » –des coupures y sont malheureusement présentes– : il s’agit d’une vraie antiquité de 1907, qui m’a littéralement sidéré, tant je ne pensais pas que l’on avait autant évolué, en la matière, dans l’interprétation de ces oeuvres !

Tout le charme viennois, transposé à Berlin certes –l’enregistrement a été effectué à l’opéra de Berlin, l’ouverture a été rajoutée à partir de matrices enregistrées la même année en studio-, par des musiciens spécialistes de la chose et imprégnés de l’esprit du temps –Johann Strauss fils est mort en 1899-, cette insouciance bon-enfant des salons de l’époque dans un empire austro-hongrois qui ne veut pas mourir, une folle valse menée sur des chapeaux de roue comme on n’a guère l’habitude d’en entendre de nos jours –à ce tempo, les danseurs devaient être exceptionnels !– : ce ton espiègle du chant et des dialogues dans une diction parfaite, cet esprit léger et virevoltant –un rubato « naturel » de rêve dans la partie valsée-, ont complètement disparu de nos jours. –Cliquer sur l’extrait pour vous faire une idée de la chose, au-delà du brouillard sonore, qui n’est pas décourageant cependant-.

Plus tard, deux chefs m’ont particulièrement marqué dans ce répertoire : Clemens Krauss, dont les témoignages relativement anciens sont d’une élégance raffinée, très grand-seigneur, et Herbert Von Karajan, né autrichien au tout début du 20ème siècle, et totalement imprégné de cette musique, avec laquelle il grandit.
Il garda pour elle, toute sa vie, une vraie et profonde affection, et ses interprétations –cf. extrait n°2, enregistré 80 ans plus tard presqu’exactement-, auxquelles il mettait un grand soin dès le tout début de sa carrière discographique, très colorées et symphoniques –la beauté des timbres, la douceur du tapis des cordes viennoises, le rubato assez fascinant, là aussi, apporté à l’ensemble…-, d’une merveilleuse souplesse malgré leur densité, restent, à mes oreilles, le plus beau témoignage de cette nostalgie d’un esprit sans doute à jamais disparu.

Playlist « Bleu éclectique »

Comme souvent lorsque je n’ai pas d’envie tranchée en matière d’écoute, je fais un choix de « couleurs » pour agrémenter ce début de matinée, commencée fort tôt… Ce sont les albums aux pochettes bleutées qui ont retenu mon attention aujourd’hui, pour composer cette playlist qui s’avère en définitive très éclectique ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La série des albums de Grieg par l’orchestre philharmonique de Bergen est excellent à tous points de vue : interprétation idiomatique, qualité de la prise de son, textes de présentation… Grieg n’est pas le plus exceptionnel des musiciens de son temps, mais il s’écoute toujours agréablement, notamment dans ses pages descriptives, ce qui est le cas ici, puisque la musique de scène évoque l’épopée de Sigurd 1er « Le Croisé », roi de Norvège au tout début du deuxième millénaire.

Le Château de Barbe-Bleue, de Bartok, est l’un des mes opéras favoris, je l’ai vu deux fois à l’opéra et, la première fois, très jeune, alors que je n’en connaissais rien, j’avais été profondément impressionné par l’intimisme et la force de cette confrontation toute en tension croissante. J’achetais cet album le lendemain ! Un bon livret reste nécessaire, tant le hongrois est éloigné des langues européennes et propose peu de repères pour sa compréhension. Cela étant, l’oeuvre s’écoute sans difficulté, le drame est vraiment prenant, et cette version reste, plus de 50 ans après sa première publication, tout-à-fait digne d’être écoutée.

L’intimisme, c’est aussi la marque de la musique pour piano de Gabriel Fauré, mais elle est aussi, très souvent, frappée du sceau de l’élégance. Tout cela s’écoute aimablement –cf. extrait en fin de notule-, dans une bien belle version, malgré une prise de son parfois un peu trop réverbérée qui vient brouiller les passages les plus dynamiques.

Pour finir, la huitième symphonie de Shostakovich est extraite d’une série d’albums réalisés par un chef qui semble concrétiser les promesses qui étaient placées en lui : nommé à Boston depuis quelques années maintenant, il enregistre beaucoup, et, le plus souvent avec réussite : sa version de cette oeuvre glaçante, outre sa perfection formelle, s’inscrit parmi les sommets de la discographie. La prise de son, live, est remarquable de transparence et de profondeur, l’équilibre entre les pupitres est fort bien respecté.

Playlist « D’r Hans im Schnokeloch » !

Déjà, rien que lire le titre, pour partie en alsacien, de cette notule pour quelques lecteurs non dialectophones relèvera du défi, ou du calvaire, c’est selon…

Donc, nous sommes dans cette courte playlist face à un album plutôt sympathique, qui comporte, notamment, les « Scènes alsaciennes » d’André Messager. Lesquelles sont fondées sur des chants populaires d’ici, et, notamment –suite n°4-, le fameux « D’r Hans im Schnokeloch », tout-à-fait emblématique du tempérament très contradictoire de l’Alsacien : la chanson, relativement ancienne dans sa forme originale, a été abondée, au fur et à mesure de l’histoire complexe de cette région, de nouveaux couplets, qui tous vont dans le même sens, selon le point de vue auquel on se place : « Français ne peux, Allemand ne veux, Alsacien suis » ou, pour d’autres et à d’autres époques : « Français ne veux, Allemand ne peux, Alsacien suis ». Pour en savoir plus, je vous indique une intéressante lecture en ligne.

L’histoire narre, sur un rythme à deux temps et une mélodie très simple, les aventures de « Jean du Trou du Moustique » –Le Schnokeloch est un quartier de Strasbourg naguère infesté de moustiques » et qui existe encore aujourd’hui-, « qui n’a pas ce qu’il veut et qui ne veut pas ce qu’il a »… -. Chez Messager, l’orchestration est réalisée avec beaucoup de goût, ce qui n’est pas toujours le cas pour cette chanson très populaire dans nos contrées –c’est une comptine populaire que l’on chante souvent aux enfants– et fréquemment entendue à toutes les sauces ! –Cliquer sur l’image pour voir les paroles en plus grand et vous adonner à l’alsacien-.

Vous trouverez, en ligne plein de vidéos de cette chanson en tapant son titre dans un moteur de recherche : à vous de réaliser cet exploit sans erreur, du premier coup !

Playlist brève -mais intense-

Comme prévu, un agenda fort rempli me laisse peu de temps à consacrer à mes oreilles ! Néanmoins, j’ai dégusté avec beaucoup de plaisir un menu de gourmet avec cette très belle version de la 9ème symphonie de Beethoven, enregistrée en concert en novembre 1957 -dans une très bonne stéréo- par Otto Klemperer, un quatuor de très bons solistes, un Philharmonia Orchestra des grands jours et des choeurs qui se produisaient pour la première fois en concert. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

On a retenu du chef l’image d’un vieillard très austère et passablement grincheux, conduisant tout un peu au ralenti dans ses dernières productions. On est très loin de cette image ici !
Hormis un deuxième mouvement conduit dans un tempo ample, mais remarquablement construit, les autres mouvements sont plutôt vifs eu égard aux tempi adoptés par d’autres chefs de l’époque. C’est bien plus rapide que ce que pouvaient proposer des chefs comme Furtwängler ou Jochum durant cette période, par exemple, même si ce n’est pas aussi élancé que Toscanini ou Karajan.

Klemperer propose une architecture solide et une vision très marmoréenne de la partition, et s’appuie sur la division des premiers (à gauche) et des seconds violons (à droite) pour mettre en valeur nombre de détails de la partition. Comme toujours chez lui, un grand soin est accordé à la lisibilité de la petite harmonie et les timbales occupent une place extraordinaire.

Orchestre de studio par excellence, remarquablement polyvalent, le tout jeune Philharmonia Orchestra, coaché pendant dix ans par Karajan depuis sa création en 1945, joue magnifiquement bien en concert. Fleuron des orchestres anglais au sortir de la guerre, Il fut constitué par le producteur pour EMI Walter Legge, qui débaucha ailleurs quelques-uns des meilleurs solistes des autres orchestres anglais. L’expérience ravit visiblement les musiciens et Klemperer, qui fut nommé « chef à vie » du Philharmonia Orchestra en 1959. Durant un peu plus de dix ans, ils accomplirent ensemble « l’été indien » du chef, qui enregistra alors beaucoup avec eux.

Stéréotypes de genre…

Trouvé dans ma boîte à spam, aujourd’hui, en prévision des fêtes à venir… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. La période est propice à ce type de courriels, j’en reçois une vingtaine par jour, a minima.

Ma pensée du –petit– jour : renvoyons ces publicistes à l’école maternelle, où l’on apprend, à travers les programmes, que les stéréotypes de genre, c’est mal ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Playlist « Comme à l’Elysée »

Chronique mondaine, encore ! J’ai raté une vocation… Pendant que d’aucun se penche dubitativement sur le mystère de la musique de la pyramide du Louvres –l’énigme a cependant été résolue ici-, je vous propose pour ma part de vous rendre dans le salon de réception de l’Elysée pour découvrir la musique qui y a été jouée, entre deux ou trois « Marseillaise » version Garde Républicaine, lors de la cérémonie d’investiture, après le discours mais avant la pause déjeuner !
Un petit orchestre de musiciens bellement habillés faisait tout pour dérider une assemblée joliment costumée et pas trop guindée !

Playlist garantie sans erreur !

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