Playlist « Gothique »

Quoi, comment, pas une seule note de The Cure dans cette playlist gothique ??? Que nenni ! Mais une seule oeuvre, gigantesque : la « Symphonie Gothique » du compositeur anglais Havergal BRIAN, composée nuitamment en huit ans, de 1919 à 1927, dédicacée à Richard Strauss, et qui est à la hauteur de la démesure des rêves de grandeur de ce compositeur atypique et méconnu.

Cette symphonie est l’une des plus longue du répertoire classique –aucune symphonie de Mahler n’est aussi longue, pour vous donner une idée– et mobilise un effectif pléthorique de plus de 800 musiciens –plus de 200 instrumentistes et quelques 600 choristes-. Musicalement, c’est un habile ramasse-tout qui irait de la musique médiévale anglaise à Schönberg, en passant par beaucoup de Berlioz. Elle comporte six mouvements, dont les trois derniers comportent des parties chorales, en latin. Pour le compositeur, la symphonie doit exalter la période gothique comme une période de haut développement spirituel et profane chez l’Homme. Vaste programme, me direz-vous !

Faire entrer tout cela dans un appartement est, forcément, loin d’être évident… J’ai dû jouer plusieurs fois avec le potentiomètre de volume pour adapter ces masses sonores aux contraintes dynamiques d’une écoute domestique –assez tôt le matin en plus…-, alors même que l’enregistrement est excellent, et même étonnamment transparent si on songe à l’effectif imposant. L’interprétation me semble par ailleurs tout-à-fait à la hauteur du propos, le chef anglais Martyn Brabbins étant un grand défricheur de partitions peu connues. Vous pouvez en écouter des extraits, voire l’intégralité, ici, dans une version malheureusement un peu moins bonne et moins bien enregistrée, ou encore la découvrir partiellement dans la vidéo ci-dessous.

Havergal BRIAN a composé 34 symphonies, dont celle-ci est vraisemblablement la plus célèbre –à défaut d’être très connue…– : il m’en encore reste 33 à découvrir !

Surprise à déguster presqu’au coin du feu

Le retour d’une fraîcheur quasi-hivernale –c’est ce qu’ils disent à la météo…– ce week-end annonce l’approche imminente de la période des saints de glace, qui débutera le week-end prochain !

Quoi de plus normal, donc, que de vous proposer une surprise à déguster tranquillement au coin de la cheminée –c’est mieux que devant un radiateur !– : elle s’y prête tout-à-fait bien et s’avère, de plus, plutôt originale et rare –à mon sens au moins-. Comme toujours, la surprise du mois dernier est désormais indisponible et retirée du serveur.

ENJOY !

Bain de jouvence pour vieux bluesman blanc

John Mayall aura 86 ans en novembre et il est toujours vaillant lorsqu’il prodigue, avec des compagnons sans cesse renouvelés et sans cesse talentueux, ses albums de blues, avec ou sans son groupe fétiche, les Bluesbreakers. 

Son nouvel opus, sorti il y a un petit trimestre, et qui a rejoint ma discothèque aujourd’hui, apporte d’énormes satisfactions à l’écoute ! Entouré de pas moins de six guitaristes tous aussi remarquables les uns –et une : Carolyn Wonderland– que les autres, il propose sur « Nobody Told Me« , 10 chansons et 50 minutes de blues-rock entraînant, superbement construit et toujours admirablement interprété –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.. Le vieux « parrain » du blues anglais s’y connaît, pour faire briller les musiciens qu’il invite, et les six guitaristes viennent rallonger la déjà longue liste de leurs illustres prédécesseurs !

Un très bel album, encore mieux que l’excellent « Talk About That » qui le précédait, et dont je vous parlais ici.

Playlist brève -mais intense- !

Quatre albums pour constituer une courte mais intense playlist ce soir : les albums des Ramones débordent rarement au-delà de la demi-heure, malgré, presque toujours, un format « 12 titres » sur chacune d’eux. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Composé de quatre faux frères, les individualités du groupe n’avaient pas forcément grand-chose pour oeuvrer ensemble : Joey Ramone, chanteur –de grand talent– et leader du groupe à la scène, était un progressiste  introverti et dégingandé, qui servit longtemps de souffre-douleur à Johnny Ramone, guitariste ultra-conservateur et leader du groupe à la ville : les deux hommes ne se parlèrent plus durant plus des quinze dernières années de la vie du groupe ! Dee-Dee Ramone, le bassiste, était un junkie notoire, rebelle à toute forme de discipline, qui trainait longtemps ses guêtres avec Johnny Thunders, dont je vous ai déjà parlé ici. Enfin, les batteurs successifs présents sur ces albums, Tommy Ramone puis Marky Ramone, furent, le premier un personnage rigoureux et loin des excès prêtés aux musiciens de punk rock, et le second un alcoolique talentueux avant de se ranger des voitures.

J’aime plus particulièrement au sein d’une discographie assez abondante, les albums « Rocket To Russia » et « Pleasant Dreams », ce dernier particulièrement mélodieux et moins monolithique que ses prédécesseurs.  Sur la vidéo ci-dessous et si vous ne résister pas à cette déferlante sonore, vous pouvez vous rendre directement à 11:45 : l’excellente chanson « The KKK Took My Baby Away » est écrite, selon la légende, par Joey Ramone et destinée à Johnny Ramone, qui lui avait « piqué » sa petite amie… Ambiance…

Une playlist revigorante !

Devinette très facile !

La devinette de ce 1er mai est toute facile ! Quand le cinéma influence le rock, cela donne lieu, parfois, à de jolies pochettes d’albums !
Il s’agit, aujourd’hui, d’observer même pas trop attentivement l’image ci-dessous, puis de répondre aux 2 questions :
de quel film est extraite la première photographie ?
quel est l’album dont la pochette s’en inspira largement (nom du groupe – titre de l’album) ?

Après cela, vous pourrez partir à la cueillette du muguet, et, durant tout le mois, profiter des ponts traditionnellement offerts en mai !

Richard Strauss et les 3 K

En écoutant cette magnifique playlist consacrée à Richard Strauss par celui qui fut sans doute son plus grand interprète au 20ème siècle, je me disais que Richard Strauss avait eu beaucoup de chance avec les chefs d’orchestre dont le patronyme commençait par la lettre K. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Outre Karajan, donc, qui connut personnellement Richard Strauss –les deux hommes s’admiraient mutuellement-, les deux autres grands chefs straussiens furent en effet Clemens Krauss –lui aussi grand ami du compositeur– et Rudolf Kempe, qui, tous deux, signèrent de très beaux disques consacrés au compositeur –le premier d’une classe folle, le second d’une clarté de ligne exemplaire-.

Quoi qu’il en soit, ces quatre albums, enregistrés entre 1959 et 1974, sont du meilleur Karajan dans des oeuvres qui comptent parmi les plus belles du compositeur. L’orchestre philharmonique de Berlin brille de tous ses feux et le chef ose un parti-pris de beauté sonore engagée comme jamais, qui sied parfaitement à ces oeuvres superbement écrite pour le très grand orchestre. Ils furent justement célébrés à leur parution et continuent à susciter de nombreux commentaires élogieux. Dans leur dernière édition remastérisée, ils s’avèrent, de surcroît, splendides !

Playlist « Le retour des playlists »

Après une diète musicale forcée durant quelques jours, il était plus que temps de gâter mes oreilles : c’est chose fait avec cette playlist, composée essentiellement de « vieilles choses » dont la particularité est qu’elles bénéficiaient presque toutes de « prise de son de démonstration » à la date de leur parution –ce n’est pas le cas pour le dernier album écouté-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Au-delà de cette particularité, ils sont tous également excellents dans leur genre, même si on n’interprète plus la Water Music de Handel de cette manière de nos –elle est ici arrangée pour grand orchestre par Herbert Hamilton Harty, chef orchestre anglais de grand renom dans son pays, cf.extrait ci-après-.

Uniquement du « grand répertoire facile d’accès » dans cette playlist, mais ce n’est pas désagréable !

Evénement exceptionnel

Hier, je n’ai pas écouté une seule note de musique, et c’est, en effet, un événement exceptionnel !
Comme j’étais parti travailler à vélo –une réunion pas loin de la maison-, je n’ai pas même pu profiter d’un trajet pour écouter l’autoradio.
Puis, un télétravail exhaustif, pas fondamentalement passionnant mais nécessitant beaucoup de concentration –et qui se poursuivra encore au moins toute la matinée…– m’a tenu éloigné de toute source musicale pour le reste de la journée.

Je ferai mieux aujourd’hui !

Playlist week-end de la Passion. 2

Aujourd’hui, une autre Passion, de l’un de mes compositeurs préférés : la « Brockes Passion » de George Frideric HANDEL. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Elle tire son nom de l’auteur du « livret », Barthold Heinrich Brockes, poète et bourgeois très influent de la ville Hambourg. Il s’agit d’une paraphrase des évangiles, dont le nom complet est « Der für die Sünde der Welt gemarterte und sterbende Jesus » –Jésus souffrant et mourant pour les péchés du monde-, et qui connut un véritable succès dès sa parution, en 1712 : non seulement, le texte fut maintes fois réédité au 18ème siècle, mais il servit de supports à de très nombreux musiciens –Keiser dès 1712, Telemann en 1716, Mattheson en 1718…– durant toute son premier quart, Handel étant le plus célèbre d’entre eux.

L’adaptation des textes des évangiles à des fins dramatiques convenait tout-à-fait au tempérament et au style de Handel, qui, à la date de la composition de la « Brockes Passion » –vers 1716 / 1718, première audition à Hambourg en 1719-, entamait à peine sa transition de l’opéra vers l’oratorio. Les arias sont encore très « opératiques » –cf. extrait ci-dessous, dialogue entre Jésus et Marie– et les scènes de foule, traditionnellement dévolues aux choeurs, sont peu nombreuses et brèves, assez loin encore du souffle épique qu’il pourra y mettre dans ses meilleurs oratorios.
L’ensemble, d’une durée d’environ 2h30, s’écoute très agréablement !

En savoir plus :
Les  « Brockes Passion » Barthold Heinrich BrockesEcoute en ligne

Playlist week-end de la Passion. 1

Hier soir, Vendredi Saint oblige, j’aurais pu aller écouter la « Passion selon Saint Matthieu » de Bach, donnée systématiquement chaque année à la même date et dans la même église le même temple. Sauf que hier soir, il me semble –ou alors j’ai mal lu le programme- qu’ils n’en donnaient que des extraits, puisque le concert n’était prévu que pour durer une heure -l’oeuvre en dure plutôt près de 3-.

Je me suis donc rabattu, at home, sur une très belle Passion assez peu connue –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, car redécouverte assez tardivement : la « Passion selon Saint Jean », de Gottfried Augustus HOMILIUS. Ce compositeur, qui chanta sous la direction de Bach –et fut peut-être son élève comme organiste– à Leipzig, s’avère aussi prolixe que méconnu, et ses oeuvres recèlent pourtant de vraies beautés. Elles sont d’un abord plus simple que celles de Bach, mais demeurent d’une belle puissance expressive et d’une réelle richesse d’invention mélodique, dans un genre relativement formel et furent vraisemblablement très populaires du vivant du compositeur.

Un très bel album –2007, belle richesse éditoriale du livret, excellente prise de son-, et, semble-t-il, la seule version de cette oeuvre : je vous en propose deux extraits, dont l’un vous rappellera immanquablement une autre oeuvre beaucoup plus connue.

Pour en savoir plus : 
Gottfried Augustus Homilius Passion selon Saint-Jean Ecoute en ligne

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