La playlist de ce jour est essentiellement consacrée à des « pièces légères » –sans que ce terme soit péjoratif pour autant– interprétées par le chef autrichien alors aux prémices du faîte de sa carrière, lorsqu’il enregistrait encore pour EMI/HMV, soit avec le Philharmonia Orchestra, soit au tout début de son mandat « à vie » berlinois. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. Le début de l’essor du microsillon, donc.
Tous ces albums sont réunis dans l’assez imposant coffret –88 CD– qui apparaît sur l’imagette de droite, à la ligne éditoriale relativement spartiate, mais dont l’avantage est qu’il se loge assez aisément sur des étagères prévues pour ranger des CD…. Les enregistrements datent tous des années 50, époque où les prises de son EMI branche anglaise étaient relativement satisfaisantes, en mono ou en stéréo : les choses ne se sont pas forcément améliorées par la suite, et les enregistrements de la filiale française, en particulier, ne sont pas toujours fameux…
De la jolie musique qui ne nécessite pas forcément une grande concentration, mais qui s’écoute très agréablement : ces albums, remarquablement populaires en leur temps, se vendaient généralement par wagons entiers dans les foyers où la « Grande musique » commençait à pénétrer, tant en Europe qu’aux Etats-Unis –sous label Columbia– ou au Japon, où ils contribuèrent à faire du chef une véritable icône.
C’est à une playlist exclusivement consacrée à des musiciens français que je m’adonne aujourd’hui ! Et c’est plutôt rare, ma discothèque n’étant pas excessivement fournie en la matière –même si je ne me livre pas à des statistiques précises, c’est, à la louche, moins de 10% me semble-t-il-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Il faut bien avouer que, très généralement, « la musique classique française » n’est pas celle que je préfère –et c’est pire en pop-rock, sans même parler de la « chanson française », qui, pour le coup, m’est totalement étrangère ! -.
On va dire que l’élégance raffinée mâtinée d’esprit cartésien qui la caractériseraient, selon les musicographes avertis, ne me sied guère, même si j’apprécie énormément les « tubes » du répertoire écoutés ce jour, avec une petite prédilection pour le très beau disque consacré à Ravel, dont je raffole –cf. extrait ci-dessous-.
En revanche, je n’écoute que très rarement du Saint-Saëns, coupable de m’ennuyer assez profondément, hors cette symphonie –ici dans une excellente version, malgré une prise de son assez mate– et le deuxième concerto pour piano. Quant à mon appréciation de Debussy ou de Bizet, elle est très variable selon mon humeur du moment.
Une prédisposition d’esprit tout-à-fait adéquate aujourd’hui ! Je deviens patriote…
… également désignée comme « playlist pour fainéants » ! Voilà ce à quoi je m’adonne en ce début de matinée ! Avec un trio d’albums très différents les uns des autres, allant de la pop jazzy et élégante de Steely Dan au Psychobilly des Meteors en passant par le punk –branche irlandaise– de Stiff Little Fingers. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Steely Dan fut un duo à succès, assez peu présent sur scène mais qui enregistra, généralement dans d’excellentes conditions techniques, un rock léché teinté de sonorités jazz. Les deux musiciens, exceptionnellement doués, savaient de surcroît s’entourer des meilleurs requins de studio pour proposer des albums relativement ambitieux et au ton varié, qui évolua de plus en plus vers un jazz-rock mélodieux d’accès facile, évolution dont rend bien compte ce « Best Of ».
Stiff Little Fingers présente beaucoup moins de recherche mélodique mais beaucoup plus d’énergie, et le contraste est évidemment saisissant entre les deux albums. « Hanx ! » est un « Best Of » live retraçant les débuts de leur carrière, qui stoppa net devant leur manque de succès, avant une reformation qui ne s’est pas avérée beaucoup plus fructueuse…
Principales caractéristiques de ce punk-rock très énergique : la belle et bonne section rythmique et l’accent irlandais à couper au couteau du chanteur ! Chouette album à réécouter, je n’y étais pas revenu depuis très très très longtemps ! Et leur reprise du « Johnny Was » de Bob Marley est réellement très bien !
De même, réécouter The Meteors de manière sporadique est toujours une heureuse expérience : un groupe en trio –dans une composition assez instable et très évolutive, seul le chanteur-guitariste constituant une base fixe tout au long de l’existence du groupe– qui, a priori, ne se prend pas au sérieux, sauf pour défendre le Psychobilly dont ils se prétendent les inventeurs et seuls vrais représentants –affirmation qui n’engagent qu’eux…-.
Leur approche via ce copieux « Best of » de 25 titres constitue sans doute la meilleure solution, le genre ne proposant pas d’évolution fulgurante, puisqu’ils y sont toujours restés complètement ancrés, à l’inverse des Cramps, dont ils se rapprochent –mais en moins bien (leur sonorité d’ensemble n’a définitivement pas la même densité) et, surtout, en moins drôle, tout au moins à mes oreilles-.
Au menu de ce mois, une assez copieuse surprise vous attend, que vous pourrez trouver ici !
De quoi réchauffer les coeurs et sortir de cet hiver plutôt long et de cette crise sanitaire encore plus longue : le retour progressif des beaux jours permettra-t-il le retour à une vie « normale » ? Ça ne semble pas encore à l’ordre du jour…
Comme toujours, la surprise du mois précédent est désormais retirée du serveur.
Cette nouvelle surprise mensuelle –Indice : de magnifiques variations autour de la note bleue– est une vraie une rareté que vous aurez vraisemblablement bien du mal à trouver ailleurs –ça existe, en cherchant bien, sous divers formats et titres, à des prix qui frôlent souvent l’indécence-, l’attrait pourrait donc être encore plus grand !
Par ailleurs, si vous cliquez sur l’imagette de droite, vous verrez en plus grand le nouveau beau jouet que j’ai désormais régulièrement entre les mains, dont TheCookingCat a eu le droit de choisir la couleur ! C’est moins lourd et moins sportif qu’une basse, mais je ne l’ai pas encore apprivoisé !
Between the Buttons reste le grand mal-aimé, et sans doute le plus injustement méconnu de la discographie des Rolling Stones. Sorti au tout début de l’année 1967, il consacre l’affranchissement définitif du groupe avec la musique noire des années 50 et du début des années 60 et leur remarquable capacité à se saisir de l’air du temps pour en tirer comme une forme de quintessence. A ce titre, Between the Buttons transcende à la fois la pop naïve des Beatles, la satyre sociale des Kinks, la violence brute des Yardbirds ou des Who et vient parfois se confronter à la poésie un brin loufoque de Bob Dylan. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
SWINGING LONDON En janvier 1967, Londres est devenu la capitale incontestée de la mode et de la culture pop. Antonioni vient d’y tourner « Blow up« , futur vainqueur du festival de Cannes, où il expose une ville sans cesse en mouvement, qui grouille d’une vie culturelle intense, rebelle sans être contestataire, et où la jeunesse semble avoir trouvé des modes d’expression nouveaux, loin des canons anciens. Mais ce qui est vrai à Londres, à cette époque, ne l’est ni dans la France de de Gaulle, terriblement conformiste, ni dans une Allemagne en pleine reconstruction, ni aux Etats-Unis où la contre-culture underground commence tout juste à émerger en ce début d’année. Cette période riche, si particulière et si flamboyante en un sens sera pourtant très rapidement oubliée, au profit de l’émergence du Flower Power quelques mois plus tard. Elle sera cependant revivifiée par le mouvement Punk, dix ans plus tard, la contestation en plus !
UN –GRAND– DISQUE À PART
Between the Buttons est le dernier album des Rolling Stones paru en deux versions différentes –l’une pour l’Europe, l’autre pour les Etats- Unis-. Si la version américaine fut pendant longtemps la plus aisée à trouver, son pendant européen est largement préférable, et on poussa la compléter complété par les singles «Let’s Spend The Night Together» –aussitôt interdit en radio-, et « Ruby Tuesday », avec violoncelle et flûte à bec, quasi-contemporains et participant de la même veine esthétique.
PAS DE BLUES, MAIS DE LA MYSOGINIE À REVENDRE…
Album de transition entre leur attachement au blues du début et la période dorée 1968-1972, Between the Buttons est incontestablement, musicalement parlant, le moins bluesy de leurs albums chez Decca. Thématiquement, cependant, on y retrouve tous les ingrédients qui ont fait la légende du groupe depuis ses débuts : le sexe et la drogue –« Connection » est très explicite à ce sujet-, une misogynie rampante, une gouaille exacerbée, ce côté sale gosse qui attire les adolescents et révulse copieusement leurs parents, dans un instrumentarium rénové et enrichi –vibraphone, clavecin, bandonéon, trombone, cornet à piston…-. De nombreux titres ont été conçus au piano (tonalité de do majeur), la guitare de Brian Jones est peu présente, mais les riffs de Keith Richards deviennent plus amples, même s’il n’a pas encore découvert les accords en open-tuning.
Pour autant, les thèmes propres aux Rolling Stones continuent à y être abordés selon la marque de fabrique qui les singularise dans leur rapport à la gente féminine : « Yesterday’s Papers » –première chanson composée par un Stone tout seul, en l’occurrence Mick Jagger– vient enrichir la vision consumériste des femmes déclinée par le groupe depuis ses origines; « Miss Amanda Jones » dépeint la liaison courte et sulfureuse entre Brian Jones et Amanda Lear; « All Sold Out » présente une lettre de rupture teintée d’amertume; surtout, « Back Street Girl », d’une grande cruauté malgré la douceur tendrement nostalgique de sa musique, témoigne de la place dévolue aux femmes par ses membres : des relations d’arrière-cour.
L’illustration de la pochette de l’album a été réalisée durant ce qui constitue sans aucun doute leur plus belle séance de photographies, par le photographe Gered MANKOWITZ dans le parc de Primrose Hill, fin 1966. Teints blafards du petit matin, dans la brume hivernale d’une Londres encore endormie et au sortir d’une nuit de débauche. Le photographe aime à rappeler qu’à cette époque, les Rolling Stones ne dormaient jamais, ce qui conduisait à des séances chaotiques, et que les musiciens pouvaient se montrer volontiers rétifs, voire agressifs. Remercié à la fin de l’année par les Rolling Stones, MANKOWITZ ne travailla plus qu’une fois avec eux, en 1982, quand Mick Jagger le limogea en ces termes peu amènes : «Dégage, tu nous rappelles de mauvais souvenirs !».
Provisoirement retirés de la scène après des années de concert harassants, Between the Buttons vient ainsi symboliser la fin d’une ère, celle de l’adolescence : une adolescence chaotique et houleuse, très loin de l’image idyllique proposée par les Beach Boys dans « Pet Sounds », paru une petite année auparavant. Il confirme également l’entrée des Rolling Stones dans une nouvelle voie, plus personnelle.
Contrairement aux idées reçues, Between The Buttons fut très bien reçu à sa sortie –n°3 UK durant 22 semaines et et n°2 US durant 9 semaines– et donna lieu à de fortes ventes. La suite de l’année s’avéra des plus problématiques : procès et prison pour Mick Jagger, Keith Richards et Brian Jones. Ce dernier, d’ailleurs, n’y résistera pas, et cet album constitue en quelques sortes son chant du cygne.
Voici une photo de l’Hôtel de Ville de Strasbourg, baigné par le soleil hivernal qui régnait hier en début d’après-midi : que remarquez-vous, outre la devise républicaine en jolies lettres dorées ? Et, surtout, pourquoi ce que vous remarquez est-il là ?
C’est si voyant que vous ne pourrez pas le manquer ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Hypothèses : • Cela serait-il le signe d’un rattachement très prochain de la nouvelle Communauté européenne d’Alsace en tant que Land à l’Allemagne fédérale pour échapper au jacobinisme français ? • Et, dans cette attente, Strasbourg va-t-elle à nouveau être gouvernée par un Soviet, comme en 1918 –et pour une très courte période : c’est à lire ici ou là, et c’est un événement qui reste fort méconnu de l’histoire de France, assez peu documenté et qui n’est jamais mentionné dans les manuels scolaires—, cas unique pour une métropole française ?
Un voyage wagnérien dans le temps : voici ce que me propose la playlist de ce jour, en compagnie de celui qui est généralement considéré comme le plus grand Heldentenor –ténor héroïque– wagnérien, et qui connut une carrière prodigieusement longue, étalée sur près de 50 ans, durant lesquels il chanta les plus lourds rôles du répertoire un nombre incalculable de fois, et toujours très bien entouré : c’est l’histoire de ce qu’il est parfois convenu d’appeler l’âge d’or du chant wagnérien ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Lauritz Melchior était un géant dans tous les sens du terme : la taille, d’abord, la voix ensuite : outre sa longévité exceptionnelle –il interpréta (de fort belle manière) le rôle de Siegmund, dans la Walkyrie, à 70 ans pour fêter son anniversaire– une longueur de souffle et une puissance hors du commun, un timbre magnifique… –cf. extrait vidéo ci-dessous : le même rôle, en 1940, où il étire les points d’orgue à l’infini-.
Une telle voix ne se trouve plus de nos jours, mais, de la même manière, elle apparaîtrait sans doute en total décalage avec les exigences des maisons d’opéra actuelles, où les chanteurs doivent également être des acteurs –ce qui était beaucoup moins le cas dans les années 30 et 40, époque de son absolue gloire, où les mises en scène étaient beaucoup plus statiques-.
Les enregistrements compilés dans ce coffret copieux mais à la ligne éditoriale nulle –au sens premier du terme…– le montrent ici au début de sa carrière de ténor, dans les années 20, jusqu’à ce témoignage-anniversaire de 1960, et le son en est assez variable : cela va du « vieux précaire assez bien restauré » au très convenable pour les documents les plus récents.
Mais en terme de vocalité pure et de chant, tous ces témoignages demeurent exceptionnels et piocher dans ce coffret est totalement jouissif !
Cet album des Flamin’Groovies, « Supersnazz », que l’on pourrait approximativement traduire par « Super chic » –leur premier : auparavant, le groupe avait sorti un EP assez anecdotique et difficile à trouver désormais– est une vraie merveille !
Ce fut l’un de mes premiers 33 tours acheté, presque par hasard et sur recommandation de je ne sais plus quel «guide des x disques à écouter», à la toute fin des années 70, quand internet n’existait pas encore, alors que je commençais à constituer, très modestement, une discothèque. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
J’ai toujours adoré sa pochette présentant de joyeux petits « Mickeys », et le contenu est largement à la hauteur du contenant : de l’excellente musique, très variée, fraîche et enthousisamante, allant d’un rock efficace à une pop entraînante, le groupe ayant toujoursjours oscillé entre Beatles et Rolling Stones sans jamais parvenir tout-à-fait à trancher entre ces deux influences tout au long de leur carrière. Carrière d’ailleurs fort longue, malgré de nombreux changements de personnels et de maisons de disques –ventes médiocres aidant-.
Je l’avais racheté il y a longtemps en CD, perdu depuis –vraisemblablement prêté et jamais rendu– et je l’ai donc racheté à nouveau, dans une version remastérisée en HD, avec réplique exacte de la pochette d’origine –loupe nécessaire pour lire le dos de celle-ci…– et le son de cette réédition est réellement magnifié –très supérieur à la première réédition CD ou à n’importe quelle édition 33T-, ce qui ajoute encore au plaisir très vif, de son écoute !
Après une assez longue période d’oreilles en jachère, l’arrivée d’une météo quasi-printanière –près de 30°C d’amplitude de température en quelques jours…– me conduit vers une playlist constituée essentiellement de « vieilles » choses, la plus récente remontant à quarante ans –mais c’est déjà une enregistrement numérique-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
• La quatrième symphonie « Inextinguible » de Carl Nielsen, achevée en 1916, est la seule que Karajan enregistra de ce compositeur danois, qui en a composé six, dont toutes portent un nom à coucher dehors ! Le corpus intégral de ses symphonies est assez intéressant, mais pas toujours édifiant, et cette musique venue du nord est assez éloignée de celle de son contemporain Sibelius. J’aime assez cette version, qui subit chez Karajan une « brucknérisation » qui lui sied assez bien, même si l’on peut sans doute y entendre un certain contre-sens. –cf. extrait-.
• Le deuxième album, en revanche, n’appelle aucune réserve : c’est l’un des très grands disques consacrés à Sibelius, avec, notamment , une remarquable interprétation de « Tapiola », dernière oeuvre majeure du Finlandais. L’album est assez ancien –des enregistrements qui s’étalent de 1954 à 1957, dans une mono d’excellente qualité– mais ne souffre aucunement de son âge et reste d’une écoute extrêmement plaisante de nos jours, quand bien même l’interprétation des oeuvres du compositeur a beaucoup évolué depuis.
• Les deux autres albums restent plus anecdotiques : le tout jeune chef américain Lorin Maazel, alors étoile montante de la baguette, est assez vif et un peu brutal dans Schubert, et le vieux Hermann Scherchen se révèle d’une lourdeur assez épouvantable dans les symphonies dites « Londoniennes » de Haydn –qui, déjà, ne constituent pas, à la base, ma musique de prédilection– et l’orchestre n’est pas toujours très bon. Le label Westminster –aujourd’hui réédité par Deutsche Grammophon– était réputé pour des prises de son exceptionnelle : ce n’est pas vraiment le cas ici…