Dimanche matin à l’opéra – Hercules de G.H. Handel
En ce dimanche de grisaille, un petit fauteuil à l’opéra ne sera pas de refus pour passer la matinée !
« Hercules« , de Georg Frideric Handel, est un « drame musical » en langue anglaise, et narre en trois actes un morceau de mythologie antique : la jalousie morbide de Déjanire, épouse d’Héraclès –Hercule chez les Romains– et la mort de celui-ci. Comme la quasi-totalité des oeuvres du compositeur saxon, celle-ci fut écrite très rapidement, entre le 19 juillet et le 21 août 1744. Créé sans représentation scénique, l’oeuvre, à la frontière entre l’oratorio et l’opéra, fut retiré au bout de deux soirées et ne connut aucun succès en son temps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ce qui précède l’opéra dans les relations entre Héraclès et Déjanire. Un jour, au passage d’une rivière, le centaure Nessos tenta d’enlever Déjanire, dont il était amoureux. Héraclès le tua d’une flèche. En mourant Nessos donna à Déjanire une drogue faite de son sang en l’assurant que si jamais l’amour de son mari venait à lui faire défaut, elle n’aurait plus qu’à tremper un vêtement dans ce liquide et à en revêtir Héraclès qui lui redeviendrait fidèle.
Au palais royal de Trachis, en Thessalie, Déjanire, en proie à de sombres pressentiments, attend impatiemment le retour de son époux Hercule. Pour la rassurer, son fils Hyllus décide de partir à sa recherche. Soudain, on apprend que Hercule revient après avoir triomphé du roi d’Oechalie. Dans ses bagages, le héros ramène un riche butin et quelques captives dont Iole, fille du roi d’Oechalie, une beauté qui charme Hyllus. Iole est inconsolable car elle a assisté au supplice et à la mort de son père. La jeune fille suscite une folle jalousie dans le cœur de Déjanire, jalousie infondée car en réalité c’est Hyllus qui est épris de la jeune princesse. Pour regagner le cœur d’Hercule, Déjanire projette de faire endosser à ce dernier la tunique du centaure Nessus qui aurait le pouvoir de ranimer un amour éteint mais la tunique de Nessus brûle le héros jusqu’à la moelle de ses os.
Hercule, agonisant, demande à son fils de dresser un bûcher funéraire. Le prêtre de Jupiter annonce à Déjanire et à Hyllus que Hercule a rejoint la demeure des dieux. Sur ordre de Jupiter, Hyllus prendra Iole comme épouse et tous deux régneront sur Trachis.
L’opéra aurait aussi bien pu s’intituler Déjanire, tant elle tient le premier rôle dans l’oeuvre. Handel écrit pour elle des pages d’une intense expressivité : rongée par une jalousie maladive, Déjanire sombre dans une folie grandissante qui trouve son apogée à l’acte III. Autour d’elle, les autres protagonistes sont nettement plus falots, et notamment Hercule, caractère assez jobard dans ce drame musical.
Comme toujours chez Handel, les choeurs possèdent un souffle épique. La version de ce jour –la seule présente dans ma discothèque : je n’a donc pas de point comparaison– me semble tout-à-fait excellente du côté du chant –choeurs et solistes– comme de l’orchestre, très virtuose même si j’aurais préféré un peu plus de souplesse et d’onctuosité –à la manière de The English Concert, par exemple-. Passé à la postérité et désormais assez régulièrement donnée à l’opéra, Hercules apparaît aujourd’hui comme une oeuvre majeure de Handel.