Playlist du Grand Nord. 1 : Danemark et Norvège

J’entame aujourd’hui une courte série de musique symphonique en provenance des pays nordiques –cliquer sur la carte pour la voir en plus grand– : Danemark, Finlande, Suède et Norvège –pour l’Islande, il faudra repasser, je n’ai rien dans ma discothèque à ce jour-.

Cette série, par ailleurs, ne comprendra aucun album de Sibelius, très bien représenté dans ma discothèque et que j’écoute abondamment par ailleurs.
La playlist de ce jour est consacrée à des compositeurs danois et norvégiens –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Danemark
Les symphonies de Carl Nielsen sont riches en intensité narrative dramatique et tout-à-fait originales en s’éloignant des conventions de la symphonie romantique traditionnelle. La symphonie n°5 –1922– ne comporte que deux mouvements et exprime le combat entre l’ordre et le chaos. Pour sa symphonie n°6 « Sinfonia semplice » –1925-, Nielsen a voulu rechercher une simplicité maximale, la partition étant fondée sur le caractère de chaque instrument traité comme des individualités indépendantes. Ces deux symphonies sont brillamment interprétées par Neeme Järvi, remarquable défricheur et interprète de musique des pays nordiques durant toute sa carrière.

• Per Nørgård s’inspire régulièrement de la nature et de concepts métaphysiques pour construire ses symphonies, en exploitant une orchestration fouillée et complexe et des texture denses, où des lignes mélodiques indépendantes se superposent et où des contrastes parfois extrêmes sont présents –notamment dans la sixième symphonie-. L’album du jour bénéficie d’une prise de son exceptionnelle, à la hauteur de la complexité et des contrastes dynamiques des symphonies.

Norvège
Il est évidemment inutile de présenter Edvard Grieg, compositeur norvégien très célèbre, ici dans son oeuvre la plus connue et très populaire, Peer Gynt. L’enregistrement ancien de Beecham est tout-à-fait correct.

En revanche, Geirr Tveitt est un quasi-inconnu, qui connut de plus un destin assez tragique, puisque la majeure partie de son oeuvre fut détruite dans un incendie. Il est d’autant plus oublié de nos jours qu’il fut un représentant du courant artistique nationaliste norvégien, basé sur la mythologie nordique en opposition au christianisme, courant qui fut fortement remis en cause après la seconde guerre mondiale. Une grande partie de son oeuvre est inspirée du folklore norvégien du district de Hardanger, dans l’ouest de la Norvège. Ole Kristian Ruud semble avoir pris le relais de Neeme Järvi dans l’enregistrement d’un répertoire assez rare en provenance des pays scandinaves et bénéficie des prises de son exceptionnelles du label BIS.

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Une photo – Une chanson – Une devinette !

• La photo, c’est celle du parc de l’Orangerie, à côté de la maison, dont une partie des pièces d’eau sont gelées ce matin. En hiver, il fait froid, cela semble toujours en étonner certains, à en croire les bulletins météo… Le pannonceau vient rappeler des règles élémentaires de sécurité, qui, chaque année, sont bafouées par quelques imprudents inconscients !

• La chanson, que vous pouvez écouter intégralement, est également le support de la devinette. Saurez-vous me dire :
• quel est son titre ; *
• quels en sont ici les interprètes ; ***
• et qui en sont les auteurs ? * Les étoiles indiquent le niveau de difficulté…-.

A vos claviers !

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Dimanche à l’opéra – Schönberg, Moses und Aron

Poursuivant sur ma lancée dodécaphonique, c’est à un opéra difficile que je m’attaque aujourd’hui : Moses und AronMoïse et Aaron, pour les plus rétifs à l’Allemand-, d’Arnold Schönberg, dans une version aussi aride et analytique que les albums écoutés il y a peu de temps. C’est normal, elle fait partie de la même série anthologique des oeuvres du compositeur enregistrées par le chef français Pierre Boulez ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pierre Boulez en enregistra une version plus tardive beaucoup plus lyrique que je n’ai entendue en entier qu’une seule fois, et mes étagères comportent également la très belle version de Michael Gielen, plus expressionniste et somptueuse orchestralement.

Moses und Aron, opéra inachevé en deux actes –le livret du troisième acte ne fut jamais mis en musique par Schönberg-, composé rapidement entre 1930 et 1932, constitue une vaste synthèse de l’art du compositeur, qui y plaça toute son expérience, à une période extrêmement difficile pour lui, qui s’était reconverti au judaïsme : la montée progressive de l’antisémitisme en Allemagne avec, en corollaire, l’émergence du parti nazi.

Le livret, tiré de la Bible, expose l’opposition entre la pensée pure de Moise –qui ne s’exprime qu’en Sprechgesang– et la séduction verbale d’Aron –dont le rôle et l’expression sont de nature plus lyrique-. La partition orchestrale est extrêmement complexe et dense. Moses und Aron, au départ conçu pour être une cantate, ne fut jamais joué du vivant du compositeur, qui voulait achever son opéra. Sa création, onze jours après la mort de Schönberg, eut lieu en 1954 dans une version de concert sans mise en scène, la création officielle de l’opéra remontant quant à elle à 1957. Le troisième acte fut a été achevé par le pianiste Zoltan Kocsis en 2009.
Deux très bons articles, ici et , vous permettront d’en savoir un peu plus sur cette oeuvre exigeante, mais passionnante !

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Playlist « Dodécaphonisme aride »

Au courant des années 70, le chef français Pierre Boulez enregistra à Londres –avec l’orchestre symphonique de Londres, le Londonien Sinfonietta et l’orchestre de la BBC– une anthologie des oeuvres orchestrales et vocales du compositeur Arnold Schönberg, ainsi qu’un coffret consacré aux oeuvres complètes d’Anton Webern, disciple du premier. Pour ce second coffret, il en fut le maître d’oeuvre principal, entouré de la fine fleur des artistes CBS pour l’enregistrement des pièces de musique de chambre ou pour instruments solistes. Les trois albums de ce jour font partie de cette série d’enregistrements, qui ont été très bien remastérisés par Sony en 2013. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

A ce stade de sa carrière, le chef français s’inscrit dans une démarche hyper-analytique et très aride, très différente des propositions beaucoup plus post-romantiques de Karajan enregistrées à peu près au même moment, et qui connurent un succès critique et commercial important. Les deux approches sont très complémentaires et jettent sur ces oeuvres un éclairage tout-à-fait différent. Curieusement, la seconde intégrale des oeuvres complètes de Webern enregistrée par Boulez chez Deutsche Grammophon parue en 1995 –archi-exhaustive et regroupant des oeuvres inédites et non répertoriées par le compositeur– sera encore d’une approche différente : analytique toujours, certes, mais moins rugueuse et aride. Et je voue également une grande admiration à l’anthologie consacrée à la seconde école de Vienne –Schönberg et ses disciples Berg et Webern– par le chef italien Giuseppe Sinopoli.

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Dimanche à l’opéra – Orfeo ed Euridice, de Gluck

Je poursuis ma série dominicale et lyrique en abordant cette nouvelle année avec une bizarrerie totalement inédite pour mes oreilles : cet album fait partie de l’énorme coffret présenté ici, qui contient notamment tous les opéras enregistrés par le maestro pour la firme à l’étiquette jaune –je n’ai pas encore fini d’épuiser tous les opéras, notamment italiens…-, dont certains inédits, hors discographie « officielle », en provenance de « son » festival de Salzbourg enregistrés par la radio autrichienne, comme c’est le cas ici, et dont la présence dans le coffret m’avait d’ailleurs échappé. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Orfeo ed Euridice est un opéra en trois actes composé par Christoph Willibald Gluck, et tout-à-fait caractéristique de la réforme opératique voulue par ce compositeur, réforme qui a donné naissance au drame lyrique en rénovant l’opéra français et par opposition à l’opéra italien, ce qui engendra la célèbre et très parisienne querelle entre gluckistes et piccinistes. « Je me suis proposé de dépouiller la musique des abus qui, introduits par la vanité mal entendue des chanteurs ou par une complaisance exagérée des maîtres, défigurent depuis longtemps l’opéra italien… Je pensais à restreindre la musique à son véritable office qui est de servir la poésie pour l’expression sans interrompre l’action et sans la refroidir par des ornements superflus ». Ainsi, plutôt que d’exposer la virtuosité des chanteurs au travers de leurs « Arias », Gluck abandonne la séparation entre récitatifs est airs, pour rechercher une continuité musicale intégrant tous les éléments –solistes, choeurs, orchestre– d’une oeuvre au service du drame. Pour tout savoir sur cette réforme, vous pouvez vous rendre ici.

• L’argument est fondé sur le mythe d’Orphée, qui semble remonter aussi loin qu’au 7ème siècle avant JC. Orphée, accablé par la mort de sa jeune épouse Eurydice, chante son infinie tristesse. Sa musique touche Hadès, le dieu des enfers, qui l’autorise à ramener Eurydice dans le monde des vivants. Orphée doit pour cela attendrir les gardiens des portes de l’enfer par sa musique. Sur le chemin du retour, il lui est interdit de se retourner pour regarder son épouse. Mais, presque arrivé, il ne peut s’empêcher de regarder derrière lui et Eurydice meurt à nouveau. A partir d’ici, et contrairement aux récits issus de la mythologie grecque,Gluck et son librettiste choisissent une fin heureuse pour conclure leur opéra : Amour, touché par le malheur d’Orphée, vient redonner vie à Eurydice.


• La version du jour utilise « l’édition de Milan », parue en 1889. L’oeuvre, qui connut un succès considérable, existe en effet en plusieurs versions différentes et a connu plusieurs modifications entre sa création viennoise et les différents séjours du compositeur en Italie, puis en France. Par ailleurs, Berlioz la remania également. Cette édition milanaise tardive, en dehors de toute visée musicologiquement fondée, est sensée synthétiser le meilleur de toutes les éditions, dans une optique résolument « romantique ». Elle ne comporte pas d’ouverture orchestrale.
Gluck n’était pas une clé de son répertoire, mais Karajan a dirigé deux productions de « Orfeo ed Eurydice » dans le cadre du festival de Salzbourg : une première fois en 1948, puis en 1959. Loin des interprétations historiquement informées, le chef donne à entendre un récit hors du temps, fondé sur des tempi lents, des cordes charnues et un orchestre de toute beauté –la prise de son est très convenable, eu égard à son âge, et l’orchestre philharmonique de Vienne est en plein renouveau après des années difficiles suite à la guerre-. Comme je n’ai guère de points de repère, les solistes, dans ce contexte, me semblent tous parfaitement adaptés à la situation et les choeurs sont de toute beauté.

Une belle découverte pour entamer cette nouvelle année lyrique !

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Empreinte verte

« Le diagnostic de performance énergétique (DPE) renseigne sur la performance énergétique et climatique d’un site internet (étiquettes A à G), en évaluant sa consommation d’énergie et son impact en terme d’émissions de gaz à effet de serre. Il s’inscrit dans le cadre de la politique énergétique définie au niveau européen afin de réduire la consommation d’énergie des bâtiments et de limiter les émissions de gaz à effet de serre et sert notamment à identifier les passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE, c’est-à-dire les sites internet qui consomment le plus d’énergie et/ou émettent le plus de gaz à effet de serre).
Il a pour objectif d’informer le concepteur ou le propriétaire du site sur la « valeur verte », de recommander des travaux à réaliser pour l’améliorer et d’estimer ses charges énergétiques. »

Evidemment, ce paragraphe est adapté de la page gouvernementale consacrée au diagnostic de performance énergétique –DPE– des logements, mais il est réellement possible de réaliser le DPE d’un site internet via la plateforme Eco-Index. Les résultats des mesures sont échelonnés de A à G, comme pour les logements,  et il apparaît alors que mon atelier bénéficie d’une performance énergétique plutôt convenable –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

• A pour la page d’accueil,
• B pour les 3 pages thématiques
• des notes variant entre B et D selon les différentes pages de blog testées -c’est forcément très variable en fonction du contenu, et, dans une certaine mesure, assez facile à améliorer pour le futur- ; quant aux notules individuelles, leur DPE varie entre A et D, et, à titre d’exemple, l’une des notules les plus longues est notée C, mais elle ne contient ni son, ni vidéo.

La bonne nouvelle, c’est que si je veux améliorer les performances du site, je pourrai me passer de l’avis d’un architecte des bâtiments de France, alors que pour mon appartement, c’est impossible…

Easter Egg de Noël : la solution !

Je vous avais proposé, ici, une devinette assez facile à mon avis, mais dont la solution, pourtant, n’a pas été trouvée. La voici donc !
A la main gauche du piano, à partir de 1’37 dans l’extrait proposé, on entend une mélodie célèbre, qui n’est autre que celle de « L’Ode à la joie » de la neuvième symphonie à venir, et que tous les collégiens de ma génération ont jouée un jour ou l’autre à la flûte à bec lors de leur scolarisation en sixième…
Désormais, vous n’entendrez plus cet extrait de la même manière !

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