Demain –et dans quinze jours-, doté d’une carte d’électeur toute neuve, j’accomplirai mon devoir d’électeur en double : j’ai été mandataire d’une procuration… C’est la première fois, cette année, que j’ai vu un système de procuration organisé par les candidats eux-mêmes.
Auparavant, j’étais régulièrement sollicité par des membres du cercle familial ou des amis absents au moment du vote pour porter leur voix, désormais, c’est un véritable principe de recherche active de mandants/mandataires qui est efficacement géré par les équipes des impétrants –le mot est à la mode depuis quelques années…-.
Tout se passe maintenant par internet, il suffit de s’inscrire et d’attendre d’être sollicité ou mis en relation avec un demandeur : chose faite, pour le premier et le second tour !
La campagne « virtuelle », au demeurant, a été fort active cette année, même si je me tiens éloigné des réseaux sociaux : depuis février, j’ai eu un peu plus de 1000 courriels en provenance de trois équipes de campagne, avec invitations diverses à des « événementiels » nombreux, variés et plus ou moins festifs. Je les ai tous lus, avec attention, toujours, et intérêt, souvent !
J’ai entamé la matinée par une playlist relativement intimiste –cliquer sur l’image pour la voir ne plus grand- et composée de fort belles choses.
Les « Sonates du rosaire » de Biber ont été composée avant la fin du 17ème siècle –la date exacte n’est pas connue avec certitude, et si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire cet excellent article, long, détaillé et très bien réalisé-, il sait d’une succession de sonates pour violon, soutenu par une basse continue. Très beau, vraiment ! Pour poursuivre dans cette veine, j’aurais, logiquement, dû opter les sonates et partitas pour violon de Bach, mais point trop n’en faut : j’ai préféré bifurquer vers les suites pour violoncelles, tout aussi intéressantes mais plus faciles d’accès sans doute.
J’ai déjà eu l’occasion de vous parler plus longuement des derniers quatuors de Beethoven, cette version-ci est très recommandable, dans une optique relativement aride mais néanmoins remarquable. Quant à l’album « Blonde On Blonde », de Bob Dylan, c’est l’un de mes deux préférés de l’artiste, et je l’écoute toujours avec beaucoup de plaisir.
Après cette playlist plutôt intimiste et calme, j’ai opté pour quelque chose de radicalement différent, dans le droit fil du livre que je suis en train de dévorer –cliquer sur l’imagette de droite pour la voir en plus grand-. Il ne s’agit pas d’un roman, mais d’un documentaire très fouillé sur l’émergence du punk et des Sex Pistols en Angleterre.
Outre qu’il vient briser bien des clichés quant à la formation et à la courte existence du groupe, il fourmille d’informations riches et complètes, dans une optique socio-historique très pertinente. j’y ai appris bien plus de choses sur l’histoire socio-économique de l’Angleterre du milieu des années 70 que dans bon nombre de livres d’économie ! Mais aussi sur l’histoire culturelle de ce singulier pays, et sur le conservatisme sous-jacent des classes moyennes, qui ne constituait plus une aspiration naturelle pour les potentiels accédants des « lower class ». Tout cela sur fond de thatcherisme émergeant : le cocktail est prenant !
Cette très instructive lecture, évidemment, est accompagnée avec profit de l’écoute de l’unique album du groupe, « Never Mind The Bollocks » –cliquer sur l’image de gauche pour la voir en plus grand– dans la version « Limited Edition Super Deluxe », laquelle comporte 3 CD bellement présentés : • l’album proprement dit en version « remastérisée », ce qui n’apporte pas grand-chose, disons-le tout net; • les singles antérieurs à l’album, ainsi que des prises alternatives et des demos –cf. extrait ci-dessous-; • des extraits de deux concerts, relativement tardifs dans la vie du groupe, mais pas trop mal enregistrés, et qui font entendre toutes les listes techniques, mais aussi l’énergie du groupe sur scène.
Ce disque fait d’alleurs partie de ma liste des incontournables des années 70, que je vous avais présentée il y a peu de temps. De quoi rompre l’intimité du début de matinée !
C’est un pianiste singulier et remarquablement intéressant, quoi que fort idiosyncrasique, qui a occupé mes oreilles aujourd’hui. Et une occasion d’écouter quelques compositeurs que je ne goûte pas outre mesure –Mozart, Chopin-. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Ivo Pogorelich n’est pas encore très âgé, mais il a commencé à enregistrer fort jeune, suite à son échec au concours de piano « Chopin » à Varsovie. L’esclandre qui suivit la décision d’une partie du jury est restée célèbre dans les annales du monde du piano : Martha Argerich, qui voyait en ce tout jeune pianiste « un génie » démissionna avec pertes et fracas dudit jury pour contester la décision de ses pairs et Deutsche Grammophon signa le contrat réservé au lauréat au jeune éliminé.
Marié à sa professeure de piano, plus âgé que lui de 21 ans –tiens, en ces temps d’élection, cela ne vous rappelle rien ?– et portant beau, ses premiers disques furent de fracassants succès. Il enregistra assez régulièrement pendant une petite dizaine d’années, avant de se retirer, en 1996, suite au décès de sa femme.
Depuis, il est revenu sur scène, plus singulier encore qu’auparavant, mais n’enregistre plus. Cela n’empêche pas que je le situe très haut dans le panthéon personnel de mes pianistes de prédilection : une sonorité puissante et belle en toutes circonstances et des visions personnelles mais remarquablement construites.
Pour entamer cette semaine précédant des échéances électorales aux résultats quelque peu illisible –une telle incertitude, c’est assez rare-, c’est une playlist assez éclectique à laquelle je me suis adonné aujourd’hui, avec, dans tous les cas, des prises de son de qualité, ce qui ne gâte rien ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Elle couvre près de trois siècles et de multiples formes musicales, allant des miniatures pour piano de Satie, très aimables dans leur genre –et encore plus dans cette excellente interprétation– à la grande forme –encore une fort belle version, pour la dernière symphonie achevée de Mahler, qui représente pour moi un pris de décomposition de la Vienne d’avant la première guerre mondiale, puissamment dépressive dans son expressivité presqu’exacerbée-.
Pour suivre ce monument, que je n’écoute pas si souvent que ça, une belle version des quatre saisons de Vivaldi, agrémentée de compléments bienvenus et disparates, s’imposait ! Contraste et rayons de soleil assurés ! Pour finir un détour par l’Espagne de Granados et Albeniz, à travers leurs oeuvres pour piano les plus connues, qui sont de belle et bonne facture –cf. le petit extrait ci-dessous-.
La liste proposée pour découvrir les années 80 était arbitraire et partielle, celle-ci, consacrée à ma vision des années 70, l’est encore plus, du fait d’une sélection encore plus sélective : limiter les années 70 à 10 albums s’avère en fait extrêmement compliqué et, en définitive, nettement trop limité. Je pourrais facilement l’abonder d’une seconde liste tout aussi essentielle… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
J’aime beaucoup chacun des albums présentés ici, qui ont tous contribué, à leur manière, à forger mes goûts et mon éducation musicale depuis leur découverte, qui date d’il y a très longtemps. On y retrouve d’éminents classiques, comme « Led Zeppelin IV » ou « Who’s Next« , « Never Mind The Bollocks » ou « Breakfast In America« , qui marquèrent chacun l’époque de leur empreinte, et des choses plus rares, comme le premier EP des Cramps et l’album de Starshooter, groupe lyonnais concurrent de Téléphone à la fin des 70’s. « Berlin » a rejoint la liste des albums mythiques alors qu’il fut vilipendé à sa sortie, et « Van Halen I » fit entendre, à sa parution, de tout nouveaux sons de guitare.
Que du bonheur dans cette liste, à mes oreilles au moins !
Les « Easter Eggs » sont des « petits programmes dans le programme », cachés et accessibles, généralement, par le biais d’une combinaison de touches, réalisés avec plus ou moins de facéties par les développeurs d’une application. Certains sont très simples, d’autres beaucoup plus élaborés, et leur recherche s’apparente à une véritable cueillette de Pâques, d’où, d’ailleurs, leur nom.
Le « widget » Météo du « Dashboard » de Mac OS X, par exemple, en comporte un relativement simple, qui vous permet de voir, très rapidement, l’ensemble des pictogrammes météorologiques à votre disposition. Il suffit de saisir la combinaison de touches [cmd] + [alt] en cliquant sur le symbole météo de votre widget pour faire apparaître le lieu « Nowhere », autrement dit « Nulle part », puis de poursuivre cette opération pour faire défiler les différents pictogrammes. C’est bête, mais ça vous détendra une minute ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
D’autres Easter Eggs sont nettement mieux cachés et plus facétieux. Les créateurs d’Adobe Photoshop cachent une image dans les informations d’accueil, renouvelée à chaque version. Pendant longtemps, elle mettait en scène le « chat électrique ». Désormais, les choses sont plus variées : lutins, lapins et autres créatures… Pour y accéder, il suffit d’appeler l’aide tout en appuyant sur la combinaison de touches [cmd] + [alt].
L’Easter Egg le plus drôle, selon moi, et celui qui m’a le plus amusé lorsque je prenais quelques minutes de pauses entre deux alignements de blocs au millième de centimètres, c’est celui qui est contenu dans Quark XPress. La suppression d’un bloc d’image en activant une combinaison de touches faisait apparaître un « alien » qui détruisait le bloc dans une explosion de couleurs.
La guerre InDesign – XPress vit apparaître également une guerre des programmeurs en matière de gimmicks : chez Adobe, ils firent apparaître un « gentil alien » caché dans l’interface de gestion d’impression, et chez XPress, en guise de réplique, un deuxième alien encore plus méchant fait désormais exploser le premier alien originel… –Cliquer sur l’image pour voir ces fonctions cachées en plus grand-.
La devinette du jour me semble vraiment difficile : il s’agit d’identifier le groupe qui interprète l’extrait que vous pouvez écouter à la fin de la notule. On trouve, au sein du blog, un indice et un seul qui permet d’y répondre mais je ne vous dirai pas où, ce serait trop facile pour le coup !
En revanche, je vous livre quelques autres pistes pour vous aider :
• il s’agit d’un groupe français qui n’existe plus;
• le groupe publia 5 albums entre 1983 et 1988;
• l’extrait proposé provient de leur premier album, qui est aussi leur plus connu –et leur meilleur selon mes oreilles-. Il n’a jamais été réédité en CD et l’extrait proposé est un repiquage de 33T.
On ne trouve trace du groupe ni sur Deezer, ni sur Apple Music. Je n’ai pas testé les autres plateformes de musique en ligne, où l’on ne peut effectuer de recherche sans être abonné…
Voilà ! parés de ces indices, à vous de jouer ! Bonne chance!
La loi NOTRe ayant redessiné la France, l’Institut national de géographie propose désormais de nouvelles jolies cartes muettes pour que je puisse vous proposer à mon tour des devinettes ! Afin de vous faciliter un peu la tâche, c’est une carte en couleurs que j’ai retenu pour titiller votre sagacité…
Cette devinette est cependant moins facile qu’il n’y paraît, si vous n’avez pas suivi a minima les aléas de ce redécoupage qui défraya largement la chronique en son temps et imposa un nouveau découpage administratif de la France –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
A défaut de réponse aisée, la question est simple : il s’agit de donner de mémoire : • le nom de chacune des 13 nouvelles régions, • mais également de citer son chef-lieu –il ne faut surtout pas dire « capitale », au risque de heurter les consciences froisser les susceptibilités des habitants des villes non retenues abriter les préfectures de région…-.
Une chose est sûre : ce redécoupage n’a pas encore eu de conséquences sur les us et coutumes culturels locaux : ici, aujourd’hui, c’est jour férié, « Vendredi Saint » oblige, et tous les magasins sont fermés –par extension, parce que seules les communes abritant un temple protestant ou une église interconfessionnelle sont légalement concernées par cette disposition-.
Pour les collectionneurs de disques, les pochettes sont importantes et les éditeurs le savent bien, qui rééditent depuis quelques années les albums avec un fac-similé de la pochette originelle.
La parution de « La flûte enchantée » de Mozart dans la seconde version officielle d’Herbert Von Karajan est historique pour au moins une raison : il s’agit du premier enregistrement digital –et ce n’est pas une grande réussite en matière de prise de son : les ingénieurs avaient encore tout à apprendre pour maitriser cette technique relativement récente…– réalisé par l’éditeur à l’étiquette jaune Deutsche Grammophon et du premier CD d’opéra mis sur le marché. Ceci pour la « grande histoire » dans le monde de l’industrie phonographique.
La « petite histoire », beaucoup moins connue, est liée à la photo de la pochette : Herbert Von Karajan, qui décidait de tout, y compris des pochettes, voulait une illustration mettant en valeur l’eau, le feu et le vent.
Les graphistes de l’époque se mirent à l’oeuvre et lui proposèrent une trentaine de projets, dont aucun n’eut l’heur de lui plaire… Il fallait donc tout recommencer –mais tout ne fut pas complètement perdu et nombre de projets furent recyclés pour illustrer les albums d’autres artistes, parfois à leur grand dam, comme Bernstein, qui en fit les frais-, mais le producteur, plus malin que d’autres et connaissant le chef, lui signala que tout nouveau retard se solderait par la parution d’une autre version –celle de James Levine, chez RCA-. Du coup, on opta pour une photo réalisée à la va-vite, qui est celle présentée ici –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– !
… un ivrogne chauve ou portant perruque et détestant le cassoulet !
Cette phrase, en filigrane, soutient la narration de ce drôle de film emprunté, hier, en médiathèque, et qui est devenu un peu « culte » : « La cité de l’indicible peur« , de Jean-Pierre Mocky –sorti sur les écrans en 1964, initialement et contre l’avis du réalisateur, sous le titre « La grande frousse »-.
C’est une loufoquerie simple et drôle, dénonçant les turpitudes des habitants de la ville de Barges, dans le Cantal, où sévit la bargeasque, monstre hypothétique et légendaire, sur fond d’enquête policière menée par l’inspecteur Triquet –Bourvil, coiffé d’une improbable perruque-, notoirement réputé auprès de ses collègues pour son incompétence crasse et égaré dans son métier.
Durant tout le film, il sautille à travers la ville et la lande, dans la brume, contre le vent et sous la pluie, en gazouillant, pour finalement résoudre son enquête presque par hasard en accumulant les gaffes. Les autres protagonistes de cette histoire sont excellemment interprétés par de grands acteurs, à l’image de Raymond Rouleau, inénarrable en maire de Barges. La mise en scène est simple, mais la photographie très belle.
Inspiré d’un roman non moins étrange mais très prenant de Jean Ray, que je vous conseille de lire si ce n’est déjà fait –l’action du livre se déroule en Ecosse, alors que le film est tourné en Auvergne-, le film connut un four monumental à sa sortie, et seule sa rediffusion légèrement remontée et sous son titre initialement prévu lui valut de trouver un public plus nombreux.
Vivement recommandé pour passer un agréable moment !