Playlist « Néo-classicisme motorique »

La playlist du jour est consacrée à l’oeuvre symphonique d’un musicien assez peu connu du « grand-public », bien qu’il s’agisse sans doute du plus important compositeur allemand du XXème siècle : Paul Hindemith, estampillé dans son pays comme « artiste dégénéré » par le régime des aboyeurs en chemises brunes.

C’est une musique qui reste facile d’accès –on est très loin des dissonances de la seconde école de Vienne-, oscillant entre un néo-classisicime motorique grinçant et un post-romantisme contrapuntique non dénué d’humour innovant par des couleurs assez cuivrées et des alliances de timbres assez inédites et très personnelles –cf. extrait ci dessous-. Paul Hindemith fut un compositeur très prolifique sans que la quantité des oeuvres écrites –dans tous les domaines– ne nuise à sa qualité, tant il possédait de facilités et de métier. Il s’exila rapidement aux Etas-Unis, puis en Suisse.

Le présent coffret –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, copieusement garni, dans un son très convenable, contient l’ensemble des oeuvres symphoniques pour « grand orchestre » et les interprétations sont généralement de fort belle qualité, même si d’autres versions des oeuvres les plus populaires du compositeur sont parfois plus percutantes –mais on ne trouve pas facilement les oeuvres plus rares réunies ici-. Deux autres coffrets complètent cette collection, l’un consacré aux œuvres concertantes, l’autres aux oeuvres pour orchestres de chambre. 

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Des goûts et des couleurs, 4

Wagner – Der Ring des Nibelungen

Cette immense fresque musicale existe désormais dans un nombre incalculable de versions : lorsque je l’ai découverte, en 323 33 tours, au début des années 80, il n’en existait officiellement que quatre ! Le CD a permis la réédition, souvent dans des conditions techniques inespérées au temps du LP, avec, en particulier, l’exhumation d’archives du neues Bayreuthannées 50 et tout début des années 60-.

J’ai choisi de scinder ce « classement », que d’aucuns trouveront évidemment contestable, en deux :

• d’une part, les versions enregistrées en studio, qui ne sont en définitive pas si nombreuses, et correspondent à des productions luxueuses que les éditeurs n’ont sans doute plus les moyens de financer de nos jours, les ventes étant trop limitées pour amortir un investissement conséquent ! Toutes bénéficient d’un grand confort sonore, toutes pâtissent d’un engagement évidemment moins grand au studio qu’à la scène et malgré certaines incontestables réussites, il y manquera toujours un grain de folie et d’urgence. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-. J’aime énormément les deux premières citées, et très peu la dernière. Mais, évidemment, cette appréciation est tout-à-fait personnelle, et certains raffolent de cette dernière version.

• d’autre part, les versions live. Parmi celles-ci, les versions du neues Bayreuth figurent en bonne place : question de distribution, d’abord, mais également de chefs qui savent tendre l’arc sur la durée d’un cycle et développer un sens de la narration épique qu’on ne trouvera pas toujours plus tard, malgré quelques « pains » présents dans toutes ces versions.
Les conditions techniques y sont généralement meilleures qu’espérées, grâce aux apports du numérique pour la remastérisation de documents anciens et quasiment toutes bénéficient d’un confort d’écoute suffisant pour en profiter, sauf les versions Knappertbusch 1957, au son relativement mat et étouffé, qui reste plus difficile, et celle de Kempe / Covent Garden, dont les bandes sont très abîmées et « insauvables ». Les deux versions les plus récentes enregistrées à Bayreuth —Boulez et Barenboim– souffrent à mon avis beaucoup, au moins à l’écoute des CD, de la comparaison avec leurs devancières, mais sont en revanche de très investies scéniquement et il vaut mieux les voir en DCD ou Blu-ray. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

And my winner is : Clemens Krauss, Bayreuth 1953. Ce n’est pas tout-à-fait une surprise, il fait partie de mes disques pour l’île idéale !

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Le programme du jour…

• des exercices d’échauffement variés pour les doigts de la main gauche et le poignet droit –le jeu au médiator est une vraie habitude à prendre, d’autant que je ne joue de la basse qu’aux doigts...- ;
• des gammes dans différents tons –avec métronome– ;
• des gammes chromatiquesavec métronome– ;
• des gammes pentatoniques incorporant les notes bleues –avec métronome– ;
• des enchaînements d’accordsavec aller-retour sur les cordes– qui font mal aux doigts –huit à ce jour…– ;
• des riffs en « power chords », qui sont des accords « appauvris » afin de simplifier le doigté : très amusant !
Il y en a énormément chez les Who, AC/DC ou les Ramones par exemple, ce qui me permet de commencer à accompagner leur musique en fond sonore et d’utiliser un peu de distorsion sur l’ampli.

Les voisins n’ont qu’à bien se tenir !

Surprise d’actualité

By the way, aucune livraison de surprise au mois d’août, vacances obligent ! Mais, dès aujourd’hui, le retour à un rythme mensuel est à nouveau de rigueur !
Ainsi donc, en ce premier jour d’automne météorologique –si si, il ya bien eu un été cette année, même si certains n’en ont rien su…-, voici donc une surprise qui colle à l’actualité –oui, mais laquelle ? C’est ce qui pourrait vous surprendre…– à quelques jours près !
Comme toujours, la surprise précédente –du mois de juillet, donc…– est retiré du serveur.

ENJOY !

Des goûts et des couleurs, 3

Les symphonies de Beethoven, seconde partie

Seconde série des intégrales des symphonies de Beethoven, enregistrées après 1970, la première série consacrée aux intégrales plus anciennes se trouvant ici. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

My winners are : parmi ces intégrales plus récentes, c’est un trio de tête qui se dégage, selon mon humeur du moment, entre la fougue entraînante de Karajan, le marbre impressionnant de Sanderling et l’approche somptueuse et somptueusement enregistrée de Von Dohnanyi. Evidemment et comme précédemment, ce « classement » n’engage que mes oreilles et pourra être complètement contesté par d’autres paires d’oreilles !

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Playlist seconde chance

Le principe est connu : donner une seconde chance à des enregistrements qui ne m’ont pas trop convaincu lorsque je les ai écoutés antérieurement. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Les deux albums Beethoven sont issus d’intégrales des symphonies que j’apprécie le moins, ainsi que je le présentais ici. Ces intégrales ont rapidement fait les beaux jours des bacs à soldes et restent encore disponibles à tout petit prix. La deuxième symphonie par André Cluytens est, en fait, beaucoup mieux que dans ma mémoire, et il serait sans doute nécessaire de réécouter ses huit soeurs : peut-être réviserai-je mon jugement à propos de cette intégrale ? En revanche, la neuvième symphonie par Carl Schuricht, qui prend appui sur une tradition française bien ancrée de l’interprétation des symphonies de Beethoven, me laisse toujours dubitatif, et la prise de son, typique de EMI France, est assez peu engageante –stéréo schématique sans grande profondeur, timbres assez délavés…-.

Quant à la monumentale huitième symphonie de Bruckner par Celibidache, je reconnais ne pas comprendre l’engouement assez général –mais, semble-t-il, de plus en plus interrogé– suscité par ce chef dans l’interprétation des oeuvres du compositeur : le superbe mouvement lent s’enlise dans des tempos lentissimes –«Ne pas traîner», indique la partition…-, et c’est vrai également pour le finale, qui y perd paradoxalement une partie de sa force et de sa grandeur. Un précis de décomposition manquant de plus cruellement de couleurs –l’orchestre est gris et terne– malgré une prise de son de très bonne qualité : il faut donc en rendre responsable ce chef très singulier !

Au final, un disque réhabilité : ce n’est pas si mal !

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Playlist légendaire

La playlist de ce jour est légendaire, rien que ça ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je l’ai entamée par le « Teenage head » des Flamin’Groovies, ce très bon disque d’un très bon groupe qui ne perça jamais tout-à-fait, et que l’on surnomma alternativement les Beatles américains ou les Rolling Stones américains, selon l’humeur du jour… Sauf qu’ils ne connurent jamais le succès des Anglais ! «Teenage Head» –1971– est leur album le plus abouti, certains vous diront «leur meilleur», ce qui reste sujet à appréciation personnelle. Roy Loney, chanteur-guitariste du groupe, prétend que Mick Jagger lui aurait affirmé, à sa sortie, qu’il était encore meilleur que le « Sticky Fingers » de ses propres Rolling Stones. Affirmation jamais confirmée par son auteur supposé –qui a toujours été avare de commentaires publics et ne parle quasiment jamais des autres dans ses très rares interviews-, et démentie par Ciryl Jordan, guitariste des Flamin’Groovies, qui prétend, quant à lui, qu’il a entendu cette phrase dans la bouche de Keith Richards !
Quoi qu’il en soit, il s’agit effectivement d’un album de très belle tenue, où toutes les compositions sont vraiment très bonnes sans que n’en émerge cependant une excellente –c’est ce qui a toujours manqué au groupe américain : un «hit» majeur– ! L’album se vendit plutôt mal, malgré son statut de disque-culte bien plus tardif et occasionna le lâchage du groupe par sa maison de disques et le départ de certains membres, dont Roy Loney.

Suivent deux albums live de blues absolument formidables permettant de retrouver l’immense guitariste Mike Bloomfield : le premier –1968-, avec Al Kooper –orgue et claviers-, est consécutif au brillantissime « Super Session » enregistré en studio par les deux compères et constitue l’un des tout meilleurs live dont on garde le témoignage dans les années 60, à l’occasion de trois soirées. Il permet également d’entendre un juvénile et encore quasi-inconnu Carlos Santana sur un titre, où il remplaça Mike Bloomfield –régulièrement hospitalisé pour ses très importants troubles du sommeil-. Les titres sont essentiellement des reprises du répertoire blues sous forme de jam-sessions jamais ostentatoires, même si chaque musicien à l’occasion de briller.
Le second, à peine moins brillant mais plus inégal, est enregistré une année plus tard avec son compère Nick Gravenites, avec lequel le guitariste avait fondé l’éphémère groupe The Electric Flag. Mike Bloomfield s’y montre, là encore, inspiré et brillant, comme dans le long « Blues On Te Westside », si intense –le solo médian, bourré de feeling, est dantesque– qu’il éclipse un peu les autres titre de ce très bon live –cf. video ci-dessous-.

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Playlist lumineuse

Il me reste encore un peu de temps pour profiter de quelques écoutes nourrissantes avant une reprise vraisemblablement inscrite sous les mêmes auspices que l’année dernière, crise sanitaire oblige : on n’est pas prêts de tomber les masques, malheureusement ! –Cliquer sur l’image pour a voir en plus grand-.

• La version du « Don Giovanni » de Mozart est un enregistrement public bénéficiant d’une assez bonne qualité sonore et d’une excellente interprétation, très contrastée : les passages les plus lents sont très lents, les passages les plus rapides sont très vifs, les récitatifs sont vivants et les chanteurs principaux sont tous excellents –les voix de Don Giovanni, Leporello et du Commandeur sont bien différenciées, ce qui n’est pas toujours le cas– et l’on tient là, en effet, face à un « drame joyeux », ainsi que l’indique le livret. Je n’y reviendrai pas tous les jours, n’appréciant pas outre mesure cet opéra –mode provocation on : j’ai autre chose à faire que d’écouter du Mozart. Mode provocation off-, mais, de temps à autre, c’est tout-à-fait plaisant, et cela me rappelle mes études d’histoire de la musique, durant lesquelles nous avons décortiqué cet opus de manière très approfondie –à mon grand désespoir : à l’époque, j’aimais encore moins Mozart que maintenant ! -.

• Les symphonies de Sibeliuscompositeur totalement et injustement ignoré durant ces mêmes études, mais alors (fin des années 80), Sibelius n’avait pas si bonne presse en France-, ici écoutées nuitamment, font partie de la seconde intégrale enregistrée par le chef finlandais Osmo Vänskä, avec l’orchestre symphonique du Minnesota dont il est titulaire depuis près de vingt ans. Sa première intégrale, avec l’orchestre finlandais de Lahti, avait été très remarquée et unanimement saluée, la seconde ne me semble pas moins réussie, malgré un accueil un peu moins chaleureux que la première par la presse spécialisée. Les contrastes de tempo et de dynamique sont un peu plus exacerbés, et la prise son s’avère exceptionnelle –comme toujours chez cet éditeur-. Mention particulière pour la lumineuse sixième symphonie –d’où le titre de cette notule-, tout-à-fait remarquable. –cf. extrait ci-dessous-.

Bon, il est temps pour moi de me consacrer à ma petite heure quotidienne de gammes chromatiques et d’enchaînements d’accords…

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