Dimanche à l’opéra – Didon et Énée, de Purcell

Après « Hercules » de Handel écouté récemment, c’est un autre opéra baroque –court : un peu moins d’une petite heure pour trois actes– que j’aborde ce jour : Didon et Énée, d’Henry Purcell1659-1695-, dans une belle version enregistrée en 1989 par The English Concert et une poignée de solistes dont certains à la renommée bien établie, comme Anne-Sophie Von Otter ou Nigel Rogers, l’ensemble étant placé sous la direction de Trevor Pinnock et faisant partie du très beau coffret que je vous ai présenté ici. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Henry Purcell composa son unique opéra, qui constitue aussi le premier opéra jamais écrit en Angleterre, en 1689. Auparavant, il avait déjà écrit des masques –on les appelle aussi parfois semi-opéra-qui sont une forme de théâtre comportant des divertissements vocaux et instrumentaux, voire des épisodes dansés, et dont l’exemple le plus célèbre est sans doute son « King Arthur ».
Le manuscrit original est perdu depuis longtemps, et la date de composition est estimée en fonction de la date de création de l’opéra, à Chelsea, sous la direction du compositeur. Le livret de Nahum Tate expose la légende de Didon, reine de Carthage, et d’Énée, héros troyen, telle que relatée dans le livre IV de l’Énéide de Virgile, dont il s’inspire librement et avec quelques divergences.

Argument.
Acte 1
Scène 1 : Le Palais de Didon – L’opéra s’ouvre sur Didon, tourmentée par son amour pour Énée. Elle craint que cet amour ne mène à sa ruine. Sa confidente, Belinda, tente de la réconforter en lui assurant que son amour est partagé et respecté par son peuple. Une cour suit, apportant la nouvelle de l’arrivée d’Énée.
Scène 2 : La rencontre avec Énée – Énée déclare son amour pour Didon, mais celle-ci, bien que touchée, reste hésitante. Encouragée par Belinda et d’autres courtisans, elle finit par accepter ses sentiments, et le duo chante leur bonheur partagé.

Acte 2
Scène 1 : La grotte des sorcières – Les sorcières, ennemies de Didon, complotent sa chute. Leur chef, une sorcière, élabore un plan pour séparer Didon et Énée. Elles invoquent un esprit déguisé en Mercure qui dira à Énée qu’il doit quitter Carthage pour fonder une nouvelle Troie.
Scène 2 : Une forêt lors d’une chasse – Didon, Énée et leur suite se reposent après une chasse. Les sorcières invoquent une tempête pour les disperser. L’esprit, en tant que Mercure, apparaît à Énée et lui ordonne de partir immédiatement. Déchiré entre son devoir et son amour pour Didon, Énée décide de partir.

Acte 3
Scène 1 : Le port de Carthage – Les marins de Troie se préparent à partir. Les sorcières célèbrent leur victoire en anticipant la chute de Carthage. Didon, ignorant encore les intentions d’Énée, arrive avec sa suite.
Scène 2 : Le palais de Didon – Énée annonce à Didon son devoir de quitter Carthage, mais promet de rester si elle le souhaite. Furieuse et blessée, Didon l’accuse de trahison et lui ordonne de partir. Dévastée par le départ de son amant, Didon ne peut surmonter son désespoir.
Scène finale : La mort de Didon – Didon, accablée de douleur, se prépare à mourir. Elle chante l’aria déchirante « When I am laid in earth » –généralement connu sous le nom de « Lament de Didon »-, demandant à Belinda de se souvenir d’elle mais de pardonner à Énée. Didon se laisse mourir de chagrin alors que le chœur conclut l’opéra en déplorant son triste sort.

L’opéra explore des thèmes universels tels que l’amour, le devoir, la trahison et le destin. La musique de Purcell, avec ses airs poignants et ses chœurs expressifs, souligne l’émotion intense et la tragédie de l’histoire, où la magie et la sorcellerie, comme chez Shakespeare, tiennent une place importante. La fin tragique de Didon reste un poignant rappel des conséquences des conflits entre le devoir personnel et les désirs amoureux.
Cet opéra, bien que court, est d’une grande intensité dramatique. La version de ce jour me semble tout-fait excellente. Trevor Pinnock n’a jamais été le chef plus extraverti dans les oeuvres qu’il aborde, mais c’est un remarquable spécialiste du répertoire baroque anglais et il sait d’entourer de très bons solistes, notamment Anne-Sophie Von Otter, généralement très à l’aise dans le répertoire baroque et très en voix à ce stade encore relativement précoce de sa carrière.
« Dido And Aeneas » est une œuvre majeure du répertoire baroque et reste une des créations les plus admirées de Purcell.

Playlist « Triptyque final »

Nouvelle matinée très pluvieuse et donc propice à savourer tranquillement cette belle playlist composée des trois dernières symphonies d’Anton Bruckner, dans des versions enregistrées par des chefs réputés chacun pour être de très bon spécialistes de ces oeuvres. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Pour autant la vision qu’ils ont chacun de ces œuvres n’est en rien identique, d’autant moins que les interprétations d’Eugen Jochum sont généralement basées sur l’édition Nowak des symphonies de Bruckner.
Précisons en effet qu’il existe plusieurs éditions de ces symphonies. L’édition la plus fréquemment rencontrée est l’édition Haas, du nom du musicologue recruté par l’international Bruckner Society afin de publier une édition critique des symphonies de Bruckner en retournant aux partitions originales, retouchées et modifiées au début du vingtième siècle par différents disciples du compositeur. Le successeur de Robert Haas auprès de l’International Bruckner Society, Leopold Nowak, proposa quant à lui, un certain nombre de modifications à l’édition Haas, qui ne firent jamais l’unanimité, et c’est l’édition Haas qui demeure la plus fréquemment employée de nos jours.

Chacun des chefs a enregistré l’intégrale de ces symphonies -et même deux fois pour Jochum, dont les deux versions sont difficiles à départager : personnellement je préfère la seconde pour EMI, avec Dresde, un peu plus stable rythmiquement– et livré par ailleurs plusieurs versions des symphonies 4, 7, 8 et 9 –la dernière symphonie de Bruckner, en trois mouvements seulement, et dédicace « Au bon Dieu »-.
Dans chaque cas, prises de son convenables magnifiées par des remasterings récents de grande qualité, ce qui rajoute au plaisir d’écouter ces grandes oeuvres qui y gagnent beaucoup, du fait notamment de leur ampleur et de leur polyphonie extrêmement riche !

Playlist des jours d’après…

Tout à mon labeur ces derniers jours, je n’ai pas trop eu le temps de me préoccuper du résultats des récentes élections, si ce n’est pour m’en désoler collectivement… Etant par monts et par vaux depuis deux semaines, en train ou en voiture, mes oreilles sont donc restées un peu en jachère, et cette playlist constituée n’importe comment en piochant un peu au hasard dans me discothèque en est le résultat. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Je crains malheureusement que, prochainement, les playlists à venir seront celles d’un monde d’après ! J’ai bien fait de déposer mon dossier de retraite !

Demain, on vote !

Depuis quelques jours et demain pour ce qui concerne la France, on vote à travers toute l’Union européenne ! A priori, les électeurs ne devraient pas se bousculer au portillon pour remplir les urnes, les élections européennes étant peu propices à un engouement général…

A lire certaines professions de foi –il n’y en avait pas 38 dans l’enveloppe pourtant volumineuse du matériel électoral arrivé par la poste-, la France est un pays beaucoup trop libéral et il conviendrait de stopper ces dérives… La carte ci-dessous devrait permettre de relativiser ces affirmations. Eurostat, mais aussi les services statistiques de l’OCDE, permettent de comparer les dépenses sociales relatives à la santé, aux retraites, aux allocations chômage, au soutien aux plus démunis…
La France, et c’est tout à son honneur, dépense déjà beaucoup pour essayer de réduire les inégalités, n’en déplaise aux esprits chagrins ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Dimanche matin à l’opéra – Hercules de G.H. Handel

En ce dimanche de grisaille, un petit fauteuil à l’opéra ne sera pas de refus pour passer la matinée !
« Hercules« , de Georg Frideric Handel, est un « drame musical » en langue anglaise, et narre en trois actes un morceau de mythologie antique : la jalousie morbide de Déjanire, épouse d’Héraclès –Hercule chez les Romains– et la mort de celui-ci. Comme la quasi-totalité des oeuvres du compositeur saxon, celle-ci fut écrite très rapidement, entre le 19 juillet et le 21 août 1744. Créé sans représentation scénique, l’oeuvre, à la frontière entre l’oratorio et l’opéra, fut retiré au bout de deux soirées et ne connut aucun succès en son temps. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Ce qui précède l’opéra dans les relations entre Héraclès et Déjanire.  Un jour, au passage d’une rivière, le centaure Nessos tenta d’enlever Déjanire, dont il était amoureux. Héraclès le tua d’une flèche. En mourant Nessos donna à Déjanire une drogue faite de son sang en l’assurant que si jamais l’amour de son mari venait à lui faire défaut, elle n’aurait plus qu’à tremper un vêtement dans ce liquide et à en revêtir Héraclès qui lui redeviendrait fidèle.

Au palais royal de Trachis, en Thessalie, Déjanire, en proie à de sombres pressentiments, attend impatiemment le retour de son époux Hercule. Pour la rassurer, son fils Hyllus décide de partir à sa recherche. Soudain, on apprend que Hercule revient après avoir triomphé du roi d’Oechalie. Dans ses bagages, le héros ramène un riche butin et quelques captives dont Iole, fille du roi d’Oechalie, une beauté qui charme Hyllus. Iole est inconsolable car elle a assisté au supplice et à la mort de son père. La jeune fille suscite une folle jalousie dans le cœur de Déjanire, jalousie infondée car en réalité c’est Hyllus qui est épris de la jeune princesse. Pour regagner le cœur d’Hercule, Déjanire projette de faire endosser à ce dernier la tunique du centaure Nessus qui aurait le pouvoir de ranimer un amour éteint mais la tunique de Nessus brûle le héros jusqu’à la moelle de ses os.

Hercule, agonisant, demande à son fils de dresser un bûcher funéraire. Le prêtre de Jupiter annonce à Déjanire et à Hyllus que Hercule a rejoint la demeure des dieux. Sur ordre de Jupiter, Hyllus prendra Iole comme épouse et tous deux régneront sur Trachis.

L’opéra aurait aussi bien pu s’intituler Déjanire, tant elle tient le premier rôle dans l’oeuvre. Handel écrit pour elle des pages d’une intense expressivité : rongée par une jalousie maladive, Déjanire sombre dans une folie grandissante qui trouve son apogée à l’acte III. Autour d’elle, les autres protagonistes sont nettement plus falots, et notamment Hercule, caractère assez jobard dans ce drame musical.
Comme toujours chez Handel, les choeurs possèdent un souffle épique. La version de ce jour –la seule présente dans ma discothèque : je n’a donc pas de point comparaison– me semble tout-à-fait excellente du côté du chant –choeurs et solistes– comme de l’orchestre, très virtuose même si j’aurais préféré un peu plus de souplesse et d’onctuosité –à la manière de The English Concert, par exemple-. Passé à la postérité et désormais assez régulièrement donnée à l’opéra, Hercules apparaît aujourd’hui comme une oeuvre majeure de Handel.

Surprise en attendant la fin de la pluie…

La semaine écoulée, fort chargée en obligations professionnelles, s’est avérée, de surcroît,  remarquablement pluvieuse !
En attendant l’été qui tarde à s’installer, je vous propose cette surprise d’un artiste au fort tempérament, empreint d’une originalité parfois loufoque et toujours cocasse… Parfois controversé de son vivant, et désormais installé dans une respectabilité posthume tout-à-fait enviable ! A découvrir ici.

ENJOY !

Playlist « Souffle puissant et élégance »

Ce week-end prolongé et à la météo pas folichonne devrait être propice à des écoutes un peu prolongées en cette période traditionnelle de disette auditive -pour la dernière fois !?- due à un surcroît d’activités professionnelles… Hier, un certain nombre de routes barrées du fait des inondations m’ont également occasionné un surcoût de kilomètres dont je me serais bien passé, dans des conditions franchement médiocres ! Ce matin, le soleil est de retour, mais l’ensemble du week-end et, au-delà, des jours à venir, s’annonce maussade… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

La playlist de ce jour, donc, est consacrée à un chef remarquable mais très injustement un peu oublié de nos jours, Cristoph Von Donhanyi, né en 1929, qui fut titulaire de l’orchestre de Cleveland de 1982 à 2002, tout en continuant à fréquenter, durant cette période, plusieurs orchestres européens des plus prestigieux. Personnalité discrète, il fit rarement la une de l’actualité, malgré une carrière bien remplie et une discographie où l’excellent côtoie le remarquable. Il eut cependant la chance et le malheur d’enregistrer pour le label Telarc, plus réputé pour ses prises de son que pour la qualité des interprétations –parmi les meilleures de leur époque-, label aujourd’hui disparu.
Ainsi, son excellente intégrale des symphonies de Beethoven, très recommandable –sur mon podium personnel des interprétations « récentes »– n’est-elle plus disponible depuis des lustres et ses chance de réédition sont minces. Une intégrale au souffle puissant et très équilibrée, sur des tempi généralement rapides, sans aucun point faible, et qui, pourtant, fit peu parler d’elle à sa sortie, au début des années 80, sans doute parce que la sortie se fit par disque séparés –tous très bien accueillis par la presse spécialisée d’ici et d’ailleurs– et qu’elle fut tardivement réunie en coffret en 1986 seulement, alors que le marché CD commençait à être abondamment achalandé en matière d’intégrale des symphonies de Beethoven, et qu’il avait été confisqué, à tort ou à raison, par le coffret Karajan – Berlin. Si vous trouvez un jour en occasion le coffret de Donhanyi, précipitez-vous !
Vous pouvez également vous jeter sur le coffret présentant les symphonies de Mendelssohn enregistré par Von Donhanyi à Vienne entre 1976 et 1978, qui est au même niveau de qualité : dans de très bonnes prises de son analogique, le chef propose des lectures d’une grande élégance, les bois viennois et les tempi adoptés, plutôt vifs, mettent parfaitement en valeur le génie du compositeur, en apportant ntament une touche aérienne aux scherzos, superbes ! Et tout aussi recommandable -et disponible à petit prix en cherchant bien- ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Mort d’une légende…

Vous pouvez lire en ligne un extrait de l’article ou accéder à son intégralité ici.. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.

Écolier et collégien, alors que j’ai très peu d’appétence pour les jeux de plateau –sauf les Échecs et, dans une moindre mesure, le Go– ou autres jeux de société,  je regardais cette émission en forme de défi quasiment tous les soirs et, croyez-le ou non, j’excellais au « Compte est bon », ayant développé de longue date de solides compétences en calcul mental que j’ai conservées, à un degré moindre, aujourd’hui –ça étonne toujours mes enfants, et notamment Trésor-De-Janvier, qui se demande comment on peut se souvenir de choses apprises il y a si longtemps et qui, selon elle, ne servent à rien…-.