Playlist printanière
Ici, le printemps semble définitivement installé, presque sans crier gare, durant le week-end –mais trop occupé par les travaux, je ne m’en étais pas vraiment rendu compte-, et, hier, déjouant avec témérité les dictons antiques, j’ai décidé de me découvrir d’un fil, en remisant enfin au placard mon manteau d’hiver !
C’est donc une playlist printanière dont j’avais besoin pour m’acclimater !
Entamée très tôt –presqu’avant l’aube-, voici donc une playlist composée d’enregistrements plutôt anciens –années 50 et 60-, mais qui restent aussi frais, par leur spontanéité, qu’un petit matin de printemps à l’heure où le soleil darde tout juste ses premiers rayons ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Pour un réveil dans la bonne humeur, le premier album proposant quelques valses de Strauss et autres bonbons plus ou moins sucrés convient parfaitement : de belles lectures, par un chef qui ne négligeait pas ces oeuvres et les traitaient avec respect. Ici, avec le Philharmonia Orchestra, les lectures sont soignées très bien rendues, même si on n’y trouve pas tout-à-fait l’idiomatisme des versions enregistrées avec la philharmonie de Vienne.
Les Variations Enigma par Beecham, en revanche, sont totalement idiomatiques dans cette version : composition anglaise jouée par un orchestre et un chef anglais. C’est très bien, et, cependant, ce n’est pas ma version préférée, j’en connais quelques autres encore plus abouties –et mieux enregistrées-.
Il fut un temps où les grandes firmes discographiques pouvaient se permettre de réunir les plus grands artistes pour former d’épisodiques formations de chambre, le temps d’un enregistrement : c’est le cas avec cette très belle version des trios de Beethoven. Ces réunions furent parfois hasardeuses, proposant des résultats pas toujours probants –chaque « star » voulant s’approprier le leadership– : ce n’est pas le cas ici. On entend une belle collaboration chambriste, et les oeuvres sont magnifiquement jouées et interprétées. Les trois premiers trios de Beethoven sont ses premières compositions officiellement éditées et, déjà, le sérieux et un certain sens de la « construction implacable » du musicien sont sous-jacents dans des compositions d’une belle fraîcheur. –cf. extrait-.
Enfin, le jeune Lorin Maazel propose, dans l’un de ses premiers disques, une version tout bonnement épatante de la symphonie de César Franck : c’est vif, plein d’arêtes et de spontanéité.
Rencontre fructueuse avec des bacs à soldes, suite…
La tradition bien installée des bacs à soldes, en Allemagne, m’a valu quelques jolies surprises en de début de printemps ! Pour une somme assez dérisoire –rien à voir avec les soldes d’ici : en Allemagne, les bacs à soldes, parfois exposés sur le trottoir lorsque le temps le permet, proposent des prix vraiment fracassés chez les disquaires, qui cherchent avant tout à faire de la place dans leurs rayons-, j’ai trouvé quelques bons, très bons, voire excellents albums pour abonder ma discothèque « Pop-Rock » : ça faisait assez longtemps qu’en la matière, je n’avais plus acheté grand-chose… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouve plusieurs albums de Blues-Rock avec d’excellentes parties de guitare –meilleur représentant dans cette catégorie selon mes oreilles : un très bon album de la première période de Fleetwood Mac-, mais également des albums artistiquement ambitieux du genre « concept-album », dont le meilleur est, selon moi, le remarquable « The Kinks Are The Village Green Preservation Society », empli d’une belle et tendre nostalgie de la « vie d’avant » en Angleterre. La seule relative déception est constituée par l’album de Ted Nugent, bavard, bruyant et brouillon, d’une virtuosité un peu vaine…
Evidemment, avec les travaux de rénovation, je n’ai pas trop de temps à consacrer à l’entretien de mes oreilles, mais cela va vite changer ! Les travaux avancent assez rapidement désormais : la mise en peinture est quasiment achevée et, hier, j’ai parqueté l’une des deux grandes pièces, destinée à mon futur bureau, en un temps presque record, avec l’aide précieuse de mini-Nain : ambiance plutôt scandinave et claire –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– ! Mon dos et mes genoux s’en souviennent encore ce matin !
Mini-Nain étant très serviable, il m’aide à chaque fois en échange d’un repas au restaurant plutôt que contre espèces sonnantes et trébuchantes –c’est son choix…– : il lui reste deux repas à gagner, l’un pour l’autre grande pièce –futur salon-, et l’autre pour la cuisine, pour laquelle nous avons opté –surtout TheCookingCat-, parce que moi, je n’avais pas d’opinion très arrêtée en la matière- pour des dalles « rétro carreaux de ciment » –cliquer sur l’image de droite pour voir en plus grand ce que cela devrait donner à la fin…– qui sont paraît-il et selon des avis divergents, « très faciles à poser » ou « une véritable plaie à poser »… On verra bien !
Playlist « The American Way ToThe Concerto »
A la fin des années 50, trois fabuleux pianistes émergèrent, presqu’en même temps, des Etats-Unis et connurent des carrières de météorites d’une dizaine d’années, consacrées par quelques enregistrements de très haute volée, pour les firmes américaines RCA, Mercury ou CBS. Leurs points communs : des mains immenses, des doigts longilignes, une formation technique exceptionnelle, belle sonorité. Il s’agit de :
• Leon Fleisher, qui enregistra une formidable série de concertos du grand répertoire avec l’orchestre de Cleveland et George Szell –Beethoven, Brahms, Grieg, Mozart, Schumann-, avant de devoir réorienter sa carrière vers l’enseignement –beaucoup– et la direction d’orchestre –un peu-, suite à une paralysie de la main droite;
• Byron Janis, qui enregistra rapidement les concertos romantiques les plus célèbres ainsi que quelques magnifiques albums de musique pour piano seul. Lui aussi cessa sa carrière relativement rapidement, une arthrose des mains le plongeant dans une dépression dont il ne sortit que très tardivement;
• Van Cliburn –nom de scène pour Harvey Lavan Cliburn-, premier lauréat du concours international de piano Tchaikovsky en pleine guerre froide devant un jury essentiellement soviétique, et qui ne confirma jamais au-delà de ses albums de jeunesse son immense talent.
Tous ces albums –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand– sont marqués par des prises de son exceptionnelles pour l’époque, un engagement puissant des artistes dans des interprétations « objectives » mais brillantes et un accompagnement généralement soigné des chefs les accompagnant. Ils se vendirent tous remarquablement –le disque de Van Cliburn fut le premier disque de musique classique à dépasser le million d’exemplaires des ventes, chiffre énorme en musique classique– bien et contribuèrent à populariser ces oeuvres aux Etats-Unis, d’une art, et à me constituer une fort belle playlist d’autre part ! L’extrait pris au hasard devrait ravir vos oreilles…
Playlist symphonique
En ce troisième jour du week-end pascal –statut local oblige, ici, les festivités sont entamées dès le Vendredi Saint-, je m’adonne depuis ce matin aux joies d’une playlist consacrée à quelques grandes symphonies du répertoire : pour une fois que j’ai un peu de temps à consacrer au plaisir de mes oreilles en cette période très occupée, autant me rabattre sur des valeurs sûres ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
La troisième symphonie de Mendelssohn, dite « Ecossaise », –sans doute sa plus réussie avec la quatrième– trouve ici une version absolument jubilatoire : j’ai trouvé cet album, et l’ensemble des symphonies qui l’accompagnent, à un prix dérisoire en Allemagne il y a quelques semaines, mais je n’avais pas encore eu le temps de m’y consacrer sérieusement. L’orchestre est de taille modeste, remarquablement transparent, l’équilibre entre les pupitres est merveilleux, l’interprétation est d’une vivacité rythmique extraordinaire : je redécouvre mon Mendelssohn, vraiment ! De plus, les « petites » symphonies pour cordes trouvent également ici des interprétations magnifiques, et la prise de son est transparente et dynamique ! Bref : du premier choix, assurément ! –cf. extrait ci-dessous-.
La sixième symphonie « pathétique » de Tchaïkovsky est l’une des plus célèbre de tout le répertoire, et, avec la cinquième de Beethoven, la première que je découvris lorsque j’étais enfant. J’y suis donc très attaché et en possède de nombreuses versions, dont celle-ci est parmi les plus recommandables au sein d’une discographie très abondante. Une vision très personnelle, chauffée à blanc, très bien enregistrée en public.
La troisième symphonie de Mahler par Claudio Abbado, enregistrée en public également, est au même très haut niveau de réussite, notamment dans son mouvement final, rendu avec beaucoup d’émotion et de sensibilité par le chef, qui se garde bien de tout tapage ou grandiloquence ostensibles, préférant cultiver l’intimisme.
Enfin, les deuxième et troisième symphonies de Honegger ne font pas exactement partie du « grand répertoire », mais n’en sont pas moins de vraies réussites et trouvent dans cet album une interprétation « de référence ». Un album puissant, parmi les tout meilleurs du célèbre chef. –cf. extrait ci-dessous-.
Bref, une playlist à-même d’illuminer ce nuageux dimanche de Pâques ! Et, dès demain, reprise des travaux de rénovation…
Playlist avec X-Y-Z
Il était temps de boucler cette série de playlists alphabétiques, entamée il y a plus de six mois, et qui s’achève par le trio des dernières lettres de l’alphabet. En effet, si, pour la lettre Y, le choix est vaste, il était autrement plus restreint pour les lettres X et Z –un seul représentant, dans ma discothèque, pour chacune de ces deux lettres…-. Cela me vaut, en outre, une playlist très éclectique. –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
X. – La musique du générique de la série et des films « X-Files » –1989-a fait le tour du monde et s’avère remarquablement adaptée aux différents climats des scénarios. Le reste de l’album est tout aussi réussi que cet entêtant générique qui a fait le tour du monde : il s’agit en fait d’une réécriture de différentes musiques entendues tout au long de la série, et réarrangées puis réenregistrées pour le film. On y retrouve des artistes aussi variés que The Cure, Sting ou Björk, parmi d’autres.
Y. – « You’re Under Arrest » de Serge Gainsbourg est son tout dernier album –1987-. A cette date, Gainsbarre a définitivement pris le dessus sur Gainsbourg, son écriture est réduite, pour l’essentiel, à des jeux de mots fondés sur des allitérations engageant un lexique relativement salace mais pas toujours très inspiré –à l’aune de ses propres critères-. Quant à l’histoire, c’est une resucée de « Melody Nelson » et de « L’homme à tête de chou », à un niveau d’inspiration bien moindre … Musicalement, Gainsbourg est entouré des meilleurs requins de studio américains, et l’ensemble, si l’on aime ce genre de funk électro-urbain, fonctionne très bien –cf. extrait ci-dessous-.
« Year Of The Cat » d’Al Stewart –1976– est, tout simplement, l’un de mes albums préférés des années 70, et le plus abouti du musicien écossais : ambiances assez calmes, mélodies et harmonies très agréables… Il contient, pour clore une série de très belle chansons, le très connu et magnifique « Year Of The Cat », achevée par de fort belles volutes de guitares et de saxophone. L’album, de surcroit, propose la version longue de cette chanson, le single l’ayant quelque peu raccourcie pour permettre le passage en radio.
Albert King fut l’un des trois « King » du blues afro-américain, avec ses homonymes BB King et Freddy King. Adepte de la Gibson Flying V –guitare remarquablement capricieuse qui nécessite d’être très fréquemment raccordée...-, il a enregistré quelques remarquables pépites blues, dont cet excellent « Years Gone By » –1969-, qui s’écoute d’une seule traite avec un intense plaisir.
Albert King peut-être le bluesman qui a le plus influencé la génération des guitaristes blues anglais qui ont émergé dans les années 60 –Mick Taylor, Eric Clapton, Peter Green, Jimmy Page…-.
Z. – Enfin, dernier album de cette longue série, le très électro-pop album « Zooropa » des Irlandais de U2, paru en 1993. C’est sans doute l’album le plus difficile d’accès de toute la discographie du groupe, très électronique –synthétiseurs et boîtes à rythme prenant le pas sur la guitare, nombreux remix et overdubs…-.
Intéressant à écouter de manière sporadique, mais de loin pas ce que je préfère de ce groupe ! Malgré son approche difficile –au moins pour mes oreilles-, l’album cartonna dans les charts du monde entier !
Mon calendrier indique que le printemps débute la semaine prochaine : j’ai du mal à le croire, tant il neige à gros flocons ici !
Playlist « Evocation de la mer »
Comme la perspective de passer des vacances estivales à la mer -ou ailleurs…- s’éloigne à grands pas ces derniers jours –même si les travaux de rénovation avancent plutôt vite et bien, ils sont d’ampleur, chronophages et s’avèrent un peu coûteux-, je me suis rabattu sur une playlist où de chatoyantes sonorités évoquent cette mer… –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
On retrouve donc, évidemment, « La Mer », de Claude Debussy, oeuvre « impressionniste » très agréable, et son presque pendant stylistique « Les Océanides », de Sibelius –une très belle pièce, restée longtemps peu connue, mais néanmoins vraiment belle !-. La symphonie « Hebridean » de Granville Bantock est sa première, et, à mes oreilles, sa plus belle. Elle s’inscrit dans une veine post-romantique, mobilise un orchestre important et distille quelques magnifiques sonorités –cf. extrait ci-dessous– ! Enfin, l’ouverture « Les Hébrides » de Mendelssohn, qui complète, sur cet album, une troisième symphonie solidement charpentée, vient achever ce rapide voyage marin…
Une petite matinée de relâche, avant de poursuivre mes activités de décollage de papier peint –qui sont presqu’achevées : à partir de demain, les longs travaux de peinture (± 80 mètres carrés de plafond et au moins autant de murs) et de mise aux normes électriques pourront débuter– !
Playlist « American way to Beethoven »
Dans la décennie qui suivit la seconde guerre mondiale, c’est sans doute aux Etats-Unis que les orchestres étaient au plus haut niveau : les musiciens avaient été largement préservés du conflit, d’une part, et de nombreux chefs européens parmi les plus célèbres s’étaient installés là-bas pour échapper à la guerre et au fascisme, d’autre part. Si le cas le plus célèbre reste Arturo Toscanini, qui déposa ses valises à New York, Cleveland et Chicago ne furent pas en reste, avec les arrivées respectives de George Szell et Fritz Reiner, hongrois tous les deux.
A eux trois, ils formèrent le « courant objectiviste » –s’abstraire des traditions interprétatives jugées trop romantiques ou subjectives telles qu’elles s’étaient développées en Europe vous l’impulsion de chefs comme Furtwängler ou Mengelberg, par exemple– en annonçant se plier aux seules exigences écrites sur la partition, sans idiosyncrasie superflue.
Le caractère tyrannique des trois lascars –plus connus pour leur efficacité et leurs coups de gueule que pour leur bonhommie-, et l’accueil enthousiaste du public américain les confortèrent dans cette approche, très appréciée, semble-t-il, des discophiles et des critiques de l’époque.
Ils y instaurèrent donc de nouveaux dogmes interprétatifs, faits de rigueur assez sèche et de virtuosité, qui interdirent par exemple à Celibidache, déjà fantasque et pas du tout réputé pour son efficacité en répétition, de trouver un orchestre acceptant de l’accueillir lorsqu’il quitta Berlin, et conduisirent leurs orchestres vers les plus hauts sommets.
Dans Beethoven, ça fonctionne étonnamment bien ! Et la playlist de ce jour –consacrée aux symphonies n°3, 5, 6 et 7 par l’orchestre de Chicago sous la direction de Fritz Reiner– est, à ce titre, tout-à-fait bienvenue ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-.
Edit : Les versions de Fritz Reiner sont à la fois vives et puissamment architecturées. Comme celles de Toscanini, elles s’avèrent remarquablement « philologiques », mais sont bien mieux enregistrées. Evidemment, point d’arrières-plans métaphysiques ici… Les mieux réussies de cette série sont sans doute les symphonies 3 et 7. Les trois derniers mouvements de « La Pastorale » sont également très beaux, mais la 5ème me semble manquer un peu de passion, même si elle est fort bien construite et avance avec ardeur.
Playlist « Morceaux de concerts »
Alors que nous avons quitté –définitivement ?- la période glaciaire, qui n’aura finalement guère duré –et après tout, c’est l’hiver, il n’est donc pas tout-à-fait étonnant qu’il puisse faire froid…-, et tandis que les travaux de rénovation de notre futur nouvelle appartement avancent lentement –j’ai quand même réussi à faire de la plomberie sans provoquer d’inondation !-, mes journées, pourtant longues, comptent trop peu d’heures pour que je puisse, en plus, consacrer un peu de temps à l’entretien de mes oreilles, ou même à lire quoi que ce soit d’autre que mes deux quotidiens nationaux et un quotidien anglais chaque matin –tôt, forcément tôt…-.
Néanmoins, ce matin, j’ai mis à tourner une courte playlist –une vingtaine de minutes– de petites pépites –à mes oreilles, au moins– enregistrées en concert, n’ayant pas le temps d’écouter un album complet ! –Cliquer sur l’image pour la voir en plus grand et sur l’extrait ci-dessous pour en profiter un peu aussi ! -.
Ça habille très bien ce petit matin, juste avant de partir : aujourd’hui, empaquetage de livres qui vont être donnés pour certains à une médiathèque –20 kilos-, pour d’autres à différents instituts universitaires –histoire : 20 kilos, linguistique : 5 kilos, langue et culture régionale : 12 kilos– : pas assez de place pour tout garder, mais je ne doute pas qu’ils connaîtront une nouvelle vie sur leurs nouvelles étagères !
Playlist « rares nouveautés »
Evidemment, tout occupé par d’autres considérations bassement pratiques et matérialistes quand elle ne sont pas professionnelles –j’ai cumulé plusieurs journées de 12 heures de labeur en ce froid mois de février-, j’ai eu très peu de temps pour profiter des soldes et glaner quelques nouveautés sortant complètement de l’ordinaire ! Mais, malgré tout, quelques trouvailles heureuses sont venues abonder ma discothèque –cliquer sur l’image pour la voir en plus grand-, que j’écoute avec intérêt et plaisir depuis tôt ce matin, faute d’avoir pu en profiter vraiment auparavant.
« Joseph et ses frères » n’est pas l’oratorio le plus connu de Handel, ni son plus réussi, d’ailleurs, mais il s’écoute facilement cependant, et reste d’un intérêt constant. L’album est bien enregistré et bénéficie d’un livret trilingue de belle qualité –ce qui devient rare de nos jours-. C’est moins épique et globalement plus sombre que ses oratorios les plus connus, mais l’histoire s’y prête assez bien, avec ses multiples rebondissements et ses nombreux personnages.
« Sheherazade » de Rimsky-Korsakov trouve en Kirril Kondrashin un interprète d’exception, bien aidé par les timbres magnifiques du Concertgebouw d’Amsterdam, aux couleurs chatoyantes : un très beau disque ! Peut-être bien la plus belle version de cette oeuvre dans ma discothèque !
Suit un album consacré à des concertos pour divers instruments -violon, flûte, basson…- d’Antonio Vivaldi, pour changer un peu des sempiternelles « Quatre Saisons ». Une belle version, qui supporte bien le poids des ans, comme beaucoup des productions cet ensemble avec ce chef : c’est toujours très bien fait, très agréable d’écoute, avec juste ce qu’il faut d’engagement pour ne pas heurter les oreilles tout en soignant les timbres et en prenant appui sur des tempi suffisamment vifs pour ne pas sombrer dans l’excès de romantisme fade. –cf. extrait ci-dessous-.
Enfin, je me suis fait une joie d’écouter la septième symphonies de Sibelius dans cette vigoureuse version du grand chef russe Yevgeny Mravinsky –j’aime moins la troisième, et ne suis pas un fan acharné de Debussy…– dont Karajan disait : « Il y a lui, moi, et les autres ». C’est à la fois austère et passionné. Vraiment, une belle version de cette très belle symphonie !